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Muhammad II (Omeyyade) Al-Mahdî bi-llah Muhammad ben Hichâm dit Muhammad II

samedi 6 juin 2020, par ljallamion

Muhammad II (Omeyyade) Al-Mahdî bi-llah Muhammad ben Hichâm dit Muhammad II (980-1010)

Émirat de Cordoue en 929.Il succède à Hichâm II comme calife omeyyade [1] de Cordoue [2] en 1009. C’est un fils ou un cousin de Hichâm.

Hichâm avait laissé le pouvoir passer aux mains de ses hâdjib [3]. En 1009, son hâdjib Abd al-Rahman Sanchuelo fils d’Almanzor parvient à se faire désigner comme successeur en février 1009. Les Quraych [4] et les Banû Marwân, contestant la légitimité de cette succession, s’empressent alors de prêter serment d’allégeance à Muhammad. Hichâm II est alors détrôné, Cordoue étant aux mains des insurgés. Abd al-Rahman Sanchuelo, alors en campagne en Castille [5], revient vers Cordoue, mais ses troupes l’abandonnent et il est tué.

Muhammad II essaye de se concilier la population en abolissant certains impôts non islamiques. De leur côté, les partisans de Sanjûl soulèvent les troupes berbères [6] qui avait été engagées par Almanzor. Les berbères déposent Muhammad pour le remplacer par Sulayman al-Musta’în, fils d’Al-Hakam II al-Mustansir et petit-fils d’ Abd ar-Rahmān III an-Nāsir , tandis que Muhammad II s’enfuit alors vers Tolède [7] le 5 novembre 1009.

À Tolède, Muhammad reçoit le soutien du gouverneur Al-Wahid. Sulayman part de Cordoue pour assiéger Tolède sans succès. Bien que les troupes berbères, restées à Cordoue, soient capables de résister aux troupes de Muhammad et de ses alliés catalans, Sulayman considère la bataille comme perdue et abandonne Cordoue pour se réfugier à Algesiras [8]. Muhammad reprend le pouvoir en 1010, mais le départ de ses alliés catalans le laisse affaibli à Cordoue. Une révolte des soldats esclaves berbères et esclavons [9] éclate, et Muhammad est destitué et tué. Les insurgés remettent le faible Hichâm sur le trône.

Des chroniques postérieures le rendent responsable de la destruction de Al-Madînat al-Zâhira [10].

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en allemand intitulé « Muhammad II. al-Mahdi »

Notes

[1] Les Omeyyades, ou Umayyades sont une dynastie arabe de califes qui gouvernent le monde musulman de 661 à 750. Ils tiennent leur nom de leur ancêtre Umayya ibn Abd Shams, grand-oncle de Mahomet. Ils sont originaires de la tribu de Quraych, qui domine La Mecque au temps de Mahomet. À la suite de la guerre civile ayant opposé principalement Muʿāwiyah ibn ʾAbī Sufyān, gouverneur de Syrie, au calife ʿAlī ibn ʾAbī Ṭalib, et après l’assassinat de ce dernier, Muʿāwiyah fonde le Califat omeyyade en prenant Damas comme capitale, faisant de la Syrie la base d’un Califat qui fait suite au Califat bien guidé et qui devient, au fil des conquêtes, le plus grand État musulman de l’Histoire.

[2] Cordoue est une ville située dans le sud de l’Espagne, en Andalousie. Cordoue est la capitale de la province homonyme. La ville est située sur le Guadalquivir. Les musulmans conquirent la ville en 711. Elle devient alors le principal centre administratif et politique de l’Espagne musulmane (al-Andalus). À partir de 756, elle est la capitale de l’émirat de Cordoue, fondé par le prince omeyyade Abd al-Rahman 1er.

[3] Le Hâdjib ou hâjib est une charge politique de certaines cours du monde arabe. Bien que la nature exacte de la charge varie selon les régions et les époques, elle est souvent traduite par chambellan.

[4] Quraych est la tribu au sein de laquelle naquit Mahomet. Elle tire son nom du surnom d’un ancêtre commun à ses membres, appelé Fihr ibn Malik et surnommé Quraysh. À l’époque de la naissance de Mahomet, la tribu de Quraych contrôlait la Mecque et la Kaaba, qui était alors un sanctuaire païen majeur, un lieu de pèlerinage préislamique et une importante foire commerciale. Les Qoreychites sont les membres de cette tribu et leurs descendants. Ils sont divisés en différentes « branches » (ou « clans »).

[5] Le royaume de Castille est un ancien royaume du Moyen Âge qui trouve ses origines au nord de la péninsule Ibérique, dans l’actuelle Espagne. À la fin du Moyen Âge, le royaume de Castille s’étend depuis le golfe de Gascogne au nord jusqu’à l’Andalousie au sud et comprend la majeure partie du centre de la péninsule Ibérique. En 1037, date à laquelle Ferdinand 1er fonde le Royaume uni de Castille et León. En 1058, Ferdinand est à l’origine d’une série de guerres contre les Maures, se lançant à la conquête de ce qui allait devenir la Nouvelle-Castille (bataille d’Alarcos et bataille de Las Navas de Tolosa). La région s’agrandit particulièrement sous le règne d’Alphonse VI (1065-1109) et d’Alphonse VII (1126-1157). Sous Alphonse X, la vie culturelle du royaume se développe, mais une longue période de conflits internes suit. En 1469, le mariage de Ferdinand II d’Aragon (plus tard Ferdinand V de Castille) et d’Isabelle 1ère de Castille initie l’union des royaumes d’Aragon et de Castille et, par la suite, de l’ensemble de l’Espagne.

