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Quintus Marcius Turbo

vendredi 15 mai 2015, par lucien jallamion

Quintus Marcius Turbo

Général romain-Préfet du prétoire

emblème consul Proche ami et conseiller militaire de Trajan puis d’Hadrien, préfet du prétoire [1] sur une grande partie du règne de ce dernier.

Il est natif d’Épidaure [2], en Dalmatie [3]. Il semble avoir été centurion [4] à Aquincum [5], vraisemblablement à dater des années 104-107.

Selon une inscription qui lui est attribuée, entre 105 et 113, il serait une première fois primipile [6], peut-être à Aquincum, puis préfet des véhicules, et tribun successivement d’une cohorte de vigile [7], des “equites Singulares Augusti” [8] puis peut-être d’une cohorte prétorienne, avant d’être à nouveau primipile. Il serait ensuite procurateur du ludus Magnus [9].

Durant sa carrière, sous Trajan, il reçoit les dona militaria. La première référence à Turbo date de 114, à la fin du règne de Trajan. Il est alors préfet dans la “Classis Misenensis”, la plus importante flotte prétorienne de la marine romaine basée à Misène [10], et sous contrôle direct de l’empereur. Il est alors l’amiral de la flotte impériale et, ce serait sous son commandement qu’en 113, la flotte impériale navigue vers l’est pour débuter les campagnes contre l’Empire parthe [11]. Il garde probablement ce commandement jusqu’en 116-117.

Il est peut-être, au début des campagnes parthiques, procurateur chargé du cens d’une province puis probablement procurateur de Judée entre 115 et 116.

Alors que la capitale parthe est tombée aux mains de Trajan, une grave insurrection judéo parthe éclate un peu partout à travers le pays, coupant le ravitaillement et la retraite à l’armée romaine, piégée loin de ses bases. De grandes révoltes des Juifs éclatent aussi dans l’Empire, en Judée, en Égypte, en Cyrénaïque et à Chypre, et ont abouti à la mise à sac de villes et au massacre de citoyens romains. L’approvisionnement en céréales provenant de l’Égypte est menacé et les autorités locales sont dans l’incapacité de mater la rébellion.

En l’an 116, Trajan envoie alors Marcius Turbo en Égypte pour faire face à la situation, tandis qu’il confie à Lusius Quietus de combattre le soulèvement en Mésopotamie [12] et de permettre à l’armée impériale de battre retraite. Turbo est alors probablement toujours à la tête de la flotte, et c’est en tant que général, commandant des troupes terrestres et navales, que Turbo réduit la révolte juive et reprend le contrôle de l’Égypte, de la Cyrénaïque et peut-être de Chypre, à la suite d’une répression longue et sanglante de part et d’autres.

En août 117, Trajan décède au retour de ses campagnes orientales et Hadrien est proclamé empereur. Turbo est alors l’un de ses plus proches amis, aussi conseiller militaire et confident du nouvel empereur.

À la suite de la mise à mort de Lusius Quietus, alors gouverneur de Judée et l’un des meilleurs généraux et proche de Trajan, et qui est d’origine maure, les provinces de Maurétanie [13] se soulèvent. Cette exécution se place dans la purge de début de règne de l’empereur Hadrien, où trois autres sénateurs influents et proches de Trajan sont éliminés.

Turbo s’embarque pour la Maurétanie et prend le commandement de l’armée sur place avant la fin de l’année 117. Une fois la rébellion matée, fin 117 ou début 118, Turbo est procurateur au nom de l’empereur en Maurétanie Césarienne [14].

À la demande d’Hadrien, dès les premiers mois de l’an 118, il rejoint l’empereur en tant que préfet de l’armée impériale du Danube. Il est général de l’armée de Pannonie [15] et de Dacie [16]. Cela fait peut-être suite à la mort de Caius Iulius Quadratus Bassus , qui a été envoyé à la fin du règne de Trajan pour faire face au soulèvement provoqué par les attaques répétées des Sarmates [17] Roxolans [18] et Iazyges [19] ainsi que des Daces libres, et qui est mort au combat fin 117 ou début 118. Turbo combat le soulèvement et reprend le contrôle de la province.

