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Renaud II de Château-Gontier

dimanche 26 mars 2017, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 27 novembre 2011).

Renaud II de Château-Gontier

Seigneur de Château-Gontier en Anjou

Blason Maison de Château-Gontier ou Châteaugontier. Source : Renaud II de Château-Gontier/ licence : CC BY-SA 4.0Du vivant de son père Renaud 1er de Château-Gontier , c’est-à-dire peu après 1040, Renaud II est cité, comme son frère, dans la charte de Saumur. Comme l’un et l’autre il s’attacha aux comtes d’Anjou.

Geoffroy Martel, après la conquête de la Touraine [1], dépouilla plusieurs de ses principaux vassaux de cette contrée, particulièrement Guicher, possesseur d’un château et d’un domaine qu’il confisqua et inféoda à Renaud en 1044. Il le garda jusqu’à la mort de son frère en 1063, et même concurremment avec Château-Gontier [2] jusqu’en 1066, époque où Guicher rentra en possession de son bien.

Pendant qu’il était seigneur de Château Renaud, Renaud de Château-Gontier eut, dès 1044, un différend avec l’abbaye de Vendôme [3] au sujet du péage qu’il exigeait des sujets des moines passant par Saint-Laurent. Geoffroy Martel et la comtesse Agnès lui rappelèrent les lois données par eux au Blésois et le condamnèrent. Sous Geoffroy le Barbu auquel il était soumis en 1060 et qu’il devait trahir en 1067, il est cité dans une acquisition de l’abbaye de Vendôme, il assiste au jugement donnant aux religieux de Saint Florent la garde du château qui défendait l’abbaye en 1061, concède à Marmoutier [4] une partie des eaux du Cher en 1063, approuve comme seigneur de Château-Gontier les dons de Foulque de Bouère à la même abbaye, renonce à ses prétentions sur les bois de Blimart, ce qu’approuve Geoffroy le Barbu le 3 avril 1064, et réclame ses droits sur les pêcheries de Glandeffe.

Renaud eut 2 différends avec Conan II de Bretagne, roi de Bretagne. Dans le premier, en 1064, il fut fait prisonnier après l’affaire de Blimart, se vit réduit à demander l’assistance pécuniaire des religieux de Marmoutier pour payer sa rançon, et se réconcilia avec Saint-Martin.

Vers la fin de l’an 1066, le prince breton, après avoir conquis Pouancé [5] et Segré [6], vint jusqu’à Château-Gontier dont il força l’entrée, mais il mourut dans son triomphe, empoisonné, dit-on, par un traître sur l’ordre de Guillaume le Bâtard.

En cette même année 1066, Renaud II laissa Château Renaud pour se fixer définitivement à Château-Gontier. Il n’en jouit pas longtemps. Foulque Réchin avait gagné à sa cause quelques-uns des plus puissants vassaux de Geoffroy le Barbu, son frère, abandonné déjà par le clergé et excommunié.

Sûr de leur concours, il marcha sur Angers le 4 avril 1067 et, grâce à la trahison de Geoffroy de Preuilly, de Renaud de Château-Gontier, de Giraud de Montreuil et du prévôt d’Angers, nommé Robert, s’empara de la personne de Geoffroy et le jeta en prison. La punition des traîtres ne se fit pas attendre. Foulque Réchin ne put ou ne voulut pas préserver ses affidés de la vengeance populaire. Le lendemain, une émeute terrible souleva la ville, Renaud de Château-Gontier, Geoffroy de Preuilly, Giraud de Montreuil, furent massacrés, le prévôt, appréhendé à son tour, eut bientôt après un sort semblable.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Renaud II de Château-Gontier/ Portail de l’Anjou et de Maine-et-Loire/ Seigneur de Château-Gontier

Notes

[1] La Touraine est une des anciennes provinces de France héritière de la civitas turonensis ou cité des Turones, dont elle tire son nom. Les comtes d’Anjou et de Blois, maîtres politiques de la Touraine, sont longtemps plus puissants que les rois capétiens, mais la généralisation de la seigneurie franco flamande et son besoin de garantie de paix réhabilitent le pouvoir central longtemps oublié. Au terme d’une reprise capétienne séculaire, Philippe Auguste s’impose face à la prestigieuse dynastie Plantagenêt après 1216. Toute la Touraine (et pas seulement la portion de la ville de Saint Martin de Tours) et quelques places fortes est sous l’égide de la maison royale de France. La ville de Tours est chef-lieu de généralité des pays tourangeaux, angevins et (céno)manceaux à la fin de l’Ancien régime.

[2] La baronnie de Château-Gontier, est une ancienne baronnie médiévale, érigée en marquisat en 1656. Elle offre cette particularité historiquement intéressante que sa limite nord était comme indécise entre le comté de Laval, le comté du Maine et l’Anjou. L’autorité civile et féodale du comte d’Anjou avait empiété par droit de conquête sur le territoire du Maine, avant le 11ème siècle, mais à une époque où les paroisses étaient déjà constituées. Aussi l’évêque du Mans avait-il maintenu sa juridiction sur l’étendue de son diocèse. C’est ainsi, du moins, que l’abbé Angot croit devoir comprendre et expliquer ce phénomène anormal.

[3] L’abbaye de la Trinité de Vendôme est fondée en 1033 par Geoffroy 1er Martel, comte de Vendôme. La légende raconte que le comte de Vendôme et sa femme virent un matin une boule tomber dans une fontaine dans les prés, puis une deuxième, et une troisième. Le comte stupéfait ordonna qu’une abbaye soit construite à cet endroit et que l’autel soit placé là où la fontaine était installée. Très rapidement prospère, l’abbaye est fréquemment en conflit avec les comtes de Vendôme à propos de leur droits respectifs, conflit où ils eurent souvent le dessus.

[4] L’abbaye de Marmoutier est une ancienne abbaye bénédictine située sur la rive droite de la Loire, un peu en amont de Tours. Fondée par Martin de Tours, peut-être dès 372, l’abbaye connut son apogée au Moyen Âge et ses dépendances s’étendaient dans une bonne partie de la France médiévale et jusqu’en Angleterre. Elle fut démembrée sous le Révolution française.

[5] Pouancé est une commune française, située dans le département de Maine-et-Loire, dans la région des Pays de la Loire. Située à l’extrémité nord-ouest du département de Maine-et-Loire, Pouancé marque depuis le Moyen Âge une véritable frontière entre la Bretagne et l’Anjou. Cette position stratégique lui vaut la dénomination de « porte de l’Anjou aux Marches de Bretagne ». Étant l’une des 32 villes closes de l’Anjou, elle a conservé une partie de son patrimoine médiéval malgré les nombreux sièges de la guerre de Cent Ans et du conflit franco-breton.

[6] Segré est une commune française située dans le département de Maine-et-Loire. Segré se situe à 44 km d’Angers, 80 km de Cholet et 104 km de Saumur. En 1191, Richard Cœur de Lion, comte d’Anjou et roi d’Angleterre, confisque les terres de Segré à Geoffroy de la Guerche pour constituer le domaine de sa femme, Bérangère de Navarre. En 1490, la ville est une nouvelle fois détruite par des bandes de pillards qui ravagent tout le Haut-Anjou.