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Babur Shah bat le sultan de Delhi

jeudi 21 février 2013

Babur Shah bat le sultan de Delhi

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La bataille de Panipat et la mort d’Ibrahim, miniature moghole de la fin du 16ème siècle.

Le 21 avril 1526, sur le célèbre champ de bataille de Panipat, près de Delhi, le turc Babur Shah écrase l’armée du sultan de Delhi, Ibrahim Lodi. Babur (ou Baber ou Babour) est un chef de bande qui s’est emparé plus tôt du royaume de Kaboul et arrogé le titre de roi.

Il renverse le sultanat de Delhi, fondé 3 siècles plus tôt par l’Afghan Mohammed de Ghor, et va compléter sa victoire en battant les princes rajpoutes du centre de l’Inde à Khanoua l’année suivante, le 16 mars 1527.

Il régnera alors sur l’Inde du Nord et fondera la dynastie musulmane des Moghols.

Ce nom étrange vient de ce que Babur Shah est un lointain héritier du conquérant Tamerlan, qui avait déjà remporté une victoire à Panipat en 1398.

Les Moghols règneront en Inde du Nord jusqu’à la fin du 19ème siècle avant de laisser la place à l’Empire britannique des Indes. Leur plus illustre représentant, Akbar, sera intronisé le 27 janvier 1556. Il succède à son père Humayun à la tête d’un petit royaume musulman du Pendjab, au nord de l’Inde. Il bénéficie au début du concours de son précepteur, le chef turcoman Bairam khan, mais va gouverner seul dès l’âge de 19 ans. Ce lointain descendant du conquérant turc Tamerlan va se tailler en quelques années un empire dans l’Inde du nord, du Gujerat au Bengale.

L’année même de son couronnement, au prix de quelques batailles, il met fin à l’anarchie qui règne dans le royaume fondé par son illustre grand-père, Babur Shah.

Sur le champ de bataille de Panipat, près de Delhi, en novembre 1556, il a raison d’un usurpateur, Hémou. Puis, ce prince musulman s’attaque aux royaumes rajpoutes, champions de l’hindouisme, réfugiés dans d’imprenables citadelles médiévales. Lui-même épouse en 1562 une princesse rajpoute en vue de sceller la réconciliation entre les religions musulmane et hindoue.

En 1568, après un long siège, les défenseurs de la citadelle rajpoute de Chitor se suicident. Malgré cet échec, les Rajpoutes persistent à s’opposer à Akbar. Sans cesser de les combattre, au prix souvent de grands massacres, Akbar instaure la tolérance dans son empire. Il gouverne volontiers avec les hindous et développe avec leur concours une administration efficace, supprimant notamment l’impôt qui pèse sur les non musulmans. Il accorde des privilèges commerciaux aux Portugais, dont les caravelles abordent les ports de la côte malabare.

Son ouverture d’esprit l’amène à fonder en 1582 une nouvelle religion qui réunit ce qu’il croit être le meilleur des vieilles croyances. Lui-même s’institue chef de cette “Foi divin” mais se garde de l’imposer à ses sujets, elle ne lui survivra pas. A sa mort, le 16 octobre 1605 dans sa capitale d’Agra, Akbar laisse l’empire le plus puissant qu’ait jamais connu la péninsule indienne. Il laissera le souvenir d’un empereur tolérant et éclairé, chose rare au 16ème siècle. Son empire, faussement appelé moghol est à l’origine d’une brillante civilisation indo musulmane dont les Indiens cultivent encore la nostalgie. Il est aboli par les Anglais en 1857.

L’année même où Babur Shah remporte la bataille de Panipat grâce à son artillerie, un autre conquérant d’origine turque, Soliman le Magnifique, bat le roi de Hongrie à Mohàcs et annexe la plus grande partie du pays. Son armée est aussi bien outillée que celle du roi chrétien. L’Histoire universelle est alors à un tournant. Du Japon à l’Angleterre, toutes les régions du Vieux Monde sont à peu près au même niveau de développement technologique.

Ensuite, un fossé de plus en plus profond va se creuser entre l’Occident et l’Asie du fait de la coupure provoquée par l’empire ottoman d’Istanbul. En évoluant vers le despotisme, celui-ci limitera les échanges terrestres entre les deux extrémités de l’Eurasie.

Il faudra attendre la fin du 20ème siècle pour que se rétablisse l’équilibre de 1500, avec l’accès de l’Extrême-Orient et de l’Inde aux techniques les plus avancées.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de histoire du 16ème siècle/ Le 16ème siècle en France (archives Ljallamion, petit mourre, encyclopédie imago mundi, l’histoire, ect....)