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Jean Aubert dit Aubert l’aîné

mardi 23 mars 2021, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 9 janvier 2014).

Jean Aubert dit Aubert l’aîné (vers 1680-1741) Architecte

Médaille commémorative de L'Académie royale d'architecture, 1671

Fils de Jean-Jacques Aubert, charpentier des Bâtiments du Roi [1], il apprit l’architecture auprès de Jules Hardouin-Mansart. En 1707, Hardouin-Mansart le fit nommer architecte du Roi et tenta de l’imposer dans la seconde classe de l’Académie royale d’architecture [2], mais il n’y prit effectivement séance qu’en 1720, au décès d’ Armand-Claude Mollet .

Après la mort d’Hardouin-Mansart en 1708, il chercha donc à diversifier ses commanditaires, et devint l’architecte attitré des Bourbon Condé [3]. Pour eux, il travailla à Saint-Maur [4], Chantilly et dans leurs autres domaines dans le Valois [5].

Jules Hardouin-Mansart avait donné pour Henri Jules de Bourbon Condé des plans pour la transformation complète de son château de Chantilly, qui furent réalisés par Daniel Gittard , à qui Aubert succéda en 1708.

Mais c’est à Chantilly qu’Aubert a réalisé son chef-d’œuvre, les magnifiques écuries de Chantilly construites entre 1719 et 1735.

Il entre en 1720 à l’Académie royale d’architecture.

À partir de 1724, il travailla à Paris à l’édification du Palais Bourbon [6], sur les bords de la Seine, pour Louise Françoise de Bourbon, duchesse de Bourbon. Les plans de l’édifice avaient été demandés à un architecte italien du nom de Giardini, qui mourut en 1722. Pierre Cailleteau dit Lassurance lui avait succédé, mais il était mort 2 ans plus tard. Jean Aubert reprit un chantier dont les fondations étaient déjà en place. Il s’en accommoda, redistribuant les appartements intérieurs en multipliant les salons ovales.

Pour la décoration, il dut travailler avec Jacques Gabriel , introduit auprès de la duchesse par son conseiller, Abraham Peyrenc de Moras .

En contiguïté du Palais Bourbon, il fut également chargé d’achever l’hôtel de Lassay [7], dont Lassurance avait également entrepris la construction pour le compte du marquis de Lassay Armand de Madaillan de Lesparre, amant de la duchesse de Bourbon. Si l’édifice lui valut quelques critiques, son décor intérieur contribua à faire évoluer le goût de l’époque vers le rocaille.

Entre 1728 et 1731, il construisit pour le financier Abraham Peyrenc de Moras le magnifique hôtel Biron [8]. En 1736, il construisit un petit hôtel annexe pour la duchesse du Maine Louise-Bénédicte de Bourbon, locataire de l’hôtel et issue de la maison de Condé.

Il fréquentait l’Académie du Petit Luxembourg [9], fondée en 1729 par le comte abbé de Clermont Louis de Bourbon-Condé , autre membre de la maison de Condé, frère cadet du commanditaire des écuries de Chantilly. Pour ce dernier, abbé commendataire de Chaalis [10], il reconstruisit le cloître et le logis abbatial.

En 1738, il construisit, dans l’enceinte de l’abbaye de Fontevraud [11], le bâtiment où les filles de Louis XV passèrent quelque temps sous la supervision de l’abbesse de Montmorin.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Jean Aubert (architecte)/ Portail de l’architecture et de l’urbanisme/ Architecte français du 18ème siècle/

Notes

[1] Sous l’Ancien Régime en France, L’administration des Bâtiments du roi, dépendant du département de la Maison du roi, est principalement responsable des travaux commandés par le souverain, dans ses résidences de Paris ou des environs.

[2] L’Académie royale d’architecture française est créée le 30 décembre 1671 par Louis XIV, roi de France. Inspirée par Jean-Baptiste Colbert, elle a eu pour premier directeur, l’architecte et théoricien François Blondel, architecte de la ville de Paris. Établie d’abord au Palais Royal puis au Louvre à partir de 1692, elle comporte une école d’architecture.

