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L’histoire pour le plaisir

Henri d’Eu

jeudi 13 novembre 2014, par lucien jallamion

Henri d’Eu (vers 1075-1140)

Comte d’Eu-Lord d’Hastings

Henri d'Eu Comte d'Eu-Lord d'HastingsSon père Guillaume II meurt en 1096. Il s’était révolté contre le roi d’Angleterre Guillaume le Roux. Défait, il doit subir un duel judiciaire qu’il perd face à Geoffroi Baynard. En conséquence, le roi le condamne à l’aveuglement et à l’émasculation. Il ne survit que peu de temps à ses blessures.

Étant son fils aîné, Henri d’Eu lui succède comme comte d’Eu et lord du rape [1] d’Hastings [2]. En 1101, il semble soutenir le duc de Normandie Robert Courteheuse contre son frère Henri Beauclerc qui vient de ravir le trône anglais.

Par la suite, il épouse la cause de Guillaume Cliton, le fils du duc Robert et de la coalition composée des comtes Baudouin VII de Flandre et Foulque V d’Anjou, et du roi Louis VI le Gros. Vers 1117, le roi Henri 1er d’Angleterre le fait arrêter à Rouen avec Hugues de Gournay. Il ne les fait libérer que sur l’insistance de Guillaume II de Warenne , et sur la promesse de leur bon comportement. Pourtant cela n’empêche pas les deux hommes, accompagnés d’Étienne d’Aumale, de devenir les meneurs de la rébellion dans le nord-est du duché et de soutenir militairement le comte Baudouin de Flandre.

La rébellion dans cette partie du territoire s’arrête en septembre 1118, quand le comte Baudouin est gravement blessé. Henri d’Eu revient alors aux côtés du roi Henri 1er. Le comte Baudouin meurt en juin 1119. Son cousin et successeur Charles le Bon choisit de rester en paix avec son voisin.

Quelques mois plus tard, le 20 août 1119, Henri est l’un des nombreux barons qui accompagnent Henri 1er lorsqu’une rencontre fortuite des armées royales normandes et françaises donne lieu à la bataille de Brémule [3]. Les Français sont balayés, et Louis VI doit s’enfuir et se réfugier dans la forteresse des Andelys. Le mois suivant, il prend part à la défense de la ville de Breteuil, qui est attaquée par le roi français et son allié Amaury III de Montfort. Encore une fois, les Français doivent s’enfuir.

En 1124, Guillaume de Grandcourt, l’un de ses fils cadets, participe à l’embuscade de Bourgthéroulde comme chevalier de la maison royale. Il capture Amaury III de Montfort, le comte d’Évreux, mais choisit de déserter plutôt que de le remettre à Henri 1er.

Il se remarie en troisièmes noces avec Marguerite de Sully, petite-fille d’ Étienne II de Blois et Adèle d’Angleterre , la fille de Guillaume le Conquérant. Étienne, son oncle par alliance, devient roi d’Angleterre en 1135.

En Angleterre, les moines de Fécamp doivent veiller sur leurs intérêts. Vers 1130-1131, ils se disputent avec le comte d’Eu au sujet de droits de péage perçus à Winchelsea [4]. L’accord se fait dans la cour du roi, mais au prix fort. Le roi obtient une somme considérable pour son intervention aussi bien que sa part des péages.

Il réside pendant longtemps au château d’Eu [5], et fait des dons en faveur d’établissements monastiques en Normandie.

La ville du Tréport [6] doit au comte Henri l’accroissement de sa population et un commencement de prospérité, notamment en faisant bâtir un quai pour le port, avec des entrepôts. Le cours de la Bresle, qui baigne alors le pied des huttes du village de Mers, aux confins de la Picardie, est par lui détourné et dirigé le long du Tréport vers l’occident. La ville d’Eu lui serait redevable de ses premiers privilèges, que le comte Jean d’Eu , fils d’Henri, augmente notablement par une charte datée de 1151, qui reprend les mêmes coutumes que la ville de Saint-Quentin [7]. Henri donne, vers 1106, sa seigneurie de Hooe [8] à l’abbaye Notre-Dame du Bec [9]. Henri échange les chanoines réguliers de l’église Notre-Dame d’Eu pour des séculiers en 1130.