L’empereur retourna à Rome, laissant à Turbo la gouvernance de la Dacie inférieure [20], en tant que préfet. Pour augmenter son autorité, l’empereur lui octroie le titre de préfet d’Égypte. Il s’agit là d’une faveur de l’empereur, permettant à Turbo d’être l’un des chevaliers ayant le plus de pouvoirs de l’Empire. La Dacie est, semble-t-il dès cette époque, divisée en deux pour faciliter son contrôle.

En 119, il retourne peut-être en Maurétanie, cette fois en tant que procurator pro legato [21] des deux Maurétanie, la Césarienne et la Tingitane [22], où l’agitation a du reprendre et s’être amplifiée. Il n’y reste que peu de temps et ne semble pas avoir pu complètement rétabli l’ordre, vu que de nouvelles interventions seront nécessaires dans ces provinces pour rétablir l’ordre sous le règne d’Hadrien.

Turbo retourne à Rome à la demande d’Hadrien pour y devenir préfet du prétoire.

Hadrien, qui voyage beaucoup au sein de l’Empire, a besoin d’un représentant de confiance à Rome. La préfecture du prétoire est aux mains du très puissant Publius Acilius Attianus , qui a joué un grand rôle dans l’avènement d’Hadrien à l’Empire et la consolidation de son pouvoir. Mais il porte ombrage à l’empereur et est suspecté d’avoir ordonné la purge du début du règne, ce qui entache la popularité de l’empereur. Ainsi, il force Attianus à se démettre de son poste en le nommant sénateur et il nomme Turbo ainsi que Caius Septicius Clarus en tant que nouveaux préfets du prétoire.

Son collègue, Septicius Clarus est démis de son poste au bout d’environ trois années, à cause d’un manquement à l’étiquette de la cour vis-à-vis de l’impératrice Sabine. Turbo disparaît quant à lui des sources.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Quintus Marcius Turbo/ Portail de la Rome antique/ Général de l’Empire romain

Notes

[1] Le préfet du prétoire (præfectus prætorio) est l’officier commandant la garde prétorienne à Rome, sous le Haut-Empire, et un haut fonctionnaire à la tête d’un groupe de provinces, la préfecture du prétoire, dans l’Antiquité tardive.

[2] Cavtat, est une localité de Croatie situé dans la municipalité de Konavle, dans le comitat de Dubrovnik-Neretva à 20 km au sud de Dubrovnik. Cavtat a occupé une place primordiale dans l’histoire de la région. Fondée par les Grecs, la colonie Epidaurus fut conquise par les Romains en 228 av. J.-C. et fut renommée Civitas Vetus ce qui donnera le nom de Cavtat. On peut découvrir sous la mer les vestiges de la cité antique. L’arrivée des Slaves au 7ème siècle provoqua le déclin de la ville mais les survivants se réfugièrent sur un îlot rocheux appelé Laus proche de la côte, à 20 km plus au nord à Dubrovnik.

[3] La Dalmatie est une région littorale de la Croatie et du Monténégro, le long de la mer Adriatique.

[4] Le centurion était un des degrés de la chaîne de commandement de l’armée romaine. Il s’agit d’un officier qui peut (mais pas forcément) commander une centurie dans la légion romaine (la centurie est un groupe d’hommes qui comprenait entre 80 à 100 hommes et jusqu’à 160 dans quelques cas). Il y en avait 60 dans chaque légion. Celui de la 1re centurie, qui était le premier après les tribuns, s’appelait le centurion primipile.

[5] Aquincum est une antique cité romaine située sur les frontières nord-est de l’empire romain dans la province de Pannonie. Les ruines de la cité se trouvent dans la ville de Budapest, capitale de la Hongrie.

[6] c’est-à-dire le centurion au grade le plus élevé dans une légion romaine

[7] Dans l’antiquité romaine, les cohortes urbaines assument un triple rôle : garde d’honneur pour la ville de Rome, police municipale et aussi, force militaire. Elles servent principalement à maintenir l’ordre dans les grandes villes comme Rome si besoin et elles peuvent aussi combattre afin de défendre la ville ; elles sont armées et entraînées comme les légionnaires.

