- Débarquement de Bonaparte à fréjus. Gravure anonime Bibliothèque Nationale à Paris (extrait tome V de la Révolution Française de Michel Vovelle collection personnelle)
Au soir du 8 octobre Bonaparte débarque à Fréjus après une campagne désastreuse en Égypte. Les côtes de France sont en vue. Il reste à Bonaparte à mettre pied à terre. Son prestige en France n’a cessé de croître pendant son absence en Egypte. La Révolution est en déliquescence, le gouvernement du Directoire est livré aux intrigues et à la corruption cependant que les armées françaises subissent défaite sur défaite en Europe. Sieyès a préparé à Paris le retour du général. Un coup d’Etat est possible. Bonaparte sait que son retour est nécessaire. À Paris, les vieux révolutionnaires guidés par Sieyès cherchent “un sabre” pour faire un coup d’État et sauver les acquis de la Révolution. Ce sera le 18 Brumaire* (9 novembre 1799). Ces acquis auxquels sont attachés les Français sont de 2 sortes. C’est d’une part l’annexion de la Belgique, d’autre part la préservation des achats de biens nationaux. Du paysan au riche bourgeois, chacun craint d’avoir à restituer les biens d’Église qu’il a acheté à vil prix en les payant avec des assignats sans valeur. Bonaparte a compris qu’il pouvait jouer un rôle de premier plan à Paris. C’est pourquoi, non sans cynisme, il abandonne son armée en Égypte, d’où la flotte anglaise de l’amiral Nelson l’empêche de sortir. Les Directeurs qui gouvernent le pays sont reconnaissants à Bonaparte d’avoir sauvé le régime à 2 reprises, face au retour de l’idée monarchique dans l’opinion publique.