[3] La maison de Condé est une branche cadette de la maison capétienne de Bourbon, elle-même cadette des Capétiens. Elle est fondée par le prince Louis 1er, prince de Condé en 1546, cinquième fils du prince Charles IV, duc de Vendôme et aîné de la maison de Bourbon. Le prince Louis 1er était le frère d’Antoine, roi de Navarre et père du roi Henri IV. Cette maison s’éteint le 27 août 1830, à la mort du prince Louis VI, prince de Condé (père du duc d’Enghien), au château de Chantilly. À partir du 9 mai 1590 (titre crée officiellement en 1595), en tant qu’aînés des princes du sang, les princes de Condé portent le titre de premier prince du sang. Les princes de Condé auraient dû perdre ce titre le 4 août 1703, à la naissance de Louis 1er, duc de Chartres, premier fils du prince Philippe, petit-fils de France, duc d’Orléans. Toutefois, le roi Louis XIV décide de le leur laisser jusqu’à la mort du prince Henri III, le 1er avril 1709.

[4] Saint-Maur-des-Fossés est une commune française située dans le département du Val-de-Marne.Au 16ème siècle, le cardinal Jean du Bellay y fait construire un château en surplomb de l’abbaye, dans laquelle François Rabelais se réfugie en 1536. Le château appartiendra ensuite, en 1598, à Charlotte-Catherine de la Trémoille, qu’elle porta en dot au prince de Condé, puis à Catherine de Médicis et de Condé mais est abandonné au milieu du 18ème siècle. Le château sera détruit en 1796.

[5] Le Valois, dit aussi Pays du Valois, est une région naturelle de France, située au nord de Paris, sur les départements actuels de l’Oise et de l’Aisne

[6] Le palais Bourbon est le nom communément donné au bâtiment qui abrite l’Assemblée nationale française. Il fut construit par Louise-Françoise de Bourbon, Mademoiselle de Nantes, fille légitimée de Louis XIV et de Madame de Montespan, qui avait épousé Louis III de Bourbon-Condé, duc de Bourbonnais et 6ème prince de Condé. Le palais Bourbon et l’hôtel de Lassay (résidence actuelle du président de l’Assemblée nationale), furent édifiés simultanément, de 1722 à 1728, sur des terrains acquis par la duchesse de Bourbon en 1720 et dont elle céda une partie à son amant, le marquis de Lassay. Quatre architectes se succédèrent : Giardini, Pierre Cailleteau dit Lassurance, tous deux prématurément décédés, puis Jean Aubert et Jacques V Gabriel qui termina les travaux en 1728.

[7] L’hôtel de Lassay est un hôtel particulier situé rue de l’Université dans le 7e arrondissement de Paris, actuelle résidence du président de l’Assemblée nationale ; il est mitoyen du palais Bourbon, siège de la Chambre basse du Parlement

[8] actuel Musée Rodin

[9] L’académie du Petit Luxembourg réunissait des savants et des artistes.

[10] L’abbaye royale de Chaalis est une ancienne abbaye cistercienne située à Fontaine-Chaalis, au centre de la forêt d’Ermenonville, face à la Mer de sable, dans le département de l’Oiseà environ quarante kilomètres au nord-est de Paris. Elle est fondée en 1136 par le roi de France Louis VI et confiée aux moines de l’abbaye de Pontigny. Une abbatiale de grande dimension est construite au début du 13ème siècle et bénéficie de dons considérables et de faveurs. L’abbaye devient un centre économique et intellectuel important, accueillant à plusieurs reprises les rois de France et comptant plusieurs intellectuels parmi ses membres. Elle possède par ailleurs un très grand nombre de dépendances sous la forme de granges monastiques qui contribuent à lui assurer des revenus colossaux. Après une période de déclin à la fin du Moyen Âge, l’abbaye connaît une période de renaissance artistique avec ses premiers abbés commendataires venus d’Italie. Hippolyte d’Este fait ainsi venir des artistes tels que Sebastiano Serlio ou Le Primatice. Au 18ème siècle, de nouveaux bâtiments conventuels sont construits par l’architecte Jean Aubert, sans jamais être achevés.

[11] L’abbaye de Fontevraud est une ancienne abbaye d’inspiration bénédictine, siège de l’ordre de Fontevraud, fondée en 1101 par Robert d’Arbrissel et située à Fontevraud, près de Saumur en Anjou. Site de 13 ha établi à la frontière angevine du Poitou et de la Touraine, elle est l’une des plus grandes cités monastiques d’Europe. Érigée dès sa fondation en monastère double dans l’esprit de la réforme grégorienne, l’abbaye de Fontevraud va s’attirer la protection des comtes d’Anjou puis de la dynastie des Plantagenêts qui en feront leur nécropole.