En 355, un concile tenu à Milan [1] à l’instigation de l’empereur arien [2] Constance II avait une nouvelle fois condamné l’évêque Athanase d’Alexandrie, chef de file des partisans du concile de Nicée [3]. Dans la nuit du 8 au 9 février 356, une troupe de 5000 soldats commandée par le général Syrianus tenta d’appréhender l’évêque dans l’église Saint-Théonas d’Alexandrie [4], mais il parvint à fuir avec l’aide du clergé et des fidèles.
Il resta quelques jours dans les environs de la ville, puis il dut se réfugier en Cyrénaïque [5], et fut ensuite dans la clandestinité pendant 6 ans. Ce coup de force fut suivi de plusieurs mois de violence à Alexandrie. Georges de Cappadoce était le remplaçant désigné, connu peu après la fuite d’Athanase.
Selon Sozomène, Georges, homme très énergique et plein de zèle pour la cause arienne, se signala par de cruelles persécutions dirigées tant contre les païens que contre les chrétiens qui n’étaient pas de sa tendance. Il était également détesté par les hauts responsables de l’État parce qu’il les méprisait et donnait directement des ordres à leurs subordonnés. Il fit entrer le “Dux Ægypti” dans Alexandrie à la tête de ses troupes pour détruire les ornements des temples païens et les statues des dieux.
Déjà du vivant de Constance II, il eut à affronter des troubles populaires qui faillirent lui coûter la vie. Le 29 août 358, attaqué dans l’église Saint-Denys par une foule, il fut sauvé à grand-peine à l’issue d’une violente bataille ; le 2 octobre suivant, il dut quitter la ville à la suite d’une émeute, et les chrétiens partisans d’Athanase reprirent le contrôle des églises le 11 octobre, jusqu’au retour en ville des troupes du “Dux” Sébastien le 24 décembre.
Constance II mourut en Cilicie [6] le 3 novembre 361. La nouvelle de sa mort, et de son remplacement par son cousin païen Julien, fut annoncée à Alexandrie le 30 par le préfet Gérontius.
Georges, de retour d’un voyage le 26, fut alors saisi par une foule, enchaîné et incarcéré. Le 24 décembre, sa prison fut envahie et il en fut extrait et mis à mort.
Entre 358 et 361, son nom apparaît dans les signataires des conciles ariens ou arianisants de Sirmium [7] en 359, Séleucie en 359, Constantinople [8] en 360 et probablement aussi d’Antioche en 360.