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Gondicaire ou Gonthaire

lundi 27 janvier 2020, par ljallamion

Gondicaire ou Gonthaire (385-437)

Roi des Burgondes de Gaule romaine de 413 à 437

Le Royaume de Burgondie fin du 5ème siècleFils de Gislahar, il fut le premier roi des Burgondes [1] de Gaule romaine de 413 à 437, co-roi avec son fils Gondioc de 435 à 437.

Profitant de la faiblesse de l’Empire romain d’Occident, les Burgondes, à la suite des Vandales [2], franchissent le Rhin à Mogontiacum [3] en 406 et s’introduisent en Gaule.

Gondicaire est généralement considéré comme le fondateur, en 411 ou 413, du premier royaume burgonde avec le statut de fédéré, établi sur la rive gauche du Rhin, avec Worms [4]/Alzey [5] comme capitale. Il lutte tour à tour contre les Romains, les Suèves [6], les Alamans [7] et les Huns [8].

Après vingt ans d’établissement autour de Worms, les Burgondes rompent le traité qui les lient avec Rome et s’étendent en Germanie Première [9] vers Strasbourg [10] et Spire [11]. Ils sont attaqués sur la rive droite du Rhin. Gondicaire est tué lors d’une bataille livrée contre des mercenaires huns à la solde du général en chef romain Aetius en 437.

Cette sévère défaite sonne la fin du royaume burgonde de Worms, le peuple burgonde obtenant l’autorisation des autorités de l’empire pour migrer en Sapaudie [12] et devenir fédérés de l’armée romaine en 443. La bataille de Worms/Alzey est évoquée dans la légende des Nibelungen [13], où Gondicaire est l’époux de Brunehilde sous le nom de Gunther (ou Gunnar).

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de André Chastagnol, La fin du monde antique, Nouvelles Éditions Latines, Paris, 1976.

Notes

[1] D’abord cantonnés en Sapaudia les Burgondes commencèrent par grignoter le territoire gaulois vers l’ouest. En 457, Gondioc et Chilpéric Ier saisirent une première occasion de pousser leurs frontières. A l’été 457 le Valais, la Tarentaise, les villes de Besançon, Chalon sur Saône, Langres, Autun, Grenoble ainsi que Lugdunum, la vieille capitale des Gaules, se livrèrent pacifiquement aux Burgondes. Egidius, le généralissime de Majorien en Gaule reprit aussitôt la capitale des Gaules mais il abandonna aux rois Burgondes leurs nouvelles terres. Lugdunum reviendra aux Burgondes vers 467 lorsque Chilpéric 1er s’en empara, comme il s’empara également à la même époque de la ville de Vienne. Il profita probablement des troubles qui secouèrent entre 469 et 475 un Empire d’Occident, alors à l’agonie, pour porter jusqu’à la Durance les limites de son royaume. Les villes de Viviers, Gap, Embrun, Die, Sisteron, Orange, Apt, Cavaillon, Avignon devinrent villes burgondes. L’empereur Népos reconnut leurs conquêtes. Dès ce moment le royaume burgonde eut, ou peu s’en faut, les limites qu’il conserva dès lors. Ce territoire ne comprenait pas moins de 25 diocèses ou anciennes cités romaines : Auxerre, Langres, Besançon, Chalon sur Saône, Autun, Lugdunum, Genève, Windisch, Octodurum actuellement Martigny, en Suisse, Vienne, Valence, Carpentras, Orange, Avignon, Cavaillon, Vaison, Gap, Embrun, Sisteron, Grenoble, Aoste, Die, Viviers, Saint-Paul-Trois-Châteaux, Apt. Mais les Burgondes gagnent ou perdent incessamment du terrain. Marseille et son port, Arles et la Provence gagnés vers 484, et perdus après la guerre contre les Francs, conquêtes éphémères, auront un moment fait partie de leur territoire. À son apogée, les contours du royaume burgonde touchaient, au nord, la ligne des Vosges et la Durance au midi ; d’orient en occident, ils s’étendaient de l’Aar à la Saône et la Haute-Loire. Ce fut le territoire soumis à cette royauté qui prit, une première fois, le nom de Burgondia dans une correspondance de Cassiodore et rédigée en 507 au nom de Théodoric le Grand.

[2] Les Vandales sont un peuple germanique oriental. Ils conquirent successivement la Gaule, la Galice et la Bétique (sud de l’Espagne), l’Afrique du Nord et les îles de la Méditerranée occidentale lors des Grandes invasions, au 5ème siècle. Ils fondèrent également le « royaume vandale d’Afrique » (439–534) dont la capitale fut Carthage.

[3] Mayence

[4] Worms est une ville et un arrondissement d’Allemagne, située dans le Land de Rhénanie-Palatinat, sur la rive gauche du Rhin et le sud-ouest du pays. Worms est bien connu comme Nibelungenstadt et Lutherstadt ainsi que pour son Dom ; elle est un de trois romanischen Kaiserdome avec ceux de Mayence et de Spire. Pour les Juifs, Worms est aussi connu comme un des anciens centres de la culture ashkénaze en Allemagne. Worms aurait été la capitale des Burgondes. Les cadres de l’armée de Robert 1er de France et lui-même étaient originaires de Worms. En 1074, la ville obtient une exemption des droits de douane et devient ainsi une ville libre d’Empire. En 1096, se déroule dans la ville un pogrom anti-juif mené par les croisés d’Emich de Flonheim. Après s’être réfugiés auprès de l’évêque, 800 juifs sont massacrés et certains sont obligés de se convertir au christianisme. Une diète d’Empire, réunie par Henri IV, a lieu à Worms en 1076 et proclame la déchéance du pape Grégoire VII.

