Hidetada Tokugawa (1579-1632)
2ème shogun du shogunat Tokugawa entre 1605 et 1623
3ème fils du fondateur et 1er shogun [1] du shogunat Tokugawa [2], Ieyasu Tokugawa durant le début de l’Ère Edo [3] au Japon.
Son père Ieyasu, après sa prise de contrôle du Japon en 1600 des mains du clan rival Toyotomi [4] et 2 ans après avoir établi le shogunat à Edo en 1603, abandonna le titre de Seii Taishogun*
à Hidetada en 1605.
En établissant un précédent de succession dynastique, de la même manière que les clans Minamoto [5] et Ashikaga [6], Ieyasu proclama et justifia la suprématie de son shogunat. Malgré l’abandon de son titre, Ieyasu garda les rênes du pouvoir sous le titre de Ogosho [7] jusqu’à sa mort en 1616.
Comme shogun, Hidetada prit part au siège d’Ōsaka [8] à l’hiver 1614 puis encore une fois à l’été 1615 où il défit le dernier clan rival, celui des Toyotomi. Sa fille Sen, qui avait épousé Toyotomi Hideyori , fut épargnée.
Plus tard en 1615, le shogunat établit les lois régissant les samouraïs [9] par les lois buke shohatto [10] et la cour impériale [11].
Hidetada transmit son titre de shogun en 1623 à son 2ème fils Iemitsu Tokugawa , cependant, il garda le pouvoir au titre d’Ogosho*, comme l’avait fait son père Ieyasu, jusqu’à sa mort en 1632.
Notes
[1] Le terme shogun, signifie général ; c’est l’abréviation de seiitaishōgun, que l’on peut traduire par grand général pacificateur des barbares. Néanmoins, après qu’il fut attribué à Minamoto no Yoritomo, il devint un titre indiquant souvent le dirigeant de facto du Japon (dictateur militaire), alors même que l’empereur restait le dirigeant de jure (en quelque sorte le gardien des traditions). Le titre de seii taishōgun fut par la suite abandonné lors de la constitution au 19ème siècle du kazoku, c’est-à-dire de la noblesse japonaise.
[2] Le shogunat Tokugawa est une dynastie de shoguns qui dirigèrent le Japon de 1603 à 1868. Le premier shogun de la dynastie fut Tokugawa Ieyasu et le dernier Tokugawa Yoshinobu. Leur règne est plus connu sous le nom d’époque d’Edo, du nom de la ville qu’ils choisirent pour capitale : Edo (aujourd’hui Tokyo) afin de s’éloigner de Kyoto, la capitale impériale.
[3] L’époque d’Edo ou période Tokugawa est la subdivision traditionnelle de l’histoire du Japon qui commence vers 1600, avec la prise de pouvoir de Tokugawa Ieyasu lors de la bataille de Sekigahara, et se termine vers 1868 avec la restauration de Meiji. Elle est dominée par le shogunat Tokugawa dont Edo (ancien nom de Tokyo) est la capitale.
[4] Le clan Toyotomi au Japon, est originaire de la province d’Owari. Il fut fondé par un militaire de talent (plus tard connu sous le nom de Toyotomi Hideyoshi) d’origine sociale très modeste (son père était un simple ashigaru, un paysan-soldat), né en 1537. Le jeune Kinoshita Tokichiro s’engagea d’abord comme soldat au service d’un petit seigneur d’Owari, Matsushita Yukitsuna, un vassal du clan Imagawa, puis passa au service d’Oda Nobunaga, qui récompensa ses remarquables dispositions militaires (notamment après la défaite complète du puissant clan Imagawa) en favorisant son ascension sociale. Il prit ainsi le nom de Hashiba Hideyoshi en 1567, lorsqu’il devint l’un des principaux généraux d’Oda Nobunaga (après le siège victorieux du château d’Inabayama, largement dû à ses talents militaires et diplomatiques). Nobunaga l’éleva ensuite au rang de seigneur (daimyo) de plusieurs provinces. Après l’assassinat de Nobunaga, Hideyoshi élimina rapidement le général félon (Akechi Mitsuhide), et prit l’ascendant sur le clan Oda, puis se fit adopter par un noble de la cour impériale, Konoe Sakihisa, membre du clan Fujiwara, nommer régent (kampaku) en 1585, et, en 1586, il obtint de l’empereur Go-Yōzei un nouveau nom comme fondateur de clan, et devint donc Toyotomi Hideyoshi à l’âge de 48 ans.
[5] Le clan Minamoto fut un des quatre clans qui dominèrent la politique du Japon durant l’ère Heian, les trois autres étant les Fujiwara, les Taira et les Tachibana. « Genji » est l’autre nom du clan Minamoto, d’après la prononciation alternative des caractères chinois pour Minamoto (gen) et ji, ou « clan ».
[6] Le clan Ashikaga est un important clan japonais de samouraïs qui a établi le shogunat Ashikaga et dirigé le Japon pendant plus de deux siècles, de 1336 à 1573. Les Ashikaga descendent d’une branche du clan Minamoto, originaires de la ville de Ashikaga dans la province de Shimotsuke, de nos jours la préfecture de Tochigi. Pendant près d’un siècle, le clan est divisé en deux branches rivales, les Kantō kubō Ashikaga qui gouvernent depuis Kamakura, et les Ashikaga de Kyoto, les maîtres du Japon. La rivalité se termine avec la défaite des premiers en 1439. Le clan compte de nombreuses branches, dont les clans Hosokawa, Imagawa, Hatakeyama (après 1205), Kira, Shiba et Hachisuka. Après que le chef de famille du clan Minamoto s’est éteint au début de l’époque de Kamakura, les Ashikaga se présentent comme les chefs du clan Minamoto, s’assurant du prestige lié à ce nom. Il a existé un autre clan Ashikaga sans relation de sang mais issu du clan Fujiwara.
[7] shogun cloîtré
[8] Le siège d’Osaka est une série de batailles livrées par le shogunat Tokugawa afin de détruire le clan Toyotomi. Il dure de 1614 à 1615 et est divisé en deux parties distinctes : campagne d’hive et campagne d’été.
[9] Le samouraï est un membre de la classe guerrière qui a dirigé le Japon féodal durant près de 700 ans.
[10] Les buke shohatto sont une collection d’édits, promulguée de 1615 à 1710 par le shogunat Tokugawa, afin de réglementer les pouvoirs et les activités des daimyos (gouverneurs de provinces) et de l’aristocratie guerrière samouraï. Ils étaient à la base du bakuhan taisei (système des domaines) qui mena à la fondation du shōgunat en 1603. Ces édits sont aujourd’hui considérés plus comme des codes de conduite qui expliquaient le comportement approprié d’un daimyō honorable que comme des lois qui devaient être respectées. En faisant appel à des valeurs comme la morale et l’honneur, le shōgunat réussissait à faire appliquer ces édits malgré son incapacité à les imposer directement.
[11] les lois kuge shohatto