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Éléonore Teles de Menezes dite la Perfide

vendredi 28 juin 2019

Éléonore Teles de Menezes dite la Perfide (vers 1350-1386)

Reine consort de Portugal entre 1371 et 1383

Elle descend par son père Martim Afonso Telo de Meneses du roi Fruela II des Asturies [1] et de León [2], et par sa mère Aldonça Anes de Vasconcelos, de Teresa Sanches, fille naturelle du roi Sanche 1er de Portugal .

Elle est mariée très jeune à João Lourenço de Cunha, fils de l’héritier de la seigneurie de Pombeiro, dont elle a un fils, Àlvaro da Cunha. On raconte que c’est lors d’une de ses visites à sa sœur, Maria Teles, dame de compagnie de l’infante Béatrice fille du roi Pierre 1er et d’Inés de Castro, que le roi Ferdinand 1er tombe amoureux d’elle. Sous prétexte de consanguinité, ce dernier obtient l’annulation de son mariage, provoquant un grand scandale et des troubles sociaux et politiques, faisant naître un climat d’insécurité dans le pays.

Le mariage avec le roi a secrètement lieu au monastère de Leça do Balio le 15 mai 1372. À la mi-février de l’année suivante, naît l’infante Béatrice.

Depuis longtemps déjà les reines de Portugal disposent d’importants revenus grâce à des biens acquis dans leur grande majorité par donation. Grâce à la générosité du roi Ferdinand, la reine reçoit ainsi de nombreuses villes ainsi que les fiefs de Sacavém [3], Frielas, Unhos et la terre de Melres, dans le Ribadouro.

Après la mort du roi Ferdinand, le 22 octobre 1383, Éléonore exerce la régence et son amant, le Galicien João Fernandes Andeiro, gagne une influence décisive à la cour. Cette liaison et cette influence déplaisent au plus haut point au peuple, à la bourgeoisie et à une partie de la noblesse, qui détestent la régente et craignent de se voir gouvernés par un souverain castillan.

Ce mécontentement général amène Jean (Jean 1er de Portugal) , grand-maître de l’ordre d’Aviz [4], soutenu par un groupe de nobles, parmi lesquels le jeune Nuno Álvares Pereira , à assassiner le comte d’Andeiro. Le meurtre est perpétré au palais, le 6 décembre 1383, et Jean d’Aviz réclame la régence.

La reine s’enfuit de Lisbonne, ralliée au maître d’Aviz, et se réfugie à Alenquer puis à Santarém [5], villes restées fidèles à sa cause, où elle tisse les intrigues politiques destinées à la maintenir au pouvoir.

L’évolution du conflit entre le grand-maître d’Aviz et le roi de Castille [6] réduit sa marge de manœuvre et elle fut finalement contrainte d’abdiquer la régence en faveur de son gendre Jean 1er de Castille.

Après la victoire de Jean d’Aviz, ce dernier se proclame régent puis roi de Portugal. En 1384, Jean 1er de Castille la fait enfermer au monastère de Tordesillas, près de Valladolid [7], où, selon certains historiens, elle meurt en 1386.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en portugais intitulé « Leonor Teles de Meneses »

Notes

[1] Le royaume des Asturies fut la première entité politique chrétienne établie sur la Péninsule Ibérique après la chute du Royaume wisigoth (qui suivit la mort du Roi Rodrigue à la Bataille de Guadalete) et la Conquête musulmane de l’Hispanie. Le royaume perdura de 718 à 925, lorsque Fruela II accéda au trône du Royaume de León.

[2] Le royaume de León, une des 15 grandes anciennes divisions de l’Espagne et du Portugal, fut un des royaumes médiévaux de la Péninsule Ibérique, successeur du royaume des Asturies, qui eut un rôle dans la Reconquista et la formation des royaumes chrétiens successifs de l’occident péninsulaire.

[3] Sacavém est une freguesia (« paroisse civile ») du Portugal, rattachée au concelho (« municipalité ») de Loures, située dans le district et la région de Lisbonne.

[4] L’ordre d’Aviz, ou ordre militaire de Saint-Benoît d’Aviz (Ordem Militar de São Bento de Avis), est un ordre religieux militaire portugais fondé au 12ème siècle. La Milice des Frères d’Évora est née en 1176, date à laquelle le roi Alphonse 1er, qui a pris la ville éponyme aux Maures en 1165, leur confie la forteresse de Coruche, ainsi que des biens dans la ville de Santarém. Le second roi de Portugal Sanche 1er leur confie la défense des châteaux de Juromenha (Alentejo), Alpedriz (à proximité de Leiria) et Alcanede (à proximité de Santarém). La mission de la milice est bien évidemment de prendre une part active à la Reconquista non seulement sur le sol portugais mais également ailleurs dans la péninsule en collaborant avec d’autres souverains chrétiens, comme le montre sa participation à la bataille d’Alarcos en 1195 aux côtés du royaume de Castille.

[5] Santarém est une ville portugaise occupant une colline sur la rive droite du Tage, dans la région du Ribatejo et sous-région de la Lisière du Tage. Elle est distante de 82 km de Lisbonne. Appelée à l’origine Scalabis par les Romains, puis Shantarin lors de la période musulmane, elle devint une importante cité-forteresse durant les guerres entre les Maures et les Chrétiens et fut finalement conquise par les Portugais en 1147.

[6] Le royaume de Castille est un ancien royaume du Moyen Âge qui trouve ses origines au nord de la péninsule Ibérique, dans l’actuelle Espagne. À la fin du Moyen Âge, le royaume de Castille s’étend depuis le golfe de Gascogne au nord jusqu’à l’Andalousie au sud et comprend la majeure partie du centre de la péninsule Ibérique. En 1037, date à laquelle Ferdinand 1er fonde le Royaume uni de Castille et León. En 1058, Ferdinand est à l’origine d’une série de guerres contre les Maures, se lançant à la conquête de ce qui allait devenir la Nouvelle-Castille (bataille d’Alarcos et bataille de Las Navas de Tolosa). La région s’agrandit particulièrement sous le règne d’Alphonse VI (1065-1109) et d’Alphonse VII (1126-1157). Sous Alphonse X, la vie culturelle du royaume se développe, mais une longue période de conflits internes suit. En 1469, le mariage de Ferdinand II d’Aragon (plus tard Ferdinand V de Castille) et d’Isabelle 1ère de Castille initie l’union des royaumes d’Aragon et de Castille et, par la suite, de l’ensemble de l’Espagne.

[7] Valladolid est une ville du Nord de l’Espagne, capitale de la province de Valladolid et de la communauté autonome de Castille-et-León. Elle est située à la confluence du Pisuerga et de l’Esgueva