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L’histoire pour le plaisir

Léopold 1er de Lorraine dit le Bon

mercredi 13 mai 2020, par ljallamion

Léopold 1er de Lorraine dit le Bon (1679-1729)

Duc titulaire de Lorraine et de Bar de 1690 à 1697-Duc effectif de Lorraine et de Bar de 1697 à 1729

Léopold, duc de Lorraine, par Nicolas Dupuy.Fils de Charles V , duc titulaire de Lorraine [1] et de Bar [2], et d’ Éléonore d’Autriche , reine douairière de Pologne et sœur de l’empereur Léopold 1er, le jeune Léopold est le filleul de ce dernier, dont il reçoit le prénom.

Les duchés de Lorraine et de Bar sont alors occupés militairement par les troupes françaises, et Charles V ne peut y résider ; réfugié à la cour d’Autriche, il a été nommé gouverneur du Tyrol [3] par l’Empereur son beau-frère. Le petit Léopold passe son enfance auprès de sa mère à Innsbruck [4], la capitale, tandis que son père s’illustre dans les combats des armées impériales contre les Turcs.

En 1690, Charles V meurt ; Léopold, qui a 10 ans, reçoit le titre de duc de Lorraine et de Bar, alors que les duchés restent occupés par la France. Sa mère Éléonore, femme d’un esprit supérieur et rigoureux, devient la régente en titre des duchés lorrains. Il a pour précepteur un irlandais catholique ayant fui l’oppression britannique, le comte de Carlingford.

Léopold est envoyé à Vienne pour recevoir une éducation militaire auprès de son oncle l’Empereur. Il y est élevé avec ses deux cousins, Joseph, héritier du trône d’un an son aîné, et Charles qui, bien qu’étant son cadet de six ans, sera plus proche de lui. Les deux jeunes archiducs ceindront successivement la couronne impériale en devenant les Empereurs romains Joseph 1er et Charles VI. Léopold se sentira toujours proche de ses cousins, tant sur le plan personnel que politique et religieux. Il est fait chevalier de la Toison d’or [5] en 1690

Comme son père avant lui, Léopold est officier dans l’armée impériale, l’empereur est son oncle maternel et son parrain.

Il prend une part active au siège de Temesvár [6] en 1694 et reçoit également un commandement dans l’armée du Rhin en 1697.

La guerre de la Ligue d’Augsbourg [7] touche à sa fin et les négociations commencent à Ryswick [8] : le pape souhaite une paix définitive entre les deux maisons catholiques de France et d’Autriche et propose vainement d’unir Élisabeth-Charlotte d’Orléans , nièce de Louis XIV, et Joseph, fils de Léopold 1er du Saint Empire. Les rancœurs et la rivalité entre les deux familles étant encore trop fortes, il n’est pas écouté.

De son côté, Louis XIV veut s’assurer pour son petit-fils Philippe, duc d’Anjou obtiendra la couronne d’Espagne dont le roi se meurt.

Pour y parvenir, il accepte entre autres de restaurer la suzeraineté impériale sur les duchés de Lorraine et de Bar que ses armées occupent.

Le traité de Ryswick [9], signé le 30 octobre 1697 et ratifié le 13 décembre, rend ses duchés à Léopold alors que sa mère, qui avait tant lutté pour la restauration de son fils, décède.

Le jeune duc arrive à Nancy, pour la première fois de sa vie, le 17 août 1698. Il a presque 19 ans. Il épouse celle-là même que devait auparavant épouser l’archiduc Joseph de Habsbourg, la nièce du roi de France, Élisabeth-Charlotte d’Orléans, fille de Philippe duc d’Orléans et d’ Élisabeth-Charlotte de Bavière, princesse Palatine . Le mariage par procuration, a lieu à Fontainebleau [10] le 13 octobre 1698, le duc d’Elbeuf, chef de la branche française de la Maison de Lorraine représentant le jeune souverain puis de vivo à Bar-le-Duc [11] le 25 octobre. Le mariage est consommé le soir même.

