Né à Marseille, fils de Jean Plumier et Madeleine Roussel, simples artisans.
On sait peu de chose de sa jeunesse, si ce n’est qu’il rentre de très bonne heure dans l’ordre des Minimes [1] à 16 ans et fait profession le 22 décembre 1663. Remarqué pour sa grande habileté en toutes choses et sa curiosité universelle, il étudie les mathématiques, la physique et la peinture.
Il continue ses études à Toulon auprès du père Magnan ou il apprend la géométrie et la façon de polir les lentilles des instruments d’optique. Envoyé dans un couvent à Rome au monastère de la Trinité-des-Monts [2], il y fait la connaissance de Paolo Silvio Boccone qui va l’initier à la botanique.
À son retour en France, il est nommé au couvent de Bormes [3] et herborise dans les îles d’Hyères [4], le Midi et le Dauphiné. Il fait la connaissance de Pierre Joseph Garidel qui lui fait connaître Tournefort et obtient la permission de recueillir les plantes dans les îles des côtes de Provence et du Languedoc. Louis XIV avait chargé Michel Bégon de trouver un savant naturaliste pour un voyage d’exploration aux Amériques. Bégon, alors intendant des galères à Marseille, propose Joseph-Donat de Surian. Mais ce dernier qui avait de grandes connaissances en chimie et un don pour herboriser n’avait cependant pas assez de connaissances dans le domaine de la botanique. Il s’adjoint donc Charles Plumier qui était également un dessinateur habile.
En 1689, il part aux Antilles françaises, Plumier s’acquitta fort bien de sa mission en récoltant de nombreux spécimens et en réalisant une masse énorme de dessins, malheureusement le bateau transportant son herbier fait naufrage, et seules ses planches et dessins, transportés sur un second bateau parviennent en Europe.
Le roi, très satisfait du travail réalisé, le nomme botaniste du roi et le renvoie en 1693 aux Antilles. Au retour de cette mission, il fait publier son premier livre : “Description des plantes d’Amérique”.
Il réalise en 1695 un troisième voyage qui le conduira en Guadeloupe, Martinique, Saint-Domingue et au Brésil durant lequel il séjourne un moment avec le père Jean-Baptiste Labat. De retour en 1703, il publiera “Nova plantarum americanarum genera” où il décrit 106 nouveaux genres, dont la vanille à laquelle il donne le nom latin de Vanilla.
Cependant, loin d’être un simple descripteur, il distribue en genres les plantes et les animaux qu’il observe. Sa classification tout à fait originale est reprise plus tard en partie par Linné .Fagon, médecin du roi, désirant mieux connaître le quinquina d’Amérique au Pérou, le charge d’une nouvelle mission. Il se rend à Sainte-Marie près de Cadix pour rejoindre Los Rios, vice-roi du Pérou. Affaibli par ses précédents voyages, il décède le 16 novembre 1704 à l’âge de 56 ans.
Il est inhumé dans un couvent des minimes près de Cadix. En 1705, après sa mort, paraîtra son “Traité des fougères”.
Le Père Plumier est un spécialiste de la flore des Antilles et ses découvertes sont considérables. C’est lui qui le premier a donné aux plantes le nom de personnalités diverses : le bégonia pour Bégon, le fuchsia pour Leonhart Fuchs, le lobélia pour Mathias de l’Obel , le magnolia pour Pierre Magnol.
Il laisse derrière lui de nombreux manuscrits et plus de 6 000 dessins, dont 4 000 de végétaux le reste représentant la faune américaine.