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Alain 1er d’Avaugour ou de Penthièvre dit Alain de Goëlo

jeudi 21 novembre 2019

Alain 1er d’Avaugour ou de Penthièvre dit Alain de Goëlo (vers 1151/1154-1212)

Seigneur de Goëlo-Comte de Penthièvre

Carte des pays traditionnels bretons. Fils d’Henri 1er d’Avaugour, comte de Trégor [1] et de Goëlo [2] et de Mathilde de Vendôme.

Il épouse vers 1180, Pétronille de Beaumont au Maine, fille de Richard 1er de Beaumont-au-Maine et de Lucie de l’Aigle .

Alain assiste parmi les barons bretons en 1185 à l’assemblée dite “l’Assise du Comte Geoffroy” ; Il met à profit la mort du duc Geoffroy II pour récupérer les domaines paternels et prête hommage au roi de France.

En 1189 il est de ceux qui s’opposent aux prétentions du roi Richard 1er d’Angleterre à assurer la tutelle du jeune Arthur 1er de Bretagne, son neveu.

Alain fonda pour lui, son père, sa mère et Pétronille, sa femme en 1184/1189 pour les chanoines réguliers de l’abbaye Saint-Victor de Paris [3] un premier établissement religieux dans l’île aux cerfs [4] au large de Paimpol [5] qui fut repris en 1200 par des Prémontrés [6] de l’Abbaye de La Lucerne [7] lors de son transfert sur la terre ferme et qui devint l’abbaye de Beauport [8]. La nouvelle fondation fut officialisée par une charte de 1202.

Alain est de nouveau mentionné dans l’entourage ducal à partir de juillet 1204 auprès de Guy de Thouars et épousa en secondes noces Adelaïde ou Alix de L’Aigle

En 1206 il hérite de son cousin Geoffroy III de Penthièvre sans enfants, le comté de Penthièvre [9] et ses droits sur la Bretagne. La transaction est validée par les autres héritiers et le roi Philippe Auguste à Candé [10].

Afin d’écarter le risque de conflit entre Alain et Guy de Thouars baillistre [11] du duché de Bretagne, ce dernier reçoit l’autorité sur les domaines ducaux du sud du duché c’est-à-dire les évêchés de Cornouaille [12], Vannes [13] et de Nantes [14] et le comte Alain reçoit le nord de la Bretagne soit les revenus des évêchés de Saint-Malo [15], Dol-de-Bretagne [16], Saint-Brieuc [17] et Saint-Pol-de-Léon [18]. À la suite d’un nouvel accord conclu sous l’égide du roi de France à Paris en 1209 Alix de Thouars, demie sœur d’Arthur de Bretagne et fille de Guy de Thouars est fiancée à Henri II d’Avaugour le fils d’Alain.

Trois ans plus tard, pendant la dernière maladie d’Alain le roi de France peu confiant dans l’autorité de Guy de Thouars en Bretagne et alors que Henri n’est âgé que de 7 ans, organise les fiancailles d’Alix avec son cousin l’énergique Pierre de Dreux.

Alain meurt le 29 décembre 1212 en désignant comme tuteurs de ses enfants son frère Geslin de Coëtmen et son beau-frère Conan de Léon .

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Stéphane Morin Trégor, Goëlo, Penthièvre. Le pouvoir des Comtes de Bretagne du XIe au XIIIe siècle Presses Universitaires de Rennes & Société d’émulation des Côtes-d’Armor. Rennes 2010

Notes

[1] Le Trégor est une ancienne division administrative et religieuse constituant l’une des neuf provinces de Bretagne. Situé au nord-ouest de la Bretagne, il comprend la partie nord-ouest du département des Côtes-d’Armor et une petite partie du nord-est du Finistère, jusqu’à la rivière de Morlaix.

[2] Le Goëlo est un ancien pays de Bretagne, qui comprenait le nord-ouest de l’ancien évêché de Saint-Brieuc, sur la côte ouest de la baie de Saint-Brieuc, jusqu’à l’embouchure du Trieux. L’archidiaconé du Goélo comprenait, en plus de la définition actuelle du Goello, le secteur de Loudéac. Il correspondait à une bande de l’ouest de l’évêché de saint Brieuc. Le reste de l’évêché de Saint Brieuc était appelé archidiaconé de Penthièvre.

