Il naquit probablement en 1118. Fils d’un marchand de Rouen, il conjugue tous les talents, beauté, intelligence, adresse.
Destiné a la prêtrise, il fit ses études à Londres puis avec le soutien d’un de ses parents il pu faire de brillantes études à Paris.
Vers 1142 il entre au service de Théobald et primat d’Angleterre. Celui-ci lui confie la charge d’archidiacre [1] et lui fit faire d’intéressants voyages à Rome entre 1151 et 1153 et aux écoles de Bologne et d’Auxerre où l’on formait des juristes.
Il devient le chancelier [2] et l’ami du roi Henri II Plantagenêt dès l’avènement de celui-ci sur le trône d’Angleterre. Il se montre administrateur efficace et bon courtisan. Il partage les plaisirs du roi, part avec lui faire la guerre en Aquitaine et ne se prive pas de taxer les abbayes pour couvrir les besoins de la cour.
Lorsque meurt Théobald en 1662, Henri II croit habile de confier l’archevêché de Cantorbéry à son ami. Il espère avoir de la sorte un interlocuteur complaisant à la tête du clergé anglais. Mal lui en prend. Thomas Becket change très vite de manière et prit sa nouvelle tâche à cœur. Il abandonne sa charge de chancelier.
Dès le synode de Westminster, en octobre 1163, il s’oppose publiquement à son ancien ami qui veut lever des taxes sur les terres d’Église et soumettre les ecclésiastiques à sa juridiction. Le roi promulgue à cet effet les Constitutions de Clarendon [3]. Celles-ci placent l’Église anglaise sous l’autorité du trône. Thomas Becket accepte dans un premier temps les Constitutions puis se rétracte à la demande du pape Alexandre III.
Malgré les concessions obtenues, le roi le cita à comparaître devant un parlement convoqué à Northampton [4], pour se justifier d’une série d’accusations portées contre lui, entre autres d’avoir détourné les deniers publics, pendant qu’il remplissait les fonctions de grand chancelier. Au lieu d’obtempérer à cette sommation, il en appela au pape et se réfugia en France à l’abbaye cistercienne de Pontigny [5] où il s’imposa l’observance monastique puis à l’abbaye de Saint Colombe [6], à Sens, sous la protection du roi de France et du pape. Son séjour sur le Continent se prolongea pendant 6 ans.
Dans son exil il n’abdique aucun de ses droit, qu’il défend en lançant des excommunications contre les évêques et les clercs qui ne le soutiennent pas avec assez de vigueur. Les efforts du pape pour apaiser le conflit restent vains.
A la suite d’une entrevue à Fréteval [7], avec Henri II, organisée grâce à la médiation du roi de France, il accepta de rentrer en Angleterre.
Mais les querelles reprennent de plus belle. Un jour, comme l’archevêque avait excommunié tous les évêques qui avaient pris le parti du roi, celui-ci s’écrie : “Eh ! quoi, parmi tous ces lâches que je nourris, aucun n’est donc capable de me venger de ce misérable clerc !” Quatre chevaliers normands ne se le font pas dire 2 fois et courent assassiner l’archevêque dans sa cathédrale le 29 décembre 1170.
Devant le scandale national et international que soulève ce crime, Henri II abroge les Constitutions de Clarendon et fait amende honorable.