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Le 6 novembre 1792, bataille de Jemmapes

dimanche 8 septembre 2013, par lucien jallamion

Le 6 novembre 1792, bataille de Jemmapes

La bataille a commencé la veille, les soldats français sont habillés de hardes et de guenilles. En face d’eux l’armée autrichienne, que conduit le duc de Saxe-Teschen. Les soldats français n’ont pas cessé de monter et de remonter à l’assaut des redoutes dressées par les Autrichiens. Enfin, le général Ferrand de La Caussade est parvenu à enfoncer le flanc gauche de l’armée autrichienne avec 6 corps de troupes. Le nombre et la détermination des Français, qui chantent La Marseillaise, l’emportent sur l’ordre et la discipline des armées ennemies. Nombreuses ont été les femmes qui ont fait preuve de courage pendant les combats. Dès le lendemain, Dumouriez écrit au ministre de la Guerre : “Cette journée à jamais mémorable couvre la nation française d’une gloire immortelle. Il n’est pas un bataillon ni un escadron, il n’est pas un individu dans l’armée qui ne se soit battu et de très près.” Bilan de la bataille : plus de 50 000 morts français et 18 000 morts autrichiens.

Bataille de Jemmapes, gravure anonyme,musée Carnavalet La France avait décidé d’exporter la révolution hors de ses frontières, l’armée française sous les ordres de Dumouriez s’apprête à affronter l’armée autrichienne solidement retranchée afin de libérer la Belgique. La Révolution atteint à ce moment des sommets de popularité partout en Europe et jusqu’en Angleterre. Les principaux belligérants, le roi de Prusse et l’archiduc d’Autriche, sont eux-mêmes davantage intéressés par les affaires polonaises que par la guerre contre la France. Ils s’apprêtent avec le tsar de Russie à un deuxième partage de la malheureuse Pologne après que celle-ci a en vain tenté de réformer ses institutions à l’image de la France.

Pendant que l’armée française refoulait l’invasion prussienne à Valmy, le duc Albert de Saxe-Teschen, avec 20 000 autrichiens, avait envahi la Flandre et mis le siège devant Lille le 9 septembre. Mais la résistance héroïque de cette ville et la nouvelle de la retraite des Prussiens le décide à repasser la frontière des Pays-Bas le 8 octobre. Dumouriez, libre de reprendre et d’exécuter lui-même son plan d’invasion dans les Pays-Bas autrichiens, réunit à Valenciennes, une armée de 40 000 hommes.

Soutenu par Valence et par Labourdonnaye, le 28 octobre, il s’avance de Valenciennes sur Mons par Quarouble et Quiévrain. Le 3 novembre, il chasse les avant-postes autrichiens de Boussu et du bois de Sars, et se trouve le 5 au soir en présence des autrichiens retranchés sur les hauteurs en avant de Mons. Il déploie son armée dans la plaine qui s’étend des villages de Pâturages et de Frameries à Mons, et se prépare à combattre les autrichiens le lendemain 6 novembre.

Les positions des ennemis, défendues par 13 200 hommes, de nombreuses redoutes armées de batteries disposées par étages, paraissaient imprenables. Clerfayt occupait Jemappes et Cuesmes, Beaulieu campait au-dessus de Berthaimont, des chasseurs tyroliens défendaient le bois de Flénu et une cavalerie nombreuse se trouvait en réserve dans la trouée qui sépare Jemappes de Cuesme, prête à déboucher sur les français.

Dumouriez prescrit à d’Harville de se porter sur Berthaimont pour déborder la gauche des autrichiens. Beurnonville doit emporter les redoutes de Cuesmes, Ferrand se porter sur Jemappes par Quaregnon, pendant que le duc de Chartres aborderait de front Jemappes et forcerait la trouée entre ce village et Cuesmes. La canonnade s’engage dès 7 heures du matin et dure jusqu’à 10 heures. Ferrand s’empare de Quaregnon et se lance contre Jemappes ainsi que Dumouriez. Accueillis par la vive fusillade des chasseurs tyroliens, menacées par la cavalerie autrichienne débouchant de la trouée de Cuesmes, les solats de l’armée française s’arrêtent, reculent et bientôt se débandent. Dumouriez, ses officiers, son domestique Baptiste Renard [1] s’efforcent de rappeler à la bataille les troupes qui se dispersent. Mais le duc de Chartres a plus de présence d’esprit, il rallie les soldats qui s’écartent sous prétexte de chercher leur bataillon, les formes en une grosse colonne qu’il nomme gaiement le bataillon de Mons, fait battre la charge, et s’élance sur les pentes de Jemappes, entraînant toutes les troupes. Les autrichiens opposent à ce furieux assaut une résistance obstinée jusqu’au moment où ils voient apparaître sur leurs derrières les colonnes de Ferrand et de Thouvenot qui venaient de s’emparer de Jemappes. Clerfayt, menacé d’être pris entre 2 feux, se retire sur Mons.

Plus sûrement que Valmy, 6 semaines plus tôt, Jemmapes éloigne en France la crainte de l’invasion. Cette nouvelle victoire entraîne les révolutionnaires à occuper la Belgique et la rive gauche du Rhin. Elle excite leur appétit de conquête.

Les députés girondins de la Convention proposent d’étendre la guerre et d’annexer les régions occupées. Le 19 novembre, l’assemblée révolutionnaire vote un décret qui énonce “La Convention nationale déclare au nom de la nation française qu’elle accordera fraternité et secours à tous les peuples qui voudront reconquérir leur liberté”.

Danton lui-même introduit le dogme nouveau des frontières naturelles pour justifier les conquêtes. Il déclare à la Convention le 31 janvier 1793 “Les limites de la France sont marquées par la nature. Nous les atteindrons dans leurs quatre points : à l’Océan, au Rhin, aux Alpes, aux Pyrénées”. Lazare Carnot récidive le 14 février 1793 “Les limites anciennes et naturelles de la France sont le Rhin, les Alpes et les Pyrénées”

Cette politique provoquera la formation contre la France d’une première coalition européenne. 

P.-S.

Source : Monique Hermite Historia mensuel - 01/01/2006 - N° 709, Hérodote, Dictionnaire le Petit mourre, encyclopédie Imago Mundi, Wikipédia, Louis XV de François Bluche, La révolution française tome 1 à 5 de Michel Vovelle Edition Messidor/livre club Diderot. H. Léonardon....

Notes

[1] La Convention décréta que Baptiste Renard serait armé, équipé aux frais de la nation et nommé Capitaine. Plus tard, ayant suivi Dumouriez dans sa fuite au camp autrichien, il erra misérablement à l’étranger jusqu’en 1800, époque à laquelle il rentra à Brestot (Orne), son village natal, Comme il n’avait ni pension, ni ressource d’aucune sorte, il s’improvisa fratrès, c’est à dire barbier et plus tard rempailleur de chaises. Le 10 mai 1827, on le trouva noyé dans la Risle.