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L’Église et ses relations avec le pouvoir en France

vendredi 23 novembre 2012

L’Église et ses relations avec le pouvoir en France

Lors de la pragmatique sanction de Bourges en 1438, le Roi Charles VII et le clergé français refusent au pape d’intervenir dans la vie de l’Église de France. Le Moyen Age s’achève lentement, et surgissent ici et là des hommes dont les regards et les désirs se veulent tournés vers un avenir qu’ils pressentent comme nouveau et positif. L’apparent paradoxe, c’est que ce sont des humanistes, c’est à dire des savants oeuvrant à la redécouverte de la littérature et des philosophies gréco-latines qui réclament des changements dans tous les domaines. Rabelais, jeune moine érudit écrit à Budé, le plus grand savant de France, qu’il est grand temps de se tourner vers la lumière de l’intelligence et du savoir. Il ne comprend pas que certains se complaisent encore dans les brouillards d’une époque révolue. Bien des hommes refusent pourtant les évolutions qui s’opèrent malgré eux. D’où le conflit, mortel pour celui qui y prend part sans certaines précautions. On ne plaisante pas à cette époque avec les idées et ceux qui seront jetés sur des bûchers pour une phrase ayant déplu à tel ou tel censeur. Il n’y a que 2 possibilités : s’allier au pouvoir politique ou prendre le pouvoir religieux. Le moine Rabelais devient le protégé des Du Bellay, et le moine Luther celui de Frédéric Le Sage. Le premier frôle à plusieurs reprises l’emprisonnement, et le second crée sa propre Église. Car c’est sur le terrain religieux que les choses vont se jouer. La force qui s’oppose le plus aux évolutions et aux nouveautés reste l’Église. Tout du moins une partie agissante, nantie et dotée du pouvoir de juger. Contrairement à ce qu’on pourrait penser ce ne sont pas que des membres du haut clergé qui freinent les changements. Il est des évêques qui sont conscients des réformes nécessaires à l’insertion de la foi dans un monde qui bouge, qui ne se satisfait plus d’une croyance béate, et dont le discours est en complet décalage avec les pratiques scandaleuses de certains. Mais ce sont les théologiens, coupés des réalités du monde, et parmi ceux-ci les français de la Sorbonne, qui occupent une place centrale dans l’opposition à toute pensée nouvelle. Ils ont sur les questions religieuses une approche scolastique héritée du Moyen Age. L’Église et ses théologiens ne sont pas seuls du côté de la tradition. Le pouvoir politique en est aussi, qui évoluera d’un côté ou de l’autre, selon ses intérêts. L’État a sa part de responsabilité dans la répression et le contrôle des consciences en instituant la censure.

François 1er pourtant favorable à la nouveauté s’effraye des conséquences des idées nouvelles sur son propre pouvoir. Favorable aux Humanistes, il va s’opposer à la Réforme luthérienne. Son conseiller Antoine Duprat l’y incite tant par conviction que par intérêt personnel, naturellement porté dans ce sens par crainte du changement et la difficulté de maîtriser ce nouveau vecteur d’information et de liberté de conscience qu’est Le Livre.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de histoire du 15ème siècle/ Le 15ème siècle en France (archives Ljallamion, petit mourre, encyclopédie imago mundi, l’histoire, ect....)