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Georges Kastrioti ou Georges Castriote dit Skanderbeg ou Scanderbeg

samedi 17 novembre 2012

Georges Kastrioti ou Georges Castriote dit Skanderbeg ou Scanderbeg (1405-1468)

Seigneur albanais

Portrait de Skanderbeg (musée des Offices à Florence)Né à Lezhë en Albanie, fils de Gjergj Kastrioti, seigneur de la moyenne Albanie, qui fut obligé par les Ottomans de payer un tribut à l’Empire. Pour s’assurer de la loyauté de ses dirigeants régionaux, le sultan avait l’habitude de prendre leurs enfants en otage et de les élever à la cour ottomane. En 1423, avec ses 3 frères ils furent emmenés par les Turcs. Il suivit l’école militaire de l’Empire ottoman et remporta plusieurs victoires militaires en Europe pour le compte de l’Empire. Il reçut alors le titre de Iskander Bey, ce qui signifie en turc prince Alexandre mais par translittération en albanais, le terme est devenu Skënderbeu. Skanderbeg rejeta l’Islam et devint défenseur de la chrétienté en Albanie.

Il se distingua comme un des meilleurs officiers durant plusieurs campagnes de l’armée ottomane, en Europe et en Asie Mineure, ce qui lui a valu d’être nommé général par le sultan. Il a combattu contre les Byzantins, les Serbes et les Hongrois. Le sultan Murad II lui donne alors le titre de Vali ce qui le fait gouverneur général de certaines provinces de l’Albanie centrale. Il était très respecté mais avait le mal du pays. Après la mort de son père et l’empoisonnement de ses frères, ilchercha un moyen de retourner en Albanie pour aider ses compatriotes à se soulever contre les armées ottomanes.

En 1443, il trouva cette opportunité pendant la bataille qui l’opposa aux Hongrois menés par Jean Hunyadi à Niš en Serbie. Il changea de camp avec d’autres combattants albanais servant dans l’armée ottomane, et finit par prendre Krujë, le fief paternel en Albanie centrale. Il dressa au-dessus du château le drapeau de ses armoiries. Il réussit ensuite à unir les princes albanais à la ville de Lezhë en 1444, contre les ottomans. Il commença alors une guérilla contre l’occupant en utilisant le terrain montagneux à son avantage.

Pendant les 25 années qui suivirent, il tint tête à la plus grande armée de l’époque, alors que le nombre de ses combattants n’excéda pas 20 000 hommes. En 1450, l’armée ottomane était conduite par le Sultan Murad II en personne, qui trouva la mort sur le chemin du retour après avoir connu la défaite. En deux autres occasions, 1466 et 1467, Mehmed II, le conquérant de Constantinople, fut également repoussé par Skanderbeg. Après avoir tenté à 24 reprises de prendre Kruje, Mehmed II lui accorda finalement une trêve en 1461 et le reconnut seigneur d’Albanie.

Ses succès militaires attirèrent inévitablement l’attention et l’admiration des États pontificaux, de Venise et de Naples, eux-mêmes inquiets de l’extension de la puissance ottomane dans la mer Adriatique. Il su en tirer habilement profit, et obtenir par un jeu diplomatique et politique de l’argent, du ravitaillement et mêmes des troupes en provenance des trois États italiens. Son partisan le plus fidèle et puissant était Alphonse le Magnanime, roi de Naples, qui le prit sous sa protection en tant que vassal en 1451, peu après la 2ème victoire contre Murad II. Sans compter son aide financière, le roi de Naples s’engagea à fournir au dirigeant albanais des troupes, des équipements militaires et à l’abriter, lui et sa famille, en cas de besoin. En tant que défenseur actif de la chrétienté dans les Balkans, il fut également impliqué dans la politique extérieure de 4 papes, dont Pie II, l’humaniste, écrivain et diplomate de la Renaissance.

Profondément éprouvé par la chute de Constantinople en 1453, Pie II essaya d’organiser une nouvelle croisade contre les Turcs. En conséquence, il fit de son mieux pour venir en aide à Skanderbeg, comme ses prédécesseurs Nicolas V et Calixte III. Cette politique continua avec son successeur, Paul II. Ils lui décernèrent le titre de “Athleta Christi”.

Après sa mort naturelle en 1468 à Lezhë, son armée réussit à contenir les turcs pendant encore 12 ans. Finalement, en 1480, l’Albanie fut reconquise par l’Empire ottoman. Skanderbeg est aujourd’hui le héros national de l’Albanie

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Lek Pervizi, Scanderbeg, Album commemoratif, Bruxelles, 2018