[8] Les Equites Singulares Augusti sont un corps de cavalerie de l’armée romaine affecté à la garde de l’empereur.

[9] Le Ludus Magnus était la principale caserne de gladiateurs de Rome, située à proximité du Colisée, dans la vallée entre l’Esquilin et le Caelius. Ses ruines se trouvent de nos jours dans le rione de Monti.

[10] Misène est le site naturel d’un ancien port militaire romain, aujourd’hui, situé sur la commune de Bacoli, dans la province de Naples.

[11] La guerre parthique de Trajan regroupe l’ensemble des campagnes menées par Trajan entre 114 et 117 pour étendre les limites de l’Empire romain en Orient. Elle fait suite à une succession de conflits plus ou moins importants entre Rome et le royaume des Parthes qui se disputent notamment la suprématie sur le royaume tampon d’Arménie. Ces campagnes ont pour conséquences directes l’annexion et la création de provinces éphémères comme l’Arménie et la Mésopotamie. Ces conquêtes sont de courte durée puisqu’elles seront abandonnées par Hadrien, successeur de Trajan.

[12] La Mésopotamie est une région historique du Moyen-Orient située dans le Croissant fertile, entre le Tigre et l’Euphrate. Elle correspond pour sa plus grande part à l’Irak actuel.

[13] La Maurétanie désigne le territoire des Maures dans l’Antiquité. Il s’étendait sur une partie du nord marocain et sur le nord-ouest et le centre de l’actuelle Algérie.

[14] La Maurétanie Césarienne est une province de la Rome antique, partie orientale de la Maurétanie, qui correspondait à l’actuelle Algérie centrale et occidentale. À l’ouest de l’Afrique romaine, la Maurétanie.

[15] La Pannonie est une ancienne région de l’Europe centrale, limitée au Nord par le Danube et située à l’emplacement de l’actuelle Hongrie, et partiellement de la Croatie, de la Serbie, de la Bosnie-Herzégovine, de la Slovénie, de l’Autriche et de la Slovaquie.

[16] La Dacie est, dans l’Antiquité, un territoire de la région carpato-danubiano-pontique correspondant approximativement à celui de la Roumanie actuelle. Le mot Dacie vient du nom romain de ses occupants principaux, les Daces, qui sont très proches des Thraces. La Dacie était également peuplée par les Sarmates, les Scythes, et les Bastarnes. On relève aussi quelques peuplements celtes, et probablement un certain nombre de colons grecs et commerçants romains. Les ennemis des Daces sont les Romains et parfois certains Celtes. Leurs alliés sont les Thraces et les Grecs, jusqu’à la conquête de la Grèce par l’Empire romain.

[17] Les Sarmates sont un ancien peuple scythique de nomades des steppes, appartenant sur le plan ethnolinguistique au rameau iranien septentrional du grand ensemble indo-européen. Ils étaient établis à l’origine entre le Don et l’Oural.

[18] Les Roxolans étaient un peuple sarmate de l’Antiquité qui s’est dissous au 4ème siècle lors de l’invasion des Huns. Ils étaient apparentés aux Alains, avec lesquels ils partageaient un mode de vie nomade.

[19] Les Iazyges ou Jazyges ou Yaziges sont, comme les Roxolans, une des branches occidentales des Sarmates (en grec Σαυρομάτοι ou « en peau de lézard », probablement par allusion à leurs armures à écailles), un peuple des steppes d’origine scythique selon Hérodote, donc iranienne. Ils apparaissent autour de la Méotide et font partie des premiers groupes sarmates à avoir migré vers l’ouest. La force principale des Iazyges réside dans leur archerie et leur cavalerie très mobile.

[20] comprenant les régions actuelles du Banat et de l’Olténie

[21] gouverneur impérial

[22] La Maurétanie Tingitane était une province africaine de l’Empire romain. Elle s’étendait du nord de la péninsule à Salé (Nécropole de Chella) et Volubilis au sud et à l’est jusqu’à la rivière de Oued Laou. Les principales villes étaient Volubilis, Tingis (Tanger), Lixus (Larache) et Tamuda (Tétouan).