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Thierry III de Frise occidentale dit de Jérusalem

dimanche 15 avril 2018

Thierry III de Frise occidentale dit de Jérusalem (vers 980-1039)

Comte en Frise occidentale de 995 à 1039

Fils d’ Arnould , comte en Frise occidentale [1], et de Luitgarde de Luxembourg , appartenait à la famille des Gérulfinges [2]. Sa mère, qui fut régente de la Frise Occidentale de 995 à 1005, était belle-sœur de l’empereur Henri II.

Avant 1018, Thierry n’était qu’un petit vassal d’Henri II, mais son fief était une position stratégique. Utrecht [3], situé dans le delta du Rhin, était une importante cité marchande et les marchands devaient traverser les États de Thierry en suivant le Rhin et la Vecht pour rejoindre la mer du Nord. Les rois et empereurs germaniques résidaient souvent à Utrecht et à Nimègue [4], et certains y sont morts.

Thierry III s’appliqua, aussitôt que l’âge le lui permit, à augmenter ses forces en augmentant ses possessions sur les bords de la Meuse ; on le voit en lutte avec l’église d’Utrecht à laquelle il enlève plusieurs domaines. Il résolut de barrer le chemin aux évêques dont les prétentions croissantes menaçaient son domaine héréditaire ; il construisit la place de Dordrecht [5]   Pour ne pas entraver le commerce, il n’avait pas le droit de percevoir des taxes et des péages de quelque manière que ce fût.

Il développa d’abord ses terres en prenant tribut des marchands descendant la Merwede [6] et la Meuse [7], puis parvint à s’imposer militairement aux évêques rhénans, conférant à son comté une large indépendance, politique et commerciale, vis-à-vis du Saint Empire romain germanique.

Les négociants de la ville de Tiel [8] envoyèrent des messages alarmés à l’empereur Henri II, allié de l’évêque d’Utrecht [9], se plaignant des violences qui leur étaient faites par les soldats du comte de Frise occidentale [10].

L’empereur décida de mettre fin au comté de Frise et attribua ses terres à l’évêque Adalbold II d’Utrecht . Une armée impériale, menée par le duc Godefroid 1er de Basse-Lotharingie , se dirigea en 1018 vers Vlaardingen, mais elle se perdit dans les marécages où les hommes de Thierry manœuvraient aisément. A la bataille de Vlaardingen [11], le duc Godefroid tomba dans les mains des vainqueurs.

Après cette victoire, l’empereur dut reconnaître à Thierry III la possession de la Frise occidentale, ainsi que le droit de percevoir des taxes sur les navires marchands.

Après la mort de Thierry, l’armée impériale tenta de reprendre les terres tenues par les comtes de Frise et n’y réussit que partiellement et temporairement. Thierry V, le petit-fils de Thierry III, aidé de son beau-père Robert 1er, finit la reconstitution du fief de son aïeul.

Son surnom atteste que Thierry III fit un pèlerinage en Terre sainte mais on en ignore la date.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Dirk III, Count of Holland »

Notes

[1] La Frise occidentale est une région historique des Pays-Bas. Son étendue a varié au cours du temps. La région administrative actuelle de Frise-Occidentale est comprise dans cette région historique. On considère généralement qu’elle comprend les territoires protégés par la Westfriese Omringdijk (« digue circulaire de Frise occidentale »), soit le nord de la Hollande-Septentrionale. La partie occidentale de la province de Frise est parfois également incluse.], de l’embouchure de l’Escaut[[L’Escaut est un fleuve européen de 355 km de long, qui traverse trois pays (France, Belgique et Pays-Bas) et cinq régions, avant de se jeter en mer du Nord. Après la division de l’ancien royaume des Francs au traité de Verdun, l’Escaut a longtemps servi de frontière naturelle officielle entre le royaume de France et le Saint Empire romain germanique.

