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Un nouveau support pour les actes publics

dimanche 25 novembre 2012 (Date de rédaction antérieure : 1er novembre 2001).

Un nouveau support pour les actes publics

Ce fut au 15ème siècle seulement que le papier se répandit dans les provinces du nord. A partir de cette époque ses progrès furent constants. Toutefois les actes publics continuèrent longtemps encore à être écrits sur parchemin, et ce ne fut guère qu’au 17ème et après l’invention du papier timbré en 1655 que l’on cessa de s’en servir pour certains d’entre eux.

L’emploi du parchemin pour l’original des actes du pouvoir exécutif ne fut aboli que par un décret du 10 octobre 1792. Depuis le 15ème siècle, on écrivait au recto et au verso les actes d’une longueur exceptionnelle, pour lesquels on employa des feuillets de parchemins disposé en cahier. Il en fut ainsi notamment de certaines bulles pontificales et de certains actes d’aveu et de dénombrement. Cet usage s’étendit peu à peu à d’autre actes pendant les siècles suivants, mais il ne devint jamais général, et jusqu’à nos jours des actes tels que les diplômes universitaires, les brevets, les commissions, les passeports, etc., ont conservé la tradition et ne sont écrits que d’un seul côté de la feuille. Bien que le nombre de ces actes ait beaucoup diminué au cours du 15ème siècle et qu’on ait peu à peu restreint presque exclusivement l’emploi des chartes-parties aux contrats privés reçus par les échevinages, là du moins cette forme a persisté pendant très longtemps. Elle a duré dans le nord de la France jusqu’à l’époque de la création des notaires royaux et, dans les provinces qui faisaient partie des Pays-Bas espagnols, jusqu’à l’époque de la conquête française. En France même on fit une exception pour le pays de l’Alloeu où les chartes-parties subsistèrent jusqu’à la fin de l’ancien régime.

Ci-dessous un acte passé le 30 novembre 1402 par lequel le duc Louis d’Orléans institue Danry Du Quensnel châtelain du château de la ville d’Orchimont (Luxembourg Belge). Ce document est tout à fait remarquable car il se situe dans une période critique pour la France au bord de la guerre civile, conséquence de la rivalité entre Louis d’Orléans et le duc de Bourgogne Jean Sans Peur son cousin. Louis d’Orléans vient d’acheter le duché du Luxembourg, véritable enclave destinée à contrôler les velléités du duc de Bourgogne. La prise de fonction du châtelain à Orgimont, s’inscrit dans le cadre d’une stratégie militaire défensive et de fortification des places fortes du Nord Est de la France (" et cent frans pour les frais de quatre guetes et une partie quil sera tenuz de mettre pour la garde et surete dudit chastel ").

On peut noter aussi que ce vidimus daté de 1405 est passé en la prévôté de Montfey dans l’Aube, et que Louis d’Orléans vient de quitter précipitamment Paris, avec la reine de France Isabeau de Bavière, pour se réfugier à Melun, afin d’échapper à Jean Sans Peur.

Évolution de l’Écriture

L’usage de la cursive se propagea de plus en plus du 14ème au 15ème siècle et presque partout elle tendit à se substituer à l’écriture mixte. Dans la pratique des notaires, des greffiers, des procureurs, elle aboutit à une écriture précipitée, dont les abréviations, souvent nombreuses, sont très irrégulières, et qui sont peu lisible. En même temps les variétés se multipliaient et l’écriture prenait un caractère personnel plus accusé. La grande gothique et les lettres de forme, dont l’emploi était très fréquent dans les manuscrits, sont très rares au contraire dans les documents diplomatiques, où on ne les rencontre guère que dans la première ligne et encore exceptionnellement.

Au 15ème siècle, une nouvelle réforme calligraphique se produisit en Italie. Les humanistes abandonnèrent la gothique et s’appliquèrent à reproduire l’écriture des beaux manuscrits où s’était conservés un grand nombre de chefs-d’œuvre de l’antiquité, c’est-à-dire la minuscule caroline. Cette réforme, inaugurée à Florence dans les premières années du 15ème siècle, se propagea rapidement en Italie. La cour romaine adopta la nouvelle écriture pour l’expédition des brefs.

En France, elle ne pénétra que assez tard. A partir du règne de Louis XII les documents diplomatiques en subirent l’influence ; mais seulement les plus solennels, ceux qui était d’usage d’écrire avec le plus de soin. On imita plus tard l’écriture inclinée à droite des chancelleries italiennes, qui a conservé le nom d’italique. Ce fut ainsi que les formes gothiques disparurent à peu près complètement des documents diplomatiques au cours du 16ème siècle. Mais ce qui prédomina surtout pendant ce siècle, ce fut d’une part l’écriture individuelle et, d’autre part, pour toutes les écritures courantes des notariats, des greffes et des administrations, une cursive dégénérée, à peine formée et pleine d’abréviations les plus arbitraires.

A la fin de ce même siècle, sous le pontificat de Clément VIII, la chancellerie apostolique inaugura une écriture nouvelle, singulière, composée de pleins énormes et de déliés d’une finesse extrême, surchargée d’abréviations sans rapport avec les abréviations conventionnelles du moyen âge.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de renaissance-amboise

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