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Robert II Keith

vendredi 3 octobre 2025, par lucien jallamion

Robert II Keith (mort en 1332)

Chevalier, diplomate, et maréchal écossais

Carte des principales seigneuries d'Écosse vers 1230Il commanda les forces de Robert Bruce à la bataille de Bannockburn [1].

Sous le règne de Malcolm IV au 12ème siècle, le titre de maréchal d’Écosse est attribué aux ancêtres de Robert Keith. Ce titre est héréditaire et est finalement hérité par Robert lorsque son père William meurt en 1293. Robert Keith accomplit avec sérieux son nouveau poste dès sa jeunesse et reçoit l’administration judiciaire des terres situées au-delà du Forth [2]. Il est capturé par les Anglais en 1300 au cours d’une escarmouche près de la Cree. Il est de retour en Écosse en 1308, sans doute après le paiement d’une rançon, et est présent en mars 1309 au tout premier Parlement du roi Robert Bruce à St Andrews [3].

Keith est l’un des plus expérimentés des généraux qui aident Robert Bruce à combattre les Anglais. Il charge ainsi plusieurs espions d’infiltrer la cour du roi d’Angleterre Édouard II pour obtenir des informations concernant la puissance de son armée. Lors de la bataille de Bannockburn en 1314, Keith commande environ 500 cavaliers bien qu’il ait sans doute combattu à pied les Anglais. Le maréchal affronte les archers anglais, qui ont su par le passé défaire l’infanterie écossaise, et parvient à les encercler et les mettre en déroute. La bataille s’achève par une indéniable victoire écossaise, qui assure la mainmise de Bruce sur le trône et met fin à la présence anglaise en Écosse, à l’exception notable de Berwick-upon-Tweed [4].

Après la bataille de Bannockburn, Keith continue à servir loyalement Robert Bruce et défend diplomatiquement les intérêts écossais. En 1320, il est l’un des signataires de la déclaration d’Arbroath [5], qui confirme au pape Jean XXII le statut de l’Écosse en tant que nation indépendante.

Par la suite, le maréchal est missionné en Angleterre où il signe à l’été 1323 une trêve de 13 ans avec le roi Édouard II. Il fait ensuite partie de la délégation écossaise envoyée en France en avril 1326 pour renégocier les termes de la Auld Alliance [6] avec le roi Charles IV lors du traité de Corbeil [7].

Lorsque Robert Bruce meurt en 1329, Robert Keith reste loyal envers son fils et successeur David II. 3 ans plus tard, le trône de David est menacé par le prétendant Édouard Balliol. Robert Keith est présent au sein de l’armée levée en hâte par le régent Donald II de Mar pour repousser les rebelles.

La bataille décisive a lieu le 11 août 1332 à Dupplin Moor [8] : le maréchal figure parmi les nombreuses victimes au sein du camp de David II.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Robert II Keith/ Portail de l’Écosse/ Catégories : Diplomate écossais

Notes

[1] La bataille de Bannockburn est une écrasante victoire de l’armée écossaise menée par Robert Bruce sur les troupes anglaises dirigées par Édouard II d’Angleterre pendant la première guerre d’indépendance écossaise. Elle est marquée par l’utilisation par Robert Bruce de carrés de piquiers nommés schiltrons sur lesquels viennent s’écraser les charges de cavalerie anglaises. Cette bataille entraîne une remise en question tactique de l’armée anglaise, ce qui aura un impact majeur sur les tactiques de combat de la guerre de Cent Ans.

[2] Le Forth est un des principaux fleuves d’Écosse. Long de 47 km, il prend sa source au loch Ard dans le Parc national des Trossachs et du Loch Lomond, à l’ouest de Stirling. Il coule ensuite vers l’est à travers la ville de Stirling. À partir de Stirling, le fleuve s’élargit et commence à subir l’influence de la marée. C’est d’ailleurs à cet endroit que se situe le dernier passage à gué. Il continue ensuite toujours plus à l’est, jusqu’à Kincardine où commence alors le Firth of Forth (estuaire du Forth) au bord duquel se trouve Édimbourg.

[3] St Andrews, aussi appelé Saint Andrews, est une ville écossaise située sur la côte de la mer du Nord entre Édimbourg et Dundee. Située sur la côte est de Fife, c’est l’ancienne capitale religieuse d’Écosse. Elle abrite également l’université de St Andrews.

[4] Berwick-upon-Tweed, ou simplement Berwick, est située dans le comté de Northumberland et est la ville la plus au nord de l’Angleterre, sur la côte Est, à l’embouchure de la Tweed. Elle est située à 4km au sud de la frontière écossaise. La ville a été fondée durant la période du royaume de Northumbrie qui faisait alors partie de l’Heptarchie. Le site a joué un rôle central dans les guerres qui ont opposé l’Angleterre et l’Écosse pendant des siècles ; la dernière fois que la ville a changé de main fut en 1482 quand les Anglais l’ont reconquise.

[5] La déclaration d’Arbroath est une déclaration d’indépendance écossaise, écrite en latin sous le règne de Robert Bruce dans le but de confirmer le statut de l’Écosse en tant que nation indépendante et souveraine et de justifier le recours aux forces armées si elle se trouvait injustement attaquée. Cette déclaration revêt la forme d’une lettre, datée du 6 avril 1320, qui fut envoyée au Pape Jean XXII. Signée par 51 nobles dont les principaux barons d’Écosse dans la petite ville d’Arbroath (comté d’Angus), cette lettre est la seule restante des trois écrites à l’époque. Les deux autres émanaient du Roi des Écossais et du clergé qui comportaient vraisemblablement les mêmes points.

[6] La Vieille Alliance, souvent désignée en français comme en anglais par son nom en scots, Auld Alliance, est une alliance nouée entre les royaumes de France et d’Écosse contre l’Angleterre. Bien que le traité d’Édimbourg de 1560 ait mis fin de fait à la plupart de ses dispositions, l’alliance et ses prolongements ont marqué les relations franco-écossaises de 1295 jusqu’à l’époque contemporaine.

[7] Le traité de Corbeil est signé en avril 1326 entre l’Écosse et la France, au prieuré de Saint-Jean-en-l’Isle à Corbeil-Essonnes, et plus particulièrement entre Robert 1er d’Écosse (plus connu sous le nom de Robert De Brus) et Charles IV. Le traité de Corbeil renouvelle l’Auld Alliance de 1295. Il confirma l’obligation de chacun de déclarer la guerre et de se joindre à l’autre si l’un des deux était attaqué par l’Angleterre. Thomas Randolph (1er comte de Moray) était à la tête de la délégation écossaise (alors sous le règne de Robert 1er d’Écosse). Outre le fait d’être un jalon important pour les relations entre le royaume de France et le royaume Écosse, il constitue pour Robert 1er un moyen d’affirmer sa légitimité en tant que souverain d’Écosse

[8] À la bataille de Dupplin Moor le 11 août 1332, l’armée du prétendant Édouard Balliol et des « déshérités », dirigée par Henri de Beaumont, vainc les forces écossaises, pourtant plus nombreuses.