Fils aîné de Charles Erskine, 5ème comte de Mar, dont il ne peut hériter des domaines, grevés de dettes.
Membre du parti favorable au gouvernement, il est nommé l’un des commissaires chargés d’assurer l’union des royaumes d’Angleterre et d’Écosse et devient secrétaire d’État écossais, puis, après l’Acte d’Union [1] de 1707, l’un des pairs représentant l’Écosse, garde des sceaux et conseiller privé.
En 1713, Mar est fait conseiller d’État britannique par les Tories [2], mais il semble avoir été prêt à travailler également avec les Whigs [3]. En 1714, il assure le nouveau roi, George 1er, de sa loyauté.
Cependant, comme les autres Tories, il perd ses fonctions, et, en août 1715, il rentre sous un déguisement en Écosse, où il prend la tête des partisans jacobites [4] de Jacques François Stuart le Vieux Prétendant .
Rencontrant nombre de chefs de clans des Highlands [5] à Aboyne, il se montre partisan de l’indépendance de l’Écosse et, à Braemar le 6 septembre 1715, proclame « Jacques VIII » roi d’Écosse, d’Angleterre et d’Irlande, déclenchant ainsi la première rébellion jacobite [6].
Peu à peu, l’armée sous ses ordres grandit, mais il se révèle un très médiocre général. Il perd un temps précieux à Perth [7], une attaque sur Stirling [8] connaît un succès médiocre, et il peut apporter une faible assistance aux Anglais jacobites. À la bataille de Sheriffmuir [9], en novembre 1715, l’armée de Mar est largement inférieure à celle de son adversaire, le duc d’Argyll [10]. Mais la bravoure ne permet de seconder l’incompétence insigne de Lord Mar, et le combat représente virtuellement une défaite décisive pour les Jacobites.
Il rencontre Jacques Stuart à Fetteresso ; la cause est cependant perdue, et les deux hommes s’enfuient en France. Mar a tenté d’intéresser les puissances étrangères à la cause des Stuarts ; mais, au fil du temps, il a fini par attiser la méfiances parmi les Jacobites.
En 1721, il accepte une pension de 3500 livres de la part de Georges 1er, et, l’année suivante, son nom est clairement mentionné lors du procès de l’évêque Atterbury, dont on a affirmé que Mar l’avait trahi, ce qui ne semble pas avéré.
Au mieux, sa conduite est hautement imprudente, et, en 1724, il quitte le service du Prétendant. Il passe ses dernières années à Paris et à Aix-la-Chapelle, où il meurt.