[3] Saint-Victor est une ancienne abbaye de chanoines réguliers fondée au 12ème siècle par Guillaume de Champeaux, archidiacre et directeur (écolâtre) de l’école cathédrale de Notre-Dame de Paris. En quelques dizaines d’années Saint-Victor était devenue l’un des centres les plus importants de la vie intellectuelle de l’Occident médiéval, surtout dans le domaine de la théologie et de la philosophie. Son rayonnement perça au travers de maîtres aussi illustres que Hugues, Adam, André, Richard ou Thomas Gallus, explorant de nombreux champs de la connaissance. Supprimée en 1790, l’abbaye fut démolie en 1811

[4] Île Saint-Riom

[5] Paimpol est une commune française côtière située dans le département des Côtes-d’Armor en région Bretagne. Construite autour de ses bassins, Paimpol est l’un des principaux ports de pêche et de plaisance donnant sur la Manche. L’actuelle commune de Paimpol résulte de la fusion, le 26 novembre 1960, des communes de Paimpol, Plounez et Kérity. Paimpol appartient au pays historique du Goëlo.

[6] L’ordre des chanoines réguliers de Prémontré, appelé couramment prémontrés, plus rarement norbertins, est un ordre canonial catholique fondé par saint Norbert de Xanten au début du xiie siècle

[7] L’abbaye Très-Sainte-Trinité de La Lucerne est une abbaye prémontrée située dans le département de la Manche sur le territoire de la commune de La Lucerne-d’Outremer. Elle a été fondée en 1143 et était occupée par des chanoines réguliers de l’ordre de Prémontré, à la limite du Cotentin et de l’Avranchin, au lieu-dit anciennement appelé « Courbefosse » (à la Lucerne-d’Outremer), à quatre lieues au nord d’Avranches (16 km). Blotti au creux de la vallée du Thar, cet ensemble roman est d’esprit cistercien par sa sobriété et sa rigueur.

[8] L’abbaye de Beauport est située dans la commune de Paimpol (partie du village de Kérity) dans le département des Côtes-d’Armor, en Bretagne. Fondée au début du 13ème siècle par le comte Alain 1er d’Avaugour, qui annonce en 1202 le transfert des biens de l’abbaye de Saint-Riom établie à la fin du renouveau monastique des 11ème et 12ème siècles vers 1170-1180 par le comte Henri de Trégor un parent du Duc à Beauport dans la paroisse de Kérity. Elle devient une abbaye de chanoines prémontrés venus de l’abbaye de La Lucerne en Normandie. Ses fonctions pastorales, de justice et économiques s’étendent de l’île-de-Bréhat à Saint-Brieuc et sur une quinzaine de paroisses. C’est aussi une seigneurie maritime avec des droits sur la mer de l’île Saint-Riom à la pointe de Guilben. Elle renoue avec les installations côtières et insulaires du début du monachisme celtique. Cette situation assure sa prospérité dans un environnement complexe et diversifié. Du 13ème au 15ème siècle, elle se développe rapidement, ses chanoines dépendant directement du pape possèdent la haute et basse justices sur leurs vassaux.

[9] Le comté de Penthièvre est le nom d’un fief breton situé au nord du duché, entre Saint-Malo et Saint-Brieuc. Le duc Alain III de Bretagne donna le comté en apanage à son frère Eudes en 1035, qui forma ainsi une branche cadette de la maison souveraine de Bretagne.

[10] À la mort de Geoffroy II, Candé passe à sa fille, qui avait épousé Normand de Montrevault. Normand a poursuivi l’œuvre expansionniste de Geoffroy Rorgon, qui s’était notamment emparé du Lion-d’Angers et de La Pouëze. Normand de Montrevault a probablement usurpé des pouvoirs du ban, car il entre en conflit en 1106 avec le comte d’Anjou, Foulque IV. Il se réfugie dans le château de Candé, qui est assiégé par Foulque IV, accompagné de son fils Geoffroy Martel, d’Alain IV de Bretagne, Élie 1er du Maine et de Robert II de Bellême. Après une lutte acharnée, Normand demande à traiter avec les assiégeants, ce que ces derniers acceptent. Or c’était un guet-apens, et alors que Geoffroy Martel vient parlementer à la porte du château, une flèche l’atteint et le tue. Le château est désarmé en 1134 par le comte d’Anjou.

[11] terme employé pour désigner la fonction de Guy de Thouars. Ce dernier n est en effet que gardien du duché de Bretagne au nom de sa femme

[12] La Cornouaille est une ancienne division politique et religieuse de la Bretagne. Connue sous ce nom à partir du haut Moyen Âge, elle a été un comté et un évêché, tous deux disparus comme tels à la Révolution.