[2] qui devint ensuite la maison de Hollande, une importante famille de l’empire de l’époque

[3] Utrecht est une ville néerlandaise, chef-lieu de la province d’Utrecht. Au 6ème siècle, la contrée rhénane d’Utrecht passe sous l’influence franque, en particulier celle du grand royaume mérovingien dont les jalons sont posés par Clovis. Utrecht aurait été, selon la légende de la Magna Frisia, la capitale du royaume de Frise pendant le règne d’Aldgisl 1er et éventuellement pendant celui de son fils. Avant 690, le chef missionnaire anglo-saxon, de tradition irlandaise, Willibrord s’installe à Utrecht, et en 690 selon son hagiographie, avec ses frères-compagnons, il y rénove et déploie les institutions chrétiennes avec le titre de père (papa selon la tradition) : la vaste contrée évangélisée est ensuite promue terre épiscopale lors de son retour dans le royaume mérovingien. L’évêché d’Utrecht sera pour les Pays-Bas le centre de la foi chrétienne pendant tout le Moyen Âge.

[4] Nimègue est une ville située dans l’est des Pays-Bas, près de la frontière allemande. Nimègue se situe au sud-est de la province de Gueldre, dont elle fait partie, et est proche de la frontière avec les provinces de Brabant-du-Nord et Limbourg. C’est la plus ancienne ville des Pays-Bas, ancien camp romain. Nimègue fait partie de l’eurorégion Rhein-Waal créée en 1973, et à cheval sur l’Allemagne et les Pays-Bas.

[5] Dordrecht est une commune de la province de Hollande-Méridionale et une ville néerlandaise. C’est la ville la plus vieille de Hollande, région regroupant les actuelles provinces de Hollande-Septentrionale et de Hollande-Méridionale. Dordrecht fait partie de la conurbation de la Randstad

[6] La Merwede est une rivière néerlandaise faisant partie du delta de la Meuse et du Rhin. Il s’agit du cours inférieur du Waal.

[7] La Meuse est un fleuve européen de 950 kilomètres de long dont le bassin, relativement étroit, est orienté sud-nord. Elle traverse la France, la Belgique et les Pays-Bas et se jette dans la mer du Nord. Elle prend sa source à 409 mètres d’altitude à Pouilly-en-Bassigny.

[8] Tiel est une commune néerlandaise, située dans la province de Gueldre. Il s’agissait vers l’an 1000 d’un des grands ports fluviaux des Pays-Bas, plate-forme commerciale entre le Saint Empire et les Îles Britannique. En 1018, le blocus de la rivière Merwede institué par Thierry III déclencha la bataille de Vlaardingen.

[9] L’évêché d’Utrecht, fondé en 696 par le pape Serge 1er, constituait avec les évêchés de Liège et de Cambrai les trois évêchés de la Basse Lotharingie, ayant comme métropolitain l’archevêque de Cologne pour Liège et Utrecht, celui de Reims pour Cambrai, et relevant du Saint Empire. Le siège des évêques d’Utrecht se trouvait dans la cathédrale Saint-Martin d’Utrecht. À partir du 10ème siècle, l’évêque d’Utrecht est également le seigneur temporel d’une principauté, la principauté d’Utrecht. Le dernier évêque souverain fut Henri de Bavière qui, las des révoltes de ses sujets, vendit à Charles Quint en 1528 la domination temporelle de la principauté. Toutefois l’évêché subsista toujours comme pouvoir spirituel ; il fut en 1559 érigé en archevêché.

[10] Le comté de Hollande portait alors un nom différent, celui de Frise Occidentale. Ce n’est qu’à la fin du 11ème siècle qu’un de ses descendants s’intitulera comte de Hollande. Cette région était alors très différente de ce qu’elle est actuellement, car envahie par des marais où peu de gens vivaient. Seules les zones littorales de dunes et le long des vallées fluviales étaient habitées

[11] La bataille de Flardingue (Vlaardingen), survenue le 29 juillet 1018, vit la déroute de l’armée envoyée par l’empereur romain germanique pour déposer le comte rebelle Thierry III de Hollande. Trois chroniques contemporaines de l’événement nous donnent le récit de cet affrontement : le De diversitate temporum du moine Albert de Metz, le Chronicon de l’évêque Dithmar de Mersebourg, et la Chronique des évêques de Cambrai. Des fouilles archéologiques récentes permettent de mieux comprendre l’importance de Flardingue au 11ème siècle.