Il est célèbre pour sa contribution à la pédagogie musicale, notamment à l’élaboration d’un système de notation sur portée.
On sait peu de chose sur ce musicien, et même le lieu de sa naissance et celui de sa formation sont l’objet de controverses. Certains pensent qu’il est né à Pomposa et serait entré très jeune à l’abbaye de Pomposa [1] où il aurait reçu sa première formation musicale. D’autres sont d’avis qu’il serait originaire d’Arezzo [2] et qu’il aurait reçu sa première instruction musicale dans la cathédrale San Donato [3] de cette ville dont il aurait été cantor [4], avant d’entrer à l’abbaye bénédictine de Pomposa, célèbre en tant que foyer musical. C’est là que, constatant les difficultés éprouvées par les moines à mémoriser exactement le plain-chant, il aurait eu l’idée d’une méthode pédagogique qui leur permettrait d’apprendre les morceaux beaucoup plus rapidement, méthode qui se serait répandue dans le nord de l’Italie.
Expulsé du monastère de Pomposa pour des raisons obscures, peut-être pour avoir refusé de se plier à l’orthodoxie musicale du lieu, il est ensuite l’hôte de l’évêque Théobald, à Arezzo. Logé à l’évêché, il est chargé de la direction de l’école de musique de la cathédrale. Jusqu’à cette époque, la musique se transmettait uniquement oralement, et constatant la corruption inévitable des morceaux transmis aux élèves par des maîtres qui ne pouvaient s’appuyer que sur une mémoire parfois défaillante, Guido continua à développer ses recherches en matière de pédagogie musicale, jetant les bases de la notation moderne sur portée et du violon mais aussi de la contrebasse.
On lui attribue parfois la main guidonienne [5] sur laquelle sont placées les claves, et qui, dans le domaine du solfège, équivalait à un instrument de musique. Elle permettait de visualiser plus facilement les intervalles et de jouer de la musique, même sans instrument.
Professeur de musique et grand pédagogue, il est à l’origine du système occidental de dénomination des notes de musique.
Guido d’Arezzo a également apporté sa contribution à la traduction des mélodies au moyen de son invention nommée « hexacorde », ancêtre de la portée actuelle, où chaque note avait une position absolue et non plus relative comme dans les neumes [6].
Pour nommer les six degrés de son hexacorde, Guido d’Arezzo a utilisé ut, ré, mi, fa, sol, la, les premières syllabes de chaque demi-vers d’un chant religieux latin, l’Hymne à saint Jean-Baptiste, dont le texte est attribué au moine et érudit italien Paul Diacre. Ce système est devenu populaire dans les pays de langue romane.