Il fonde l’abbaye savignienne de Foucarmont [10] en 1129/1130, avec des moines venant de l’abbaye de Savigny [11]. Elle est implantée au Fond Théodoric ou Théodore [12], un petit vallon au fond duquel coule la rivière l’Yères, et du gros bourg de Foucarmont [13].

Henri d’Eu embrasse lui-même la vie religieuse en devenant chanoine augustinien de l’abbaye Notre-Dame d’Eu. Sa mort est marquée au 12 juillet dans la nécrologie de l’abbaye de Foucarmont, où il est enterré.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Henri d’Eu/ Portail du Moyen Âge/ Comte d’Eu

Notes

[1] Le rape était une sous-division traditionnelle du comté de Sussex en Angleterre. L’origine est inconnue, mais elle précède la conquête normande. Chaque rape était constitué de plusieurs hundreds, et était une division intermédiaire entre le comté et le hundred. En cela, un rape est très proche des lathes du Kent et des ridings du Yorkshire.

[2] Hastings est une ville du sud de la Grande-Bretagne et un district du comté du Sussex de l’Est. Le site est très tôt occupé du fait de la richesse en or de son sol, d’abord au mésolithique ensuite par les Romains puis par une tribu barbare les Haestingas qui donne son nom à la ville.

[3] La bataille de Brémule s’est déroulée le 20 août 1119 entre Henri 1er Beauclerc, roi d’Angleterre et duc de Normandie, et le roi de France Louis VI le Gros. Sévèrement battu, Louis VI est contraint à fuir et à se réfugier aux Andelys. Cette bataille est le résultat d’une rencontre fortuite entre les deux voisins qui conduisaient une opération de police sur leurs marches respectives, les limites encore imprécises de leurs royaumes dans le Vexin et la vallée de la Seine.

[4] Winchelsea est une petite ville dans le Sussex de l’Est, en Angleterre. Certains habitants revendiquent le fait qu’elle serait la plus petite ville d’Angleterre. En mars 1360, pendant la guerre de Cent Ans, la ville voit débarquer un raid de marins normands, de faible envergure mais suffisant à affoler les Anglais - la ville n’est guère éloignée de Hastings

[5] Situé en Normandie, dans le nord de la Seine-Maritime, le château accueille à la fois la mairie d’Eu et le Musée Louis-Philippe (qui est classé Musée de France). En décembre 1430, Jeanne d’Arc, prisonnière des Anglais, séjourna dans la prison du château.

[6] Le Tréport est une commune française, située dans le département de la Seine-Maritime en région Haute-Normandie.

[7] Aisne

[8] Sussex de l’Est

[9] L’abbaye Notre-Dame du Bec est une abbaye catholique bénédictine faisant aujourd’hui partie de la congrégation de Sainte-Marie de Mont-Olivet et située au Bec-Hellouin, près de Brionne, dans le département de l’Eure. Elle a été fondée en 1034 par Herluin, chevalier du comte Gilbert de Brionne. Avec l’arrivée de l’Italien Lanfranc de Pavie, prieur et maître de l’école monastique, puis d’Anselme de Cantorbéry, le Bec devient l’un des principaux foyers de la vie intellectuelle du 11ème siècle : le futur pape Alexandre II y étudie vers 1050 ainsi que nombre de futurs légats et évêques.

[10] L’abbaye est fondée en 1130 par Henri 1er, comte d’Eu, qui propose à la florissante congrégation de Savigny des terres pour bâtir une abbaye. L’abbaye de Savigny envoie donc des moines pour bâtir une abbaye. Le comte Henri, à la fin de sa vie, se fit lui-même moine et mourut à l’abbaye en 11403. En 1147, Savigny se rattache à l’ordre cistercien et à la filiation de Clairvaux. Avec elle, tout l’ordre savignien rejoint l’ordre de Cîteaux.

[11] L’abbaye de Savigny est une abbaye fondée en 1112-1113 par Raoul de Fougères et sa femme Amicia pour l’ermite Vital de Mortain dans la commune de Savigny-le-Vieux. Spirituellement proche des cisterciens, l’abbaye de Savigny (avec tout l’ordre savignacien) se donne à l’ordre de Cîteaux en 1147.

[12] aujourd’hui appelé La fontaine Saint Martin

[13] Foucarmont est une commune française, située dans le département de la Seine-Maritime en région Haute-Normandie.