Ce que Louis XIV lâche d’une main à Ryswick, il tente de le reprendre en faisant du duc de Lorraine un neveu soumis voire un vassal. En 1699, il lui impose, en tant que descendant des ducs de Bar l’humiliante séance de prestation d’hommage pour la rive gauche de la Meuse, ainsi que l’avaient fait ses ancêtres 400 ans plus tôt en 1301. Les relations de Léopold avec la cour de France sont toujours polies voire guindées. Sa belle-mère la princesse Palatine, en tant qu’Allemande, se sent proche de son gendre ; mais elle lui reproche assez souvent dans ses lettres le peu d’affection dont il témoigne !

Favorable par politique et par goût à l’Empire mais limité dans ses choix par la proximité d’une France qui encercle ses possessions, il songe, au début de son règne, à échanger avec Louis XIV la Lorraine et le Barrois contre le Milanais, mais le projet échoue. Ses sujets lui reprocheront cette tentative de trahison. Il reprend la politique de neutralité des anciens ducs, et ne participe pas aux guerres européennes.

Léopold entreprend la reconstruction de ses États, afin d’effacer les traces des années de guerres et d’occupations qui avaient ravagé les duchés pendant trois quarts de siècle.

Il commence par réformer le gouvernement, s’inspirant de ce qui se faisait en France, alors première puissance absolutiste. Il renforce la centralisation, nomme 4 secrétaires d’État, et découpe les duchés en 17 bailliages et 58 prévôtés. En 1719, il achète le comté de Ligny-en-Barrois [12] et les terres de son cousin le prince de Vaudémont Charles-Henri de Lorraine-Vaudémont afin de pallier le morcellement de ses états. Il réforme la fiscalité afin d’en améliorer le rendement.

Pour repeupler les duchés, il encourage l’immigration et fait remettre en état le réseau routier avant de créer de nouvelles routes [13]. À la fin de son règne, on peut circuler dans les duchés sans encombre et en toute sécurité.

Publié en 1703, le “Code Léopold” définit unilatéralement les relations du gouvernement avec le clergé. Ce texte fait très mauvaise impression à Rome et les relations entre le pape et le duc se tendent. Quand Léopold veut donner à sa fille aînée l’illustrissime abbaye de Remiremont [14], le pape s’y oppose.

En 1702, au début de la guerre de Succession d’Espagne [15], Louis XIV, connaissant l’austrophilie de son neveu par alliance dont le frère est généralissime des armées impériales, fait de nouveau occuper les duchés et la ville de Nancy tout à fait illégalement, mais cette fois-ci sans violences. L’occupation est passivement acceptée par les populations dans la mesure où l’armée française règle sans problèmes les fournitures dont elle a besoin.

Cependant pour ne pas résider dans une capitale occupée par une armée étrangère, Léopold se retire à Lunéville [16] où il confie la reconstruction du vieux château à Germain Boffrand. Le talent de l’architecte soutenu par la générosité du duc donneront au château de Lunéville d’être qualifié de « Versailles Lorrain ».

En 1708, il nomme le compositeur Henry Desmarest , surintendant de la musique.

Pour rehausser son prestige, Léopold reprend le titre prestigieux de Roi de Jérusalem dont il se dit l’héritier et le protecteur en tant que descendant de Godefroy de Bouillon. Ce faisant, il obtient de l’empereur son cousin le prédicat d’Altesse Royale et des égards accrus dans les cours étrangères notamment à Versailles pour ses ambassadeurs.

