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Lucius Cassius Longinus Ravilla

mardi 12 mai 2015, par lucien jallamion

Lucius Cassius Longinus Ravilla

Sénateur romain

Emblème de la République romaine.D’origine plébéienne il joua un rôle politique important à la fin du 2ème siècle av. jc. Il était réputé pour sa sévérité.

En 137 av. jc, il est tribun de la plèbe [1] et fait passer la lex Cassia Tabellaria [2].

En 127 av. jc, il est consul et en 125, il est censeur avec Cnaeus Servilius Caepio et lance les travaux de construction de l’aqueduc Tepula [3].

Il s’illustra par sa sévérité en faisant comparaître le consulaire Marcus Aemilius Lepidus Porcina et en lui infligeant une note d’infamie parce qu’il habitait à Rome une maison d’un loyer exorbitant. On a parfois vu cependant dans cette action une part de vengeance personnelle car Porcina avait voulu s’opposer à la loi tabellaire.

En 113 av. jc, Ravilla fut nommé juge spécial pour trancher dans l’affaire des vestales [4] qui défrayait alors la chronique. Trois vierges vestales étaient accusées de manquement à leur devoir de chasteté. Pour les Romains, il s’agissait d’un crime très grave, qualifié d’inceste, constituant un sacrilège engageant tout le destin de Rome et pouvant attirer des catastrophes sur la cité. La punition consistait à enterrer vivante la vestale.

En décembre 114 av. jc, le grand Pontife [5], Lucius Caecilius Metellus Dalmaticus, chargé initialement d’instruire l’affaire s’était montré indulgent, ne condamnant qu’une vestale, Aemilia.

Un tribun de la plèbe l’accusa alors d’avoir ainsi protégé les jeunes filles patriciennes [6]. Le procès fut donc confié à Ravilla qui condamna à mort les deux autres vestales, Marcia et Licinia ainsi que d’autres personnes impliquées.

Sa réputation de sévérité fut mise à contribution dans les luttes politiques fortes qui opposaient optimates [7] et populares [8] quelques années après la mort des Gracques [9].

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de François Hinard dir., Histoire romaine, Fayard, Paris, 2000.

Notes

[1] Dans la Rome antique, les tribuns de la plèbe sont les représentants de la plèbe, élus pour une durée d’un an par le concile plébéien.

[2] loi qui étend le vote secret aux comices judiciaires, permettant à chacun de voter en toute indépendance. Ce vote s’effectue grâce à des tablettes d’où son nom de loi tabellaire

[3] L’aqueduc de l’Aqua Tepula est le quatrième aqueduc de Rome, construit en 125 av. jc. Sous le consulat de Marcus Fulvius Flaccus et Marcus Plautius Hypsaeus, ce nouvel aqueduc est édifié sur ordre des censeurs Lucius Cassius Longinus Ravilla et Cnaeus Servilius Caepioa.

[4] Une vestale est une prêtresse de la Rome antique dédiée à Vesta, divinité italique dont le culte est probablement originaire de Lavinium et qui fut ensuite assimilée à la déesse grecque Hestia. Le nombre des vestales en exercice a varié de quatre à sept. Choisies entre 6 et 10 ans, elles accomplissaient un sacerdoce de trente ans durant lequel elles veillaient sur le foyer public du temple de Vesta situé dans le Forum romain. Durant leur sacerdoce, elles étaient vouées à la chasteté, symbole de la pureté du feu.

[5] Dans la Rome antique, pontifex maximus (grand pontife) est le titre donné au grand prêtre à la tête du collège des pontifes. Ce titre est le plus élevé de la religion romaine. Les pontifes sont chargés de l’entretien du pont sacré (pont Sublicius) et de surveiller la bonne observance des pratiques religieuses. Ils s’occupent aussi des temples ne disposant pas de clergé propre. Le recrutement des pontifes se fait par cooptation et la charge de pontife est exercée à vie. Cette fonction a varié selon les époques. Dans la plupart des cas, le grand pontife n’a d’autre insigne qu’un simpulum ; cependant, quelquefois une securis ou une secespita s’y ajoute, c’est-à-dire les instruments pour le sacrifice rituel.

[6] les vestales étaient en effet recrutées dans les plus hautes familles

[7] Optimates, tendance politique conservatrice qui marqua le dernier siècle de la République romaine, par son opposition aux populares. Ce ne fut pas un parti politique au sens moderne, mais un clivage majeur dans les luttes politiques et sociales romaines, permettant aux acteurs politiques de se situer face au réformisme et au populisme des populares au sein d’alliances personnelles souvent mouvantes. Cette tendance apparaît sous ce nom dans les années 130 av. jc, lors des luttes sur la réforme agraire des Gracques. Elle s’efface un siècle plus tard avec la fin de la République romaine et le pouvoir du second triumvirat, avec l’extinction des luttes de pouvoir.

[8] Les populares formaient une tendance politique populiste qui marqua la République romaine, notamment au 2ème siècle av. jc, en s’appuyant sur les revendications des couches les plus pauvres de la société romaine et des non-citoyens. Ce ne fut pas un parti politique au sens moderne, mais un clivage majeur dans les luttes politiques et sociales romaines, permettant aux acteurs politiques de se situer face au conservatisme des optimates au sein d’alliances personnelles souvent mouvantes. Lancé par des aristocrates réformistes comme les Gracques, qui gagnèrent l’appui de la classe montante des chevaliers, le mouvement évolua vers la démagogie et le populisme, et fut récupéré par des ambitieux tels que Marius, Cinna, Catilina ou des agitateurs comme les tribuns Saturninus et Clodius Pulcher. Pompée, d’origine équestre puis Jules César, patricien ambitieux, s’appuyèrent sur les populares pour leur ascension au pouvoir. La fin des guerres civiles et la consolidation du pouvoir d’Auguste correspondent à l’extinction du mouvement populares, avec la satisfaction des revendications qui étaient à son origine et avec la fin des luttes de pouvoir.

[9] Les frères Tiberius Sempronius Gracchus et Caius Sempronius Gracchus, surnommés les Gracques, sont deux hommes d’État romains. Issus de la nobilitas plébéienne, fils du consul Tiberius Sempronius et de Cornelia Africana, petits-fils de Scipion l’Africain, ils sont renommés pour leur tentative infructueuse de réformer le système social romain.