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Guillaume Morel

vendredi 15 janvier 2021 (Date de rédaction antérieure : 6 novembre 2012).

Guillaume Morel (1505-1564)

Erudit et imprimeur

Gravure de Jan van der Straet, représentant un atelier d'impression au XVIe siècle, collection Musée Plantin-MoretusIl succéda à Turnèbe dans la charge de directeur de l’imprimerie royale en 1555.

Issu d’une famille pauvre, Guillaume Morel étudie pourtant, excellant dans les langues anciennes.

Installé à Paris, il donne des leçons de grec à quelques jeunes gens, puis travaille comme correcteur d’épreuves dans l’imprimerie de Jean Loys, dit Tilletan. En 1544, son commentaire du traité de Cicéron, “De finibus”, dédié à Jean Spifame, chancelier de l’Université de Paris [1] et futur évêque de Nevers, reçoit un bon accueil du public.

Puis, en 1548, il publie avec Jacques Bogard, une édition annotée par lui des Institutions oratoires de Quintilien. L’année suivante, il intègre la corporation des imprimeurs de Paris et s’établit à son compte, près du collège de Reims [2], éditant des ouvrages grecs.

Associé à partir de 1552 à Adrien Turnèbe, imprimeur du Roi [3] pour la langue grecque, il lui succède en 1555, demeurant seul détenteur des matrices royales malgré la réception de ce titre par Michel de Vascosan et Robert II Estienne .

Sa réalisation la plus importante est “Thesaurus vocum omnium latinarum”, qui comprend de nombreuses citations d’auteurs grecs, provenant de manuscrits de la bibliothèque de Paris jusqu’ici non publiés.

Malgré ses qualités et sa reconnaissance publique, il meurt fortement endetté. Sa femme lui succède à la fonction de libraire et d’imprimeur royal et épouse Jean Bien-Né. Le mari de sa fille Jeanne, Estienne Prevosteau, hérite plus tard de l’atelier de Morel et est nommé également imprimeur du roi pour le grec.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Guillaume Morel/ Portail de l’édition/ Catégories : Imprimeur français

Notes

[1] L’université de Paris est l’une des plus importantes et des plus anciennes universités médiévales. Apparue dès le milieu du 12ème siècle, elle est reconnue par le roi Philippe II Auguste en 1200 et par le pape Innocent III en 1215. Elle acquiert rapidement un très grand prestige, notamment dans les domaines de la philosophie et de la théologie. Constituée comme l’association de tous les collèges parisiens situés sur la rive gauche, elle assure la formation de tous les clercs, c’est-à-dire de tous les cadres et agents administratifs des institutions royales (conseil d’État, parlements, tribunaux, cours des comptes, impôts…) et ecclésiastiques (enseignement, hôpitaux, libraires, recherche, évêques, abbés). L’université de Paris, après une longue période de déclin à l’époque moderne, est supprimée en 1793.

[2] Le collège de Reims est un établissement scolaire parisien dépendant de l’ancienne université de Paris. Il doit son nom à son fondateur, Guy de Roye, archevêque de Reims.

[3] Un imprimeur du Roi est un imprimeur de Paris, de province ou des colonies, qui, sous l’Ancien Régime et la Restauration, bénéfice d’un statut, et donc d’un certain nombre de prérogatives, conféré par l’administration royale. De ce fait, il acquiert parfois une position prééminente par rapport à ses collègues. Les imprimeurs pouvaient aussi recevoir des statuts semblables, quoique moins prestigieux : "imprimeur de l’archevêque de Paris", "imprimeur de Mesdames de France", "imprimeur de Mgr le duc d’Orléans" etc. Disparues avec l’abolition des corporations en 1776 et le décret d’Allarde en 1791, ces charges furent renouvelées par patentes et se poursuivirent jusque sous le Second Empire, sous des noms appropriés à chaque changement de régime