Bien que d’origine politique, son union avec la duchesse commence par une véritable lune de miel. Néanmoins, vers 1706, le duc s’éprend d’Anne-Marguerite de Ligniville [17] qu’il marie au marquis de Beauvau-Craon [18], afin de détourner les soupçons. Il en fait “sa Montespan”. Issue de la très haute noblesse Lorraine, la jeune femme a trouvé l’homme idéal en la personne de celui qui devient le prince Marc de Beauvau-Craon , ministre du duc à qui il dut sa fortune, car le couple s’entendait à merveille pour soutirer de l’argent et des dons, en échange des faveurs de la Craon, dont le duc de Lorraine était éperdument amoureux.

À partir de 1715, l’avènement sur le trône de France du jeune Louis XV détend les relations franco-lorraines : le régent Philippe d’Orléans est le propre frère de la duchesse.

Nonobstant les liens de famille, l’opposition de la France à la création d’un évêché lorrain à Nancy ramène Léopold dans les bras de son cousin autrichien l’Empereur Charles VI. En 1721, il décide d’envoyer son fils aîné Léopold-Clément terminer son éducation à Vienne dans l’espoir qu’il y épouse la fille et héritière de l’Empereur, l’archiduchesse Marie-Thérèse . Mais l’adolescent meurt peu après et c’est son cadet, François , qui réalise les ambitions de leur père en 1723. L’année précédente il reçoit de l’empereur le duché de Teschen [19] dépendant de la Couronne de Bohême en Silésie [20].

En 1725, les relations entre les cours de Versailles et de Lunéville sont de nouveau glaciales. Cherchant une épouse pour Louis XV, le duc de Bourbon Louis IV Henri de Bourbon-Condé premier ministre depuis la mort du Régent, à l’issue d’intrigues courtisanes et contre tout sens politique et dynastique, préfère marier le roi de France à une princesse polonaise quasiment vieille fille Marie Leszczyńska plutôt qu’à la fille de Léopold, Elisabeth-Thérèse. En chargeant Louis XV du sort de son beau-père Stanislas, roi détrôné de Pologne, ce mariage favorisera pourtant l’acceptation par la France de la Pragmatique Sanction [21] qui devait voir aboutir les efforts de Léopold au profit de son fils François.

En mars 1729, le duc Léopold contracte une fièvre en se promenant au château que Craon était en train de construire à Ménil, près de Lunéville. Il meurt quelques jours plus tard, le 27 mars, âgé de 49 ans seulement et pleuré par ses sujets ; l’indépendance des duchés était devenue symbolique, mais il avait su préparer à Vienne [22] l’avenir de sa Maison.

Léopold a laissé le souvenir d’un souverain pacifique et généreux ayant redonné à ses sujets la paix et la prospérité.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Henry Bogdan, La Lorraine des ducs, sept siècles d’histoire, Perrin, 2005 [détail des éditions] (ISBN 2-262-02113-9)

Notes

[1] Le duché de Lorraine est né du partage de la Lotharingie en 959 par le duc Brunon de Cologne, qui confia la Haute Lotharingie au vice duc Frédéric de Bar. Celui-ci prit le titre de duc de Haute Lotharingie en 977. Au fil du temps, le duché de Haute Lotharingie deviendra le duché de Lorraine, mentionné comme tel en 1067. Les ducs (pour les descendants de Gérard d’Alsace et ceux des Maisons de Vaudémont et d’Anjou jusqu’en 1737) se succédèrent jusqu’en 1766, date de l’annexion par la France où le trône ducal fut occupé par Stanislas Leszczynski, souverain polonais détrôné profitant de la vacance du trône lorrain à la suite du mariage du dernier duc de la maison de Lorraine, François III, avec l’archiduchesse régnante d’Autriche Marie-Thérèse. Ce François III a été élu par la suite roi des Romains et couronné comme Saint Empereur Romain sous le nom de François (premier de ce nom), de sorte qu’on parle de sa femme comme l’Impératrice Marie-Thérèse.