[13] L’évêque de Vannes est à la tête du diocèse catholique français de Vannes, en Bretagne. Le diocèse couvre le département du Morbihan. L’évêque de Vannes siège dans la Cathédrale Saint-Pierre située dans la cité de Vannes. L’évêché de Vannes est suffragant de l’archevêché de Tours jusqu’en 1859, puis de l’archevêché de Rennes à partir de cette date. La création de l’évêché remonte au 5ème siècle

[14] C’est un des neuf évêchés de la Bretagne historique (symbolisés par les 9 bandes du drapeau breton Gwen ha du) ; son territoire constituait le Pays nantais, lui-même correspondant approximativement à l’actuel département de la Loire-Atlantique. L’évêché de Nantes est gravement touché par les invasions normandes : en 843, le jour de la fête de Saint Jean Baptiste, l’évêque Gohard est massacré par des vikings avec ses paroissiens, alors qu’il célébrait la messe dans la cathédrale. Un changement politique important a lieu peu après : la conquête par le chef breton Nominoë des comtés de Nantes et de Rennes, donc la formation de la Bretagne historique. En 851, le roi carolingien de Francie occidentale, Charles le Chauve, reconnaît à Erispoë, fils de Nominoë, la possession des territoires conquis, ainsi que du Pagus Ratiatensis, le pays de Retz (donc la ville de Rezé). Dans le domaine religieux, le successeur d’Erispoë, Salomon, s’efforce de renforcer son pouvoir en séparant les évêchés bretons de leur métropole de Tours grâce à la création de l’archevêché de Dol. Mais ce changement n’est entériné ni par les évêques francs ni par le pape. Lors du Concile de Soissons en 866, les prêtres et les évêques réunis reprochent aux Bretons d’avoir envahi l’évêché de Nantes et de ne point se soumettre à la suprématie religieuse de l’archevêque de Tours. Après le règne de Salomon, les Normands qui continuent de sévir dans la région s’installent à Nantes vers 880 et ne sont définitivement chassés qu’en 939, par le duc de Bretagne, Alain Barbetorte. Deux de ses fils lui succéderont, à la tête du duché : Gauthier 1er, puis Guérech qui ajoute aux titres de comte de Nantes et de duc de Bretagne de 981 à 988, celui d’évêque élu mais vraisemblablement non consacré.

[15] Le diocèse de Saint-Malo (dit également évêché de Saint-Malo) est un ancien diocèse de l’Église catholique en France. Il est un des neuf diocèses ou évêchés historiques de Bretagne. Son territoire correspondait au Pays de Saint-Malo qui est principalement situé sur les actuels départements d’Ille-et-Vilaine, des Côtes-d’Armor et une partie du Morbihan (région de Ploërmel). Son siège épiscopal se trouvait à Saint-Malo, après avoir été à Aleth jusqu’au 11ème siècle.

[16] Le diocèse de Dol est un ancien diocèse de l’Église catholique en France. Il était un des neuf diocèses ou évêchés historique de Bretagne. Le territoire du diocèse correspondait au Pays de Dol et le siège épiscopal se trouvait à Dol-de-Bretagne. Il est caractérisé par de nombreuses enclaves sur tout le territoire breton.

[17] Le diocèse de Saint-Brieuc et Tréguier est une circonscription territoriale de l’Église catholique en France dans le département des Côtes-d’Armor. Selon la légende, le diocèse de Saint-Brieuc aurait été érigé au 5ème siècle par saint Brieuc l’un des 7 saints fondateurs de la Bretagne. L’évêché de Saint-Brieuc a été fondé par Nominoë, en 848, quand, souhaitant se faire couronner roi, il chasse les évêques de quatre évêchés de Bretagne qui s’y opposent en les accusant de simonie, nomme quatre nouveaux évêques pour les remplacer et crée trois évêchés à partir des monastères fondés par saint Tugdual, saint Brieuc et le monastère de Dol fondé par saint Samson. Il décide de faire de l’évêché de Dol un archevêché pour la nouvelle province de Bretagne qu’il a décidé de détacher de celle de Tours malgré l’opposition des papes. Il constitue jusqu’à la Révolution française, l’un des neuf évêchés de la Bretagne historique, dont le territoire était principalement constitué par le Pays de Saint-Brieuc.

[18] Le diocèse de Léon ou évêché de Léon est un ancien diocèse de l’Église catholique en France. Il est un des neuf évêchés de la Bretagne historique. Son territoire s’étendait sur le pays de Léon, région septentrionale de l’actuel département du Finistère. Il a fusionné en 1790 avec l’évêché de Cornouaille pour former le diocèse de Quimper et Léon. Le siège épiscopal se trouvait à Saint-Pol-de-Léon.