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Apollinaire de Laodicée dit Apollinaire le Jeune

lundi 26 janvier 2015, par lucien jallamion

Apollinaire de Laodicée dit Apollinaire le Jeune (vers 315-vers 390)

Évêque de Laodicée

Monnaie frappée en la cité de LaodiceeFils d’ Apollinaire l’Ancien , fut évêque de Laodicée de Syrie [1], élu en 361, et fondateur d’une hérésie chrétienne appelée apollinarisme [2].

Ayant reçu une très vaste instruction auprès de son père “grammaticus”, il devint lecteur dans l’Église de sa ville natale, mais eut des démêlés avec l’évêque Théodote pour son attachement à la culture classique d’origine païenne.

À l’époque du triomphe de l’arianisme sous le règne de Constance II, son père et lui furent de constants partisans du concile de Nicée [3], nouant des liens durables avec Athanase d’Alexandrie.

En 361, peu avant la mort de Constance II, il fut élu évêque de Laodicée. Sous le règne de Julien, les chrétiens ayant été interdits d’enseignement de la littérature païenne, en collaboration avec son père il tenta de transposer les textes bibliques dans les genres littéraires classiques des Grecs (épopée, tragédie...).

Du fait de sa très grande culture et surtout de son attachement de toujours à la foi nicéenne, Apollinaire fut longtemps regardé avec une très haute considération par de grandes figures de l’Église orthodoxe comme Athanase d’Alexandrie, Basile de Césarée qui le consulte sur des points de doctrine, Jérôme de Stridon qui se met à son école quand il arrive en Syrie en 373.

Ce fut seulement dans un concile tenu à Rome en 376 que son nom fut clairement associé à l’hérésie dite ensuite apollinariste. Deux autres conciles romains en 377 et 381, et plus solennellement le concile de Constantinople de 381 [4], condamnèrent ensuite clairement cette doctrine et son inventeur. En 376, Apollinaire avait consacré Vital évêque d’Antioche et entamé la constitution d’une Église schismatique.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), « Apollinaire de Laodicée » dans Dictionnaire universel d’histoire et de géographie,‎ 1878

Notes

[1] Lattaquié est une ville de Syrie, chef-lieu du gouvernorat homonyme. Cette ville est établie sur un site très anciennement occupé, proche de l’ancienne Ougarit. La cité qui fut un chef-lieu de satrapie sous le royaume séleucide portait alors le nom de Laodicée de Syrie ou Laodicée de la mer parce qu’elle a été refondée par Séleucos 1er qui a donné à la ville le nom de sa mère Laodicé et de sa fille.

[2] L’apollinarisme est une doctrine christologique due à Apollinaire de Laodicée. Alors que la doctrine chrétienne orthodoxe attribue au Christ deux natures, l’une divine et l’autre humaine, dans une même personne (ou hypostase), l’apollinarisme nie l’existence d’une âme humaine chez le Christ et conçoit ce dernier comme étant le seul Verbe incarné dans un corps humain.

[3] Le Ier concile œcuménique se réunit à Nicée en 325 pour statuer au sujet de l’arianisme. Les principales personnalités engagées dans ce débat étaient présentes, dont Arius, Eusèbe de Nicomédie qui lui était favorable, Eusèbe de Césarée, modéré, Alexandre d’Alexandrie (accompagné d’Athanase d’Alexandrie comme secrétaire) qui s’opposait à lui, de même que, de façon intransigeante, Eustathe d’Antioche et Marcel d’Ancyre. Une quasi unanimité s’est prononcée pour condamner les thèses ariennes et rédiger un symbole affirmant que le Fils est consubstantiel (homoousios) au Père, c’est-à-dire de même nature que lui.

[4] Le premier concile de Constantinople, convoqué de mai à juillet 381, par l’empereur Théodose Ier en charge de l’Orient, est le deuxième concile œcuménique de l’histoire du christianisme après celui de Nicée. Théodose n’ayant pas invité les évêques d’Occident dont les juridictions dépendaient de son collègue Gratien, le concile réunit cent cinquante évêques, tous orientaux. Il est présidé par Mélèce 1er d’Antioche, puis, à sa mort, par Grégoire de Nazianze. Ce concile poursuit la réflexion dogmatique du premier concile de Nicée en proclamant la divinité du Saint-Esprit. Il établit un symbole de foi désigné sous le nom de symbole de Nicée-Constantinople qui complète le symbole de foi proclamé à Nicée. Il affirme aussi que « l’évêque de Constantinople tient le premier rang après l’évêque de Rome parce que Constantinople est la nouvelle Rome », ce qui donne ensuite son impulsion à la doctrine de la pentarchie.