[2] Relevant à la fois du Saint Empire romain germanique mais aussi du domaine royal de France (partie du duché située à l’ouest de la Meuse), le comté, puis duché de Bar, fut formé au 10ème siècle par Ferry d’Ardennes, frère de l’évêque de Metz Adalbéron. Il fut annexé par la France en 1766. Ses villes principales étaient Bar-le-Duc, la capitale, Pont-à-Mousson sur la Moselle, au pied du château de Mousson, Briey et Longwy. Ses frontières bordaient le comté de Champagne, la principauté épiscopale de Verdun, le comté puis duché de Luxembourg, la principauté épiscopale de Metz, le duché de Lorraine et la principauté épiscopale de Toul.

[3] Le comté de Tyrol était un comté du Saint Empire romain germanique, ayant pour capitale la ville de Merano puis à partir de 1420, Innsbruck. C’est en 1140 que naît le comté. Cet État a existé pendant plus de 750 ans, jusqu’à sa division en 1919 par le traité de Saint-Germain-en-Laye.

[4] Innsbruck est une ville autrichienne située dans l’ouest du pays, dans une vallée au cœur des Alpes. En 1363, la dernière comtesse du Tyrol, Margarete Maultasch, transmet la région au Habsbourg Rodolphe IV d’Autriche, l’Ingénieux. Son descendant le duc Frédéric (1402 à 1439) déplace sa résidence de Méran à Innsbruck en 1420. Puis en 1486 le palais impérial est mis en chantier. Entre 1490 et 1519, Maximilien 1er (1459-1519), empereur du Saint Empire, prend le contrôle du Tyrol et Innsbruck, plus centrale que Vienne, devient sa résidence préférée : il y installe la chambre des finances et le gouvernement d’Autriche occidentale. À sa mort il se fera enterrer dans la chapelle du château construite entre 1553 et 1563. Sous le règne du petit-fils de Maximilien, Ferdinand 1er du Saint Empire, frère de Charles Quint, fut fondée un collège jésuite en 1562, l’Akademisches Gymnasium Innsbruck. Celui-ci est donc le Gymnasium le plus ancien de l’ouest de l’Autriche et une des écoles les plus vieilles du monde germanophone. Le Tyrol est ensuite confié à une branche cadette des Habsbourg. À la mort de Sigismond-François en 1665, la dynastie des Habsbourg du Tyrol s’éteint.

[5] L’ordre de la Toison d’or, dit aussi la Toison d’or ou la Toison, est l’ordre de chevalerie le plus élevé et prestigieux de l’Espagne, fondé à Bruges (ville de l’État bourguignon) le 10 janvier 1430 par Philippe le Bon, duc de Bourgogne, à l’occasion de son mariage avec Isabelle de Portugal. Son premier chapitre se tient à Lille l’année suivante, en 1431, le port du collier devenant obligatoire le 3 décembre 1431. Le nom de l’ordre est inspiré du mythe grec de la Toison d’or, complété par l’histoire biblique de Gédéon (en référence à sa force spirituelle, comme indiqué sur la somptueuse tapisserie qui ornait les lieux de réunion des chapitres à partir de 1456). Dès lors l’ordre de la Toison d’or sera placé sous le patronage des deux personnages.

[6] Timișoara est une ville de l’Ouest de la Roumanie, dans la région du Banat, județ de Timiș dont elle est le chef-lieu. 1552 marque le début de l’occupation ottomane qui prit fin en 1716 avec le succès du siège mené par le prince Eugène de Savoie. Son influence modernisatrice lui vaut rapidement le surnom de Petite Vienne (en roumain : Mica Vienă).

[7] La guerre de la Ligue d’Augsbourg, également appelée guerre de Neuf Ans, guerre de la Succession Palatine ou guerre de la Grande Alliance, eut lieu de 1688 à 1697. Elle opposa le roi de France Louis XIV, allié à l’Empire ottoman et aux jacobites irlandais et écossais, à une large coalition européenne, la Ligue d’Augsbourg menée par l’Anglo-néerlandais Guillaume III, l’empereur du Saint Empire romain germanique Léopold 1er, le roi d’Espagne Charles II, Victor Amédée II de Savoie et de nombreux princes du Saint Empire romain germanique. Ce conflit se déroula principalement en Europe continentale et dans les mers voisines, mais on y rattache le théâtre irlandais, où Guillaume III et Jacques II se disputèrent le contrôle des îles britanniques, et une campagne limitée entre les colonies anglaises et françaises et leurs alliés amérindiens en Amérique du Nord. Cette guerre fut la deuxième des trois grandes guerres de Louis XIV.

