Né à Chypre, contemporain d’Hadrien et de Marc Aurèle. Lucien de Samosate, qui dit l’avoir rencontré et voit en lui le meilleur des philosophes, lui donne près de 100 ans à sa mort.
Disciple d’Épictète pour le stoïcisme [1] et de Démétrios pour le cynisme [2], il approfondit tous les systèmes philosophiques sans jamais s’attacher à aucun d’eux. Philosophe pratique et moraliste indulgent, il fut très respecté des Athéniens [3]. D’une très grande érudition, il mourut très vieux, se laissant mourir de faim.
Démonax est également, avec le platonicien [4] Nigrinos, l’un des rares philosophes admirés par Lucien de Samosate, qui a écrit sa Vie.
P.-S.
Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Émile Chambry, Émeline Marquis, Alain Billault et Dominique Goust (trad. du grec ancien par Émile Chambry), Lucien de Samosate : Œuvres complètes, Paris, Éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2015, 1248 p. (ISBN 978-2-221-10902-1)
Notes
[1] Le stoïcisme est un courant philosophique occidental issu de l’école du Portique fondée en 301 av.jc à Athènes, par Zénon de Cition. Le stoïcisme a par la suite traversé les siècles, subi des transformations notamment avec Chrysippe de Soles en Grèce et à Rome avec Cicéron, Sénèque, Épictète, Marc Aurèle, puis exercé diverses influences, allant de la période classique en Europe en particulier au 17ème siècle, chez René Descartes jusqu’à nos jours. Un des points qui distingue le stoïcisme des autres courants philosophiques issus de l’époque hellénistique est sa psychologie qui est à la base des thérapies cognitivo-comportementales modernes
[2] Le cynisme est une attitude face à la vie provenant d’une école philosophique de la Grèce antique, fondée par Antisthène1, et connue principalement pour les propos et les actions spectaculaires de son disciple le plus célèbre, Diogène de Sinope. Cette école a tenté un renversement des valeurs dominantes du moment, enseignant la désinvolture et l’humilité aux grands et aux puissants de la Grèce antique. Radicalement antimatérialistes et anticonformistes, les Cyniques, et à leur tête Diogène, proposaient une autre pratique de la philosophie et de la vie en général, subversive et jubilatoire.
[3] Athènes est l’une des plus anciennes villes au monde, avec une présence humaine attestée dès le Néolithique. Fondée vers 800 av. jc autour de la colline de l’Acropole par le héros Thésée, selon la légende, la cité domine la Grèce au cours du 1er millénaire av. jc. Elle connaît son âge d’or au 5ème siècle av. jc, sous la domination du stratège Périclès
[4] disciple de la philosophie de Platon