[6] Les Berbères sont les membres d’un groupe ethnique autochtone d’Afrique du Nord. Connus dans l’Antiquité sous le nom de Libyens, les Berbères ont porté différents noms durant l’histoire, tels que Mazices, Maures, Numides, Gétules, Garamantes et autres. Ils sont répartis dans une zone s’étendant de l’océan Atlantique à l’oasis de Siwa en Égypte, et de la mer Méditerranée au fleuve Niger en Afrique de l’Ouest. Aujourd’hui, la majeure partie des Berbères vit en Afrique du Nord : on les retrouve au Maroc, en Algérie, en Tunisie, en Libye, au Niger, au Mali, en Mauritanie, au Burkina Faso, en Égypte, mais aussi aux Îles Canaries. De grandes diasporas vivent en France, en Belgique, aux Pays-Bas, en Allemagne, en Italie, au Canada et dans d’autres pays d’Europe

[7] Tolède est une ville qui se trouve dans le centre de l’Espagne, capitale de la province du même nom et de la communauté autonome de Castille-La Manche. Lors des Grandes invasions du 5ème siècle qui ravagèrent un Empire romain d’Occident déclinant, Tolède est pillée à plusieurs reprises par les Barbares (Vandales, Suèves et Alains) qui ont envahi la péninsule Ibérique à partir de l’an 409. À partir du milieu du 6ème siècle, Tolède devient la capitale des Wisigoths, devenus les nouveaux maîtres d’une grande partie de la péninsule. Au début du 8ème siècle, lors de la conquête musulmane de l’Espagne, le dernier souverain wisigoth, Rodrigue, est battu par le conquérant arabe Tariq ibn Ziyad à la bataille de Guadalete en 711. Tolède tombe aux mains des musulmans en 712. À partir de là, la ville fait partie du Califat omeyyade, puis de l’Émirat de Cordoue (755–929), et enfin du Califat de Cordoue. Le 25 mai 1085, en pleine Reconquista, les chrétiens dirigés par le roi Alphonse VI de Castille reprennent Tolède aux musulmans.

[8] Algésiras est une commune d’Espagne, appartenant à la province de Cadix et à la région d’Andalousie. Conquise par Byzance et le royaume wisigoth, la cité passa sous domination arabe en 711 lors de la conquête musulmane de la péninsule Ibérique dirigée par Tariq ibn Ziyad. Les musulmans y bâtirent leur première ville sous le nom de « alcaetaria ». En 858, Algésiras fut pillée par le chef viking Hasting. Munie d’un excellent port nature, la ville devint un point stratégique de la péninsule. Elle fut dotée de plusieurs mosquées et protégée par des fortifications. Elle subit de nombreux sièges et fut la ville natale d’Almanzor. Elle redevint espagnole après sa reconquête en 1342 sur les maures par Alphonse XI de Castille, après un siège de deux ans, où les Maures firent usage du canon, encore inconnu en Europe. Occupée à nouveau par les Arabes à l’issue du siège de 1369, elle fut détruite par le roi Muhammad V de Grenade en 1379.

[9] Esclavon est le nom des habitants de l’Esclavonie (actuelle Slavonie). Pendant l’empire romain et jusqu’à la fin du Moyen Âge, l’Esclavonie était un réservoir d’esclaves. Les Romains les appelaient les Sclavini mais ce n’est au début qu’un nom d’origine, l’esclave en latin s’appelait alors servus. En bas-latin le mot devient Slavonici et sclavi ou slavi. Le mot Esclavon devient alors pratiquement synonyme d’esclave bien qu’on distingue les serfs des Esclavons. Le mot Esclavons a servi en Espagne musulmane à traduire son équivalent arabe Saqāliba désignant à la fois les esclaves européens et les Slaves. Capturés et achetés en Europe, les Esclavons étaient essentiellement des Slaves et des Germains provenant d’Europe centrale ou orientale, employés au palais ou dans l’armée et convertis à l’Islam. Favorisés sous Abd al-Rahman II, ils ont été ramenés en grand nombre en Andalousie où certains d’entre eux ont reçu une éducation poussée qui leur a permis, après leur affranchissement, d’obtenir de hauts postes dans l’administration. Devenant pour certains Grand Fauconnier, Grand Orfèvre ou encore Commandant de la Garde, ils ont fini par former un groupe à part, se favorisant mutuellement les uns les autres. Ils ont joué un rôle important dans l’éclatement du pays au 11ème siècle lors de leurs luttes contre les Berbères. À l’époque des taifas, plusieurs esclavons sont parvenus à arracher un royaume comme à Valence ou Tortosa et à en faire une puissante entité politique.

[10] Madinat al-Zahra est le vestige d’une vaste ville palatiale créée par le calife des Omeyyades de Cordoue, Abd-ar-Rahman III al-Nasir. Construite à partir de 936 elle est située à huit kilomètres de la périphérie ouest de Cordoue en Espagne dans la région de la Sierra Morena. La ville est alors la capitale d’al-Andalus, car le cœur de l’administration et du gouvernement est situé dans ses murs. La ville est construite principalement pour des raisons politico-idéologiques, car la dignité du calife exige l’établissement d’une nouvelle ville comme symbole de son pouvoir. À cette fin, la ville comprend d’importantes constructions, entre autres des mosquées, des salles de réception, des bureaux administratifs et gouvernementaux mais aussi des casernes, des bains et des aqueducs. À la suite d’une invasion de Berbères en 1010, celle-ci est complètement détruite et abandonnée.