[8] Ryswick, est un village et une commune néerlandaise de la province de Hollande-Méridionale. Le village constitue la banlieue résidentielle sud de La Haye, avec laquelle elle est reliée par le Rijswijkseweg (« chemin de Ryswick »). C’est à Ryswick que fut signé le traité de Ryswick mettant fin à la guerre de la Ligue d’Augsbourg en 1697, par lequel la France obtenait notamment l’Alsace et Strasbourg, rendait leur indépendance et leur souveraineté au duché de Bar et au duché de Lorraine qui retrouvaient leur duc légitime Léopold 1er de Lorraine, et renonçait aux territoires conquis sans véritable droit par la politique des Réunions de Louis XIV.

[9] Les traités de Ryswick signés les 20-21 septembre 1697 à Ryswick, ville hollandaise des faubourgs de La Haye, mirent fin à la guerre de la Ligue d’Augsbourg entre Louis XIV et la ligue d’Augsbourg. Les négociations traînaient en longueur. Louis XIV fit un ultimatum aux coalisés. La paix devait être signée avant le 20 septembre. Un délai supplémentaire était accordé à l’Empereur Léopold 1er. La France signa trois premiers traités le 20 septembre avec respectivement les Provinces-Unies, l’Angleterre et l’Espagne, puis un second avec le Saint Empire romain germanique, le 30 octobre. Louis XIV accepta de reconnaître Guillaume III d’Orange-Nassau comme roi d’Angleterre sous le nom de Guillaume III.

[10] Le château royal de Fontainebleau est un château de styles principalement Renaissance et classique, jouxtant le centre-ville de Fontainebleau (Seine-et-Marne), à une soixantaine de kilomètres au sud-est de Paris. Haut lieu de l’histoire de France, le château de Fontainebleau a été l’une des demeures des souverains français depuis François 1er (qui en fit sa demeure favorite) jusqu’à Napoléon III.

[11] Bar-le-Duc est une commune française située dans le département de la Meuse. L’existence de l’agglomération remonte à l’Antiquité où elle est un relais le long de la voie romaine reliant Reims à Metz. Capitale du comté puis du duché de Bar, Bar-le-Duc devient l’une des principales citadelles lorraines, se développant à la fois au fond de la vallée, le long des berges de l’Ornain, et sur le plateau du versant gauche, autour du château du Moyen Âge. Après son rapprochement avec le duché de Lorraine à la fin du 15ème siècle, elle connaît une période culturelle et architecturale prospère durant toute la Renaissance

[12] Ligny-en-Barrois est une commune française, chef-lieu de canton du département de la Meuse. En 1475, la guerre de Cent Ans terminée, Louis XI confisque le comté en représailles et fait décapiter le comte Louis 1er à Paris. Le comté est donné à la Maison de Bourbon-Roussillon avant d’être rendu aux Luxembourg par Charles VIII, ceux-ci devenant alors de fidèles alliés du roi de France. Par mariage, le comté passe au 17ème siècle à la Maison de Montmorency. Charles de Montmorency-Luxembourg le vend en 1719 à Léopold 1er de Lorraine qui l’intègre à ses possessions

[13] les Ponts et Chaussées sont l’un des quatre secrétariats d’État créés

[14] Remiremont est une commune française située dans le département des Vosges et la région Lorraine