[5] Alzey, chef-lieu de l’arrondissement d’Alzey-Worms en Hesse rhénane, au sud-est du Land de Rhénanie-Palatinat en Allemagne. Au début du 5ème siècle, Alzey est le centre de la région où s’est regroupé le peuple burgonde. C’est là que s’étant opposés aux Romains, les Burgondes du roi Gondicaire sont très sévèrement vaincus par des détachements huns mercenaires du patrice romain Aetius. Jusqu’à 20 000 guerriers burgondes y sont exterminés en 436/437 et Gondicaire y trouve la mort. Ce désastre a servi de canevas à l’histoire des Nibelungen où le roi Gondicaire apparaît sous le nom de Gunther. Le reliquat du peuple burgonde supplie alors les Romains d’Aetius de les enrôler comme fédérés, ce qu’Aetius finit par accepter après plusieurs années de refus. Les Burgondes quittent vers 443 la région d’Alzey/Worms pour s’installer en Sapaudia (région proche de la ville de Genève, ancêtre de la Savoie) et deviennent des alliés et supplétifs relativement fidèles de l’armée romaine. Après la mort de Clovis en 511, l’Empire franc s’effondre en royaumes distincts plus petits et Alzey fait partie de l’Austrasie, dont la capitale est à Metz. Après l’unification des royaumes francs au milieu du 8ème siècle, Alzey passe dans le royaume de Francie orientale par le traité de Verdun en août 843.

[6] Dans le cadre des Grandes Invasions, les Suèves se sédentarisent dans la région correspondant à l’actuelle Galice et au nord du Portugal au début du 5ème siècle. Ce royaume suève prend Bracara Augusta, actuelle Braga, comme capitale et existe de 410 à 584, année de son effondrement devant l’armée du royaume wisigoth dirigée par le roi Léovigild.

[7] Les Alamans ou Alémans étaient un ensemble de tribus germaniques établies d’abord sur le cours moyen et inférieur de l’Elbe puis le long du Main, où ils furent mentionnés pour la première fois par Dion Cassius en 213. Ces peuples avaient pour point commun de rivaliser avec les Francs, sans doute à l’origine un autre regroupement d’ethnies établies plus au nord sur la rive droite du Rhin. Le royaume alaman désigne le territoire des Alamans décrit à partir de 269.

[8] Les Huns sont un ancien peuple nomade originaire de l’Asie centrale, dont la présence en Europe est attestée à partir du 4ème siècle et qui y établirent le vaste empire hunnique. L’origine des Huns est disputée. Les Huns ont joué un rôle important dans le cadre des grandes invasions qui contribuèrent à l’écroulement de l’Empire romain d’Occident. Sous le règne d’Attila, l’empire est unifié mais ne lui survit pas plus d’un an. Les descendants et successeurs des Huns occupent encore diverses parties de l’Europe de l’Est et d’Asie centrale entre les 4ème et 6ème siècles, et laissent encore quelques traces dans le Caucase jusqu’au début du 8ème siècle.

[9] La Germanie supérieure, Germanie première ou Haute Germanie selon les auteurs et en latin Germania superior ou Germania prima est une province romaine établie en 84 par Domitien après les deux campagnes victorieuses autour de la haute vallée du Rhin, de la Nahe au lac de Constance, une grande partie de la Suisse, le Jura, la Franche-Comté et une partie de la Bourgogne. À l’est du Rhin se trouvaient les Champs Décumates, qui ne seront conquis que sous Domitien. Auparavant, la frontière entre res publica et barbaricum se situait sur le Rhin et le Danube.

[10] Strasbourg est une commune française située dans le département du Bas-Rhin. Préfecture du département. Le développement de l’imprimerie favorise le courant humaniste qui fait jour à Strasbourg et qui va préparer l’avènement de la réforme protestante. En effet, l’humanisme et la Réforme sont les faits marquants de l’époque et Strasbourg est une des premières villes qui appelle au changement. Dès 1519, les thèses de Martin Luther sont affichées aux portes de la cathédrale et les dirigeants de la ville, notamment Jacques Sturm, sont favorables à ce changement. La ville adopte la Réforme en 1525 et devient protestante en 1532 avec l’adhésion à la confession d’Augsbourg. Strasbourg est alors l’un des principaux bastions de la Réforme protestante, ce qui va largement contribuer à son rayonnement. La ville devient une terre d’accueil pour les huguenots, ces protestants chassés de France pour leur croyance. Parmi eux, notamment Jean Calvin qui s’installera plus tard à Genève. Cependant, devenue ville protestante, Strasbourg ne sera pas autorisée à créer sa propre université. La ville propose déjà de nombreux enseignements, notamment en médecine et en théologie depuis 1538 grâce au gymnase de Jean Sturm, mais ceux-ci ne donnent pas lieu à un grade universitaire reconnu

[11] Spire est une ville et un arrondissement au sud du Land de Rhénanie-Palatinat. Spire est une ancienne ville impériale, dont l’imposante cathédrale romane est l’un des monuments majeurs de l’art du Saint Empire romain. Cette cathédrale a été, pendant près de 300 ans, le lieu de sépulture de huit rois et empereurs allemands. Le 27 décembre 1146, Bernard de Clairvaux vient à Spire prêcher la deuxième croisade devant l’empereur Conrad III, qui, séduit par l’homme, se croise aussitôt.

[12] région de Genève

[13] Les Nibelungen, dont le nom signifie « Ceux de la brume » ou « Ceux du monde d’en bas »1, sont les nains des légendes germaniques. Ils possédaient de grandes richesses qu’ils tiraient de leurs mines en dessous des montagnes, là où ils habitaient.