Il naît en Germanie dans une famille de serfs d’un domaine royal de Charlemagne. Il est éduqué à la cour puis devient bibliothécaire et conseiller de Louis le Pieux, alors roi d’Aquitaine.
Quand Louis devient empereur, il nomme Ebon à l’archevêché de Reims, laissé vacant après le décès de Wulfaire.
Ebon devient une figure importante de l’expansion du christianisme dans le nord de l’Europe. Sur les instances de l’empereur Louis le Pieux, en 822, il va à Rome où le pape Pascal 1er le fait légat. À partir de 823, il est autorisé à prêcher chez les Danois avec Halitgaire , évêque de Cambrai, et Willerich, évêque de Brême.
Par la suite, il y fit de courts voyages qui n’auront que peu de succès. Quelques années plus tard Saint Ansgar aura plus de succès dans la christianisation du Danemark.
Quand les fils de Louis Le Pieux issus de son premier mariage avec Ermengarde de Hesbaye, Lothaire, Louis , et Pépin se rebellent en 830, Ebon reste loyal envers le roi, mais en 833 il rejoint l’insurrection.
En novembre de cette même année, il préside en l’abbaye Saint-Médard de Soissons [1] le synode qui dépose Louis le Pieux, et l’oblige à confesser publiquement ses soi-disant nombreux crimes. En retour, Lothaire 1er lui donne l’abbaye Saint-Vaast [2] près d’Arras en récompense.
Il devient alors un fidèle de Lothaire, même après le rétablissement de Louis le Pieux en mars 834. Quand Lothaire s’enfuit en Italie, Ebon, trop malade pour le suivre, se réfugie dans un ermitage parisien. Il y est retrouvé par les hommes de Louis et emprisonné à l’abbaye de Fulda [3]. Les événements de l’année précédente devaient bientôt s’inverser. Traîné au synode de Thionville le 2 février 835, Ebon doit admettre, devant 43 évêques, que Louis a été injustement accusé de crimes qu’il n’a jamais commis. Il se retire officiellement de l’archevêché de Reims le 28 février suivant. Le synode le dépose promptement ensuite le 4 mars. Il est à nouveau emprisonné à Fulda et plus tard confié à Fréculf évêque de Lisieux , puis à Boson, abbé de Fleury.
En décembre 840, après la mort de Louis le Pieux, Lothaire succède à son père et réintègre Ebon. Un an plus tard, cependant, Charles le Chauve prend le contrôle du royaume de Francie occidentale et Ebon est déposé une seconde fois. Hincmar de Reims est alors nommé pour lui succéder en 845 mais refuse de reconnaître les ordinations prodiguées par son prédécesseur. En 853, les ordinations antécédentes d’Ebon seront également déclarées illégales par le concile de Soissons.
Ebon part alors se réfugier à la cour de Lothaire 1er qui, n’ayant plus besoin de lui, s’en sépare en l’envoyant à la cour de Louis le Germanique qui l’accueille et le fait évêque de Hildesheim [4] où il meurt en 851.
Il a écrit “l’Apologeticum Ebbonis” en défense de sa réintégration. C’est peut-être un prêtre ordonné par Ebon qui a écrit les fausses décrétales. Il a aussi rassemblé des artistes à Hautvillers [5] qui ont transformé l’Art carolingien en quelque chose de nouveau, et a créé l’école de Reims. Les magnifiques Évangiles d’Ebbon sont leur œuvre la plus connue. Son influence sur la Renaissance carolingienne est énorme dans les domaines de l’art et de l’enluminure.