Bienvenue sur mon site historique. Bon surf

L’histoire pour le plaisir

Marin Marais

mercredi 8 octobre 2025, par lucien jallamion

Marin Marais (1656-1728)

Violiste ou gambiste et compositeur français de la période baroque

Il naît au sein d’une famille modeste : ses parents sont Vincent Marais, cordonnier et Catherine Bellanger. Seul le frère de Vincent, prêtre, est d’un milieu social plus élevé.

En 1667, Marin Marais devient enfant de chœur [1] attaché à l’église Saint-Germain-l’Auxerrois [2]. Il y rencontrera Michel-Richard de Lalande également enfant de chœur et Jean-François Lalouette vicaire [3]).

À 16 ans, il quitte le chœur de Saint-Germain-l’Auxerrois car sa voix a mué. Il veut retourner à la cour et souhaite se perfectionner auprès de Monsieur de Sainte-Colombe dit le père , sur la basse de viole [4], instrument dont il a appris à jouer lors de sa formation d’enfant de chœur.

Sainte-Colombe, se sentant peut-être menacé par le grand talent du jeune musicien, lui dit au bout de 6 mois qu’il ne peut rien lui apprendre de plus. Titon du Tillet rapporte que Marin Marais se serait alors caché sous le cabinet de travail installé dans un mûrier du jardin de Sainte-Colombe pour tenter de percer les secrets de ce maître mais aurait été découvert et chassé au bout de quelque temps par ce dernier.

Marais entre ensuite dans l’orchestre de l’Académie royale de musique [5] dirigé par Lalouette. Le directeur et créateur de l’Académie Royale de Musique était Lully, par ailleurs maître de la musique du roi Louis XIV.

En 1676, Marin Marais épouse Catherine Darnicourt avec laquelle il aurait eu selon Titon du Tillet 19 enfants ; on a trouvé la trace de 13 enfants en tout cas, le dernier ayant été Jérôme. La pièce Le tombeau pour Marais le Cadet a vraisemblablement été écrite pour lui.

Marin Marais obtient en 1679 une charge de joueur de viole dans la musique de la Chambre du roi [6]. Il cumulera cette charge avec une carrière de musicien à l’Opéra pendant 40 ans.

C’est en 1685 que Marin Marais commence à écrire des pièces pour viole ; un premier livre paraît en 1686. C’est cette même année qu’il entreprend d’écrire pour la scène l’Idylle dramatique qui rencontrera un grand succès mais dont n’a été retrouvé que le livret.

Après la mort de Jean-Baptiste Lully, ce qui donne aux compositeurs une plus grande liberté pour faire jouer leurs œuvres, Marais écrit “Alcide”, en collaboration avec Louis Lully fils aîné de Jean-Baptiste qui sera représenté en 1693 avec un grand succès.

Il se produit parallèlement comme violiste avec d’autres musiciens de la cour, auprès de Louis XIV mais aussi auprès de son entourage* ( [7]).

Un livre publié en 1692, Pièces en trio pour les flûtes, violons et dessus de viole, montre le répertoire utilisé par Marais pour ces concerts à la cour.

En 1701, Marais est appelé à diriger une très grande cérémonie pour la guérison du Dauphin, réunissant 250 musiciens et chanteurs au cours de laquelle seront interprétés, entre autres, 2 de ses motets : “Domine salvum fac regem” [8].

Après cette importante prestation, il devient chef d’orchestre permanent à l’Opéra vers 1704. Il écrira encore“ Alcyone”, tragédie en musique représentée en 1706 qui rencontrera aussi un grand succès.

Il connaît ensuite une période moins faste avec l’échec de “Sémélé” qui sera son dernier ouvrage lyrique. Par ailleurs de nouveaux et brillants violistes viennent contester sa suprématie de violiste et de compositeur : Louis de Caix d’Hervelois et surtout Antoine Forqueray.

En 1708, Marais demande et obtient que son fils aîné, Vincent, reprenne sa charge de violiste auprès du roi. Il continue cependant à jouer à la cour jusqu’à la mort de Louis XIV, après laquelle ses activités se restreignent. Il poursuit également l’enseignement et la pratique de son instrument et vit dans une certaine aisance. Un an après le décès de sa fille aînée, le 4 août 1727, il meurt à son tour le 15 août 1728.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Marin Marais/ Portail de la musique classique/ Gambiste français

Notes

[1] c’est-à-dire enfant formé pour chanter dans le chœur composé de choristes professionnels

[2] L’église Saint-Germain-l’Auxerrois est une église située dans l’actuel 1er arrondissement de Paris. Elle fut également appelée église Saint-Germain-le-Rond. Depuis l’Ancien Régime, elle est connue comme la « paroisse des artistes ». Saint-Germain-l’Auxerrois est nommée en l’honneur de l’évêque saint Germain d’Auxerre

[3] donc chantre - c’est-à-dire choriste - remplaçant

[4] La viole de gambe, ou simplement viole, est un instrument de musique à cordes et à frettes joué à l’aide d’un archet. La famille des violes, qui a dominé la vie musicale européenne dès le 15ème siècle, se distingue de celle des violons principalement par le nombre des cordes (six et non quatre, en boyau), la présence de frettes divisant la touche comme sur le luth ou la guitare, la tenue de l’instrument sur ou entre les genoux (d’où le terme italien viola da gamba par opposition à la viola da braccio) et la tenue de l’archet, qui permet de modifier la tension des crins. Contrairement à une idée communément répandue, la famille des violes de gambe n’est pas l’ancêtre de celle des violons. Elles sont apparues presque simultanément et ont cohabité jusqu’à la période baroque, mais les violes sont tombées dans l’oubli vers la fin du 18ème siècle et jusqu’au renouveau de la musique baroque sur instruments d’époque au cours du 20ème siècle.

[5] L’académie royale de musique désigne en France, l’académie royale de musique, ancêtre de l’Opéra de Paris.

[6] Les musiciens de la chambre avaient en charge la musique profane à la cour

[7] duc de Bourgogne, madame de Montespan, Mme de Maintenon, etc.

[8] « Dieu sauve le roi ») et un autre dont on ne connaît pas le titre