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Humbert 1er de Savoie dit Humbert aux Blanches Mains

jeudi 25 novembre 2021, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 5 décembre 2011).

Humbert 1er de Savoie dit Humbert aux Blanches Mains (vers 972-1047)

Comte de Maurienne, comte de Savoie de 1027 à 1047

Cénotaphe dit d'Humbert aux Blanches Mains, cathédrale Saint-Jean-Baptiste de Saint-Jean-de-Maurienne.Fondateur de la Maison de Savoie [1]. Fils d’un certain Bérold, prince saxon dont il semble avoir bénéficié de la faveur du dernier roi de Bourgogne Provence [2] Rodolphe III dit le Fainéant puis du successeur de ce dernier Conrad II le Salique, qui devint ensuite empereur romain.

Humbert, fidèle lieutenant de l’empereur Conrad II le Salique, fut nommé, lors de la succession de Bourgogne, commandant de la marche de Maurienne [3]) en 1033 pour soumettre l’évêque rebelle de Maurienne, qui, soutenu par Eudes II, comte de Blois [4], de Troyes [5] et de Meaux [6], voulait s’affranchir de l’autorité impériale. Avec quelques troupes qu’il avait levées en Piémont [7], il organisa un long siège de la ville de Saint-Jean-de-Maurienne [8], résidence de l’évêque, puis la prit d’assaut et la fit entièrement raser.

L’empereur Conrad, annexa l’évêché de Maurienne [9] à celui de Turin [10], et le siège épiscopal de Saint-Jean-de-Maurienne fut interdit jusqu’en 1061. Il récompensa son fidèle lieutenant en le créant comte souverain de Savoie, et le titra comte de Maurienne [11], cependant cette première concession, ne s’étendait qu’à une partie de la Maurienne et à quelques-unes de ses petites vallées. Plus tard il devint aussi comte de la Tarentaise [12], comte du Val d’Aoste [13], comte de Bugey [14], comte de Chablais [15] et comte de Sermorens [16] en 1038.

Il s’installa au château fort de Charbonnières [17], bâti vers le milieu du 9ème siècle et qui dominait la ville d’Aiguebelle, la capitale du comté, et défendait la vallée de la Maurienne. Il était situé à un endroit stratégique, aux marches de la vallée de la Rochette. Ce castel féodal resta jusque vers le milieu du 13ème siècle la résidence ordinaire des premiers comtes de Savoie.

Il s’occupa activement d’améliorer le sort de la population. Il mourut au château de Hermillon [18] le 19 juillet 1047.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Bernard Demotz et François Loridon, 1 000 ans d’histoire de la Savoie : La Maurienne, vol. 2, Cléopas, 2008, 845 p. (ISBN 978-2-9522459-7-5)

Notes

[1] La maison de Savoie est une dynastie européenne ayant porté les titres de comte de Savoie (1033), puis de duc de Savoie (1416), prince de Piémont, roi de Sicile (1713), roi de Sardaigne (1720) et roi d’Italie (1861). Elle est l’héritière de la dynastie des Humbertiens, nom donné par l’historiographie moderne, aux premiers souverains, comtes en Maurienne issu du comte Humbert. L’origine de la maison de Savoie remonte vers 1032 lorsque le territoire qui aujourd’hui correspond à la Savoie est intégrée avec le second royaume de Bourgogne, au Saint Empire romain germanique. Loin de l’empereur allemand, les seigneuries se créent au hasard des guerres, des mariages et des donations.

[2] Le Royaume de Provence (ou royaume de Basse-Bourgogne ou Bourgogne Cisjurane) était un État féodal qui a existé au 10ème siècle. Issu de la partition de la Bourgogne impériale lors du Traité de Prüm de 855 (elle-même issue de la division du Royaume de Bourgogne à la suite du traité de Verdun de 843), son territoire s’étendait du Lyonnais à la mer Méditerranée. Vers 933, sous le règne de Rodolphe II, roi de la Bourgogne transjurane, le royaume de Haute-Bourgogne et le royaume de Provence s’unissent.

[3] marquis

[4] Le comté de Blois est un ancien comté du Nord de la France. Le comté de Blois était une juridiction féodale du Royaume de France née vers 900. Le premier vicomte est Garnegaud, décédé en 906. Son successeur était le chevalier bourguignon Thibaud l’Ancien qui reçut également la vicomté de Tours en 908 et en 940, il devint vicomte de Blois et de Tours. Il mourut en 943 et son fils Thibaut le Tricheur prend le titre de Comte de Blois et s’empare du comté de Chartres. Son fils Eudes 1er devient Comte de Blois et de Chartres, de Tours, de Châteaudun, de Provins et de Reims. Son fils Thibaut II lui succède de 996 à 1004 . Son frère Eudes II rajoute à son domaine le comté de Meaux et le comté de Troyes. Il meurt en 1019, date à laquelle les domaines sont divisés. La dynastie continua jusqu’à la mort de Thibaut VI, donnant le comté à sa fille Marguerite de Blois. Le comté passe alors dans la Maison d’Avesnes puis de Blois-Châtillon. En 1397, le comté est intégré au Duché d’Orléans par manque de descendance.