[15] La guerre de Succession d’Espagne est un conflit qui a opposé plusieurs puissances européennes de 1701 à 1714, dont l’enjeu était la succession au trône d’Espagne à la suite de la mort sans descendance du dernier Habsbourg espagnol Charles II et, à travers lui, la domination en Europe. Dernière grande guerre de Louis XIV, elle permit à la France d’installer un monarque français à Madrid : Philippe V, mais avec un pouvoir réduit, et le renoncement, pour lui et pour sa descendance, au trône de France, même dans le cas où les autres princes du sang français disparaîtraient. Ces conditions ne permettaient pas une union aussi étroite que celle qui était espérée par Louis XIV. La guerre de succession donna néanmoins naissance à la dynastie des Bourbons d’Espagne, qui règne toujours aujourd’hui.

[16] Lunéville est une commune française du département de Meurthe-et-Moselle. La ville a d’abord appartenu à plusieurs princes allemands, avant de passer aux mains d’Étienne, évêque de Toul et premier comte de Lunéville. Ses descendants possédèrent la cité jusqu’en 1055. En 1243, le comté fut rattaché au duché de Lorraine. Lunéville ne se développe qu’à partir de 1330 sous le règne du duc Raoul 1er. Le vieux château féodal subsista jusqu’en 1612, date à laquelle Henri II, préférant Lunéville à Nancy, le démolit et en construisit un nouveau. Celui-ci eut une courte vie. Démantelé pendant la guerre de Trente Ans, il fut totalement détruit lorsque le duc Léopold 1er de Lorraine, arrivant à Lunéville en 1702, choisit de bâtir un palais moderne : c’est le château actuel.

[17] La famille de Ligniville est une des illustres maisons nobles d’extraction chevaleresque de Lorraine. Elle fut jadis reconnue parmi les Chevaux de Lorraine, et figure toujours parmi les familles nobles subsistantes. Ses membres s’illustrèrent en occupant de hautes fonctions civiles, militaires et ecclésiastiques, au sein du duché de Lorraine, du royaume de France et du Saint Empire

[18] La maison de Beauvau est une très ancienne famille originaire de l’Anjou, titulaire pendant plusieurs siècles de la seigneurie de Beauvau (Maine-et-Loire) ; d’extraction chevaleresque, elle fait remonter ses preuves de noblesse jusqu’en 1265. Elle se scinda en deux branches principales, les Beauvau du Rivau et les Beauvau-Craon, qui servirent sous les rois de France mais aussi sous les ducs de Lorraine.

[19] Le duché de Cieszyn, plus connu comme duché de Teschen ou duché de Těšín, fut un duché vassal silésien, ayant pour centre la cité de Cieszyn (Teschen) en Haute-Silésie. Lors de la partition féodale du royaume de Pologne au Moyen-Âge tardif, il est séparé au duché de Ratibor en 1290 et régi par des ducs de Silésie issu de la dynastie Piast jusqu’en 1653.

[20] La Silésie est une région historique en Europe centrale qui s’étend dans le bassin de l’Oder sur trois États : la majeure partie est située dans le Sud-Ouest de la Pologne, une partie se trouve au-delà de la frontière avec la République tchèque et une petite partie en Allemagne.

[21] La Pragmatique Sanction est un édit de l’empereur Charles VI pour s’assurer qu’une femme puisse hériter des territoires héréditaires de la maison de Habsbourg, situés tant à l’intérieur du Saint Empire qu’à l’extérieur. Cette décision fut prise en 1713, réglant la dévolution de sa succession aux possessions héréditaires des Habsbourg. Le chef de cette famille portait le titre d’archiduc d’Autriche et recevait l’archiduché d’Autriche, le royaume de Hongrie, le royaume de Bohême, des territoires italiens et les Pays-Bas. Cette mesure ne concernait pas la dignité d’empereur des Romains, souverain du Saint Empire romain germanique, qui restait élective, bien qu’attitrée à l’archiduc d’Autriche, chef des Habsbourg, depuis des siècles.

[22] Autriche