Né au manoir de la Roche-Suhart en Trémuson [1], fille de Jacques de Dinan Chambellan [2] de Bretagne, seigneur de Beaumanoir [3] et de Catherine de Rohan.
Elle perdit son père le 30 avril 1444, à l’âge de 8 ans, et devint la plus riche héritière du duché de Bretagne après la mort, sans héritier, le 21 mai 1444, de son oncle Bertrand de Dinan Maréchal de Bretagne [4], seigneur de Montafilant, de Châteaubriant et des Huguetières [5].
Seule héritière de sa lignée elle est dame de Chateaubriant, de Beaumanoir, du Guildo, de Montafilant, de Candé, de Vioreau, des Huguetières, du Bodister de La Hardouinaye, de Montafilant, et du Bodister et gouvernante d’Anne de Bretagne.
Elle fut fiancée au comte de Gavre, aîné des fils du comte Guy XIV de Laval. Elle était en même temps recherchée par Arthur de Montauban et par Gilles de Bretagne , troisième fils du duc Jean V de Bretagne.
Convoitée et enlevée en 1444 par Gilles de Bretagne, frère cadet des ducs François 1er de Bretagne et Pierre II de Bretagne, qui se marie ensuite avec elle, Françoise de Dinan est la cause indirecte des malheurs de ce jeune prince, assassiné en 1450, sans postérité.
A la même année, Françoise est à son tour jetée dans un cachot en 1450. Sans conseils, sans appui, elle renouvelle par écrit son engagement au comte de Gavre, qui est plus jeune qu’elle. Sa belle-sœur Françoise d’Amboise , duchesse de Bretagne, redoutant les calculs intéressés de son mari ; ne voulait pas l’abandonner à Arthur de Montauban, assassin de Gilles de Bretagne.
Elle proposa alors la protection de Guy XIV de Laval, le père du fiancé de Françoise, veuf et âgé de 37 ans. Françoise d’Amboise amena le duc à consentir à cette alliance. Guy XIV de Laval renonça à toucher 20000 écus qui lui avaient été promis pour l’engager à se désister du mariage de son fils avec Françoise de Dinan. Celle-ci, de son côté, abandonna toutes prétentions sur le douaire qui lui appartenait comme veuve de Gilles de Bretagne. Le duc de Bretagne rendit alors Châteaubriant dont il s’était emparé.
On sait qu’après avoir, moyennant finances, laissé rompre en faveur de Gilles de Bretagne les fiançailles de son fils Guy XV avec Françoise de Dinan, en 1440. Guy XIV de Laval abusa de nouveau du jeune âge de ce même fils, pour lui enlever une seconde fois, sa fiancée, alors veuve de Gilles de Bretagne, et l’épouser à 45 ans en février 1451 à Vitré. Guy XIV n’a aucun droit sur la baronnie de Châteaubriant.
En mai 1451, Châteaubriant fut consacrée comme une des neuf anciennes baronnies de Bretagne créées par le duc Pierre II de Bretagne. Les archives du Vatican nous apprennent encore que le comte de Laval et Françoise de Dinan sa femme, fondèrent une psalette à la Madeleine de Vitré [6], le 19 mai 1453.
Après la mort de Guy XIV, la baronne, habile intrigante, alliée aux plus grands seigneurs bretons, s’oppose au duc François II de Bretagne en mars 1487. Ainsi fut signé le traité de Châteaubriant par lequel des barons de Bretagne faisaient appel au roi de France pour régler une querelle interne aux Bretons.
Après la mort du duc François II, les armées royales attaquent le duché de Bretagne. En avril 1488, Châteaubriant, une des portes forteresses de la province, subit un siège pendant une semaine.
En 1488, Françoise de Dinan est chargée de l’éducation de la jeune Anne de Bretagne, alors âgée de 11 ans, celle qui est devenue la Bonne duchesse Anne, et de sa sœur Isabeau . Elle joue un rôle important dans les manœuvres matrimoniales touchant la jeune duchesse, qui épouse finalement le jeune roi de France.
Elle-même se remarie en mars 1494 avec Jean de Proisy, un noble de Picardie. Morte le 3 janvier 1499, elle est inhumée dans le chœur de l’église des Dominicains de Nantes [7], près d’Isabelle de Bretagne, la première épouse de Guy XIV. Elle est la dernière représentante de la famille de Dinan.