[5] La vicomté de Troyes était le titre et le fief alors situé à Troyes dans la Champagne, où elle avait son siège. Au 13ème siècle le fief était partagé entre la famille comtale, Jeanne de Plancy, Jean II de Dampierre. Le siège de la vicomté était à Troyes entre la porte de Croncel et l’église Saint-Nicolas de Troyes. Les revenus provenaient des halles de Châlons, le minage des grains, le forage des vins, des droits de tonlieu sur la porte de Croncels et de Saint-Jacques à Troyes. La plupart des terres étaient à Villechétif

[6] Meaux fut dès le 10ème siècle la possession des comtes de Champagne qui s’appelaient aussi comtes de Meaux ; elle revint à la couronne sous Louis X. En 1235, le capitulaire de Thibaut IV de Champagne (conservé à la médiathèque de Meaux) mentionne l’existence du canal Cornillon, qui sert à la fois de défense du marché de Meaux qui se tient sur la presqu’île formée par la boucle de la Marne, et aussi de passage pour les bateaux, leur évitant de passer sous le pont encombré par des moulins.

[7] Au cours du Moyen Âge, se constitue autour de Turin la principauté de Piémont, gouvernée par une branche de la maison de Savoie, la lignée de Savoie-Achaïe. En 1418, à la mort de Louis de Savoie-Achaïe, la principauté du Piémont revient au duc de Savoie, qui a la faveur de l’empereur en tant que membre du parti gibelin. À partir de 1494, le Piémont est embrasé par les guerres d’Italie : dans la première moitié du 16ème siècle, le pays devient un théâtre d’opérations d’armées étrangères, ce qui bloque la vie culturelle. En 1563, le duc de Savoie et prince de Piémont décide de faire de Turin sa principale capitale, au détriment de Chambéry.

[8] Saint-Jean-de-Maurienne est une commune française située dans le département de la Savoie. Saint-Jean-de-Maurienne est installée dans un bassin constitué par la confluence de l’Arc, rivière, et de l’Arvan, qui descend de la vallée des Arves (col de la Croix-de-Fer)

[9] Le diocèse de Maurienne, est un diocèse de l’Église catholique en France. Érigé au 6ème siècle dans la ville de Maurienne, maintenant Saint-Jean-de-Maurienne, il est l’un des diocèses historiques de la Savoie. Supprimé en 1801, il est rétabli dès 1825.

[10] L’archidiocèse de Turin est un archidiocèse métropolitain de l’Église catholique en Italie appartenant à la région ecclésiastique du Piémont.

[11] Le comté de Maurienne est un comté issu de la partition de la Sapaudie et du comté de Vienne aux 10/11ème siècles.

[12] La Tarentaise est une vallée intra-alpine, une région naturelle française et une province historique de la Savoie, située dans le département de la Savoie, où l’Isère prend sa source et qui s’étend jusqu’à Albertville au Carrefour des Quatre Vallées.

[13] La Vallée d’Aoste, communément appelée Val d’Aoste, est une région à statut spécial d’Italie située dans le Nord-Ouest du pays, exerçant également les prérogatives d’une province. Elle tire son nom de son chef-lieu, Aoste. Ses habitants sont appelés les Valdôtains. La superficie du Val d’Aoste est de 3 263,25 km².

[14] Le Bugey est une région géographique et historique, située principalement dans le département français de l’Ain, entre Lyon et Genève. Il fait partie des sept régions naturelles du département de l’Ain avec la Bresse savoyarde, le Revermont, la Dombes, le Val de Saône, la Côtière et le Pays de Gex. Sa partie nord et sud-orientale est constituée principalement de l’extrémité méridionale de la chaîne du Jura. Le Bugey est principalement jurassien. Il est subdivisé en deux sous-régions : le Haut-Bugey et le Bas-Bugey.

[15] Le Chablais est une ancienne possession du comté de Savoie avant de devenir une province du duché de Savoie ayant Thonon-les-Bains pour capitale historique. Cette région historique est actuellement divisée en trois territoires, le Chablais savoyard, le Chablais valaisan, le Chablais vaudois et dépend de deux pays : la France (département de la Haute-Savoie) et la Suisse (cantons du Valais et de Vaud). Bordant la rive sud du Léman, la région est dominée par les Alpes.

[16] Le comté de Sermorens est un comté issu probablement de la partition des comtés de Vienne et de Grenoble au 9ème siècle. Le comté de Sermorens disparaît au 12ème siècle.

[17] Le château de Charbonnières ou château d’Aiguebelle, est un ancien château fort, du 11ème siècle, remanié 16ème siècle, dont les vestiges se dressent sur la commune d’Aiguebelle dans le département de Savoie. Le château de Charbonnières fut la résidence ancestrale des comtes en Maurienne, puis de Savoie avec le comte Humbert, avant que ceux-ci ne transfèrent leur résidence comtale à Montmélian, puis en 1295 à Chambéry.

[18] Le château d’Hermillon est un ancien château médiéval, dont la fondation remonterait au moins au 9ème siècle, aujourd’hui en ruine, dont il ne subsiste que les vestiges d’une tour dite tour du Châtel (ou tour de Bérold ou tour des Sarrazins), qui se dresse sur la commune déléguée du Châtel au sein de la commune nouvelle de La Tour-en-Maurienne, dans le département de la Savoie.