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Sisinnios Triphyllios

dimanche 8 septembre 2024, par lucien jallamion

Sisinnios Triphyllios (mort en 811)

Haut fonctionnaire de l’Empire byzantin

L'Empire Byzantin en 867, à la fin du règne de Michel III.Haut fonctionnaire sous les règnes d’Irène l’Athénienne et de son successeur Nicéphore 1er.

Il apparaît dans les sources le 1er avril 799 à l’occasion de la procession triomphale d’Irène à Constantinople [1] pour la Pâques. Il est alors stratège [2] du thème de Thrace [3], la province la plus proche de la capitale. Il détient aussi le rang de patrice [4].

Il est l’un des 4 stratèges avec Bardanès Tourkos, Constantin Boïlas et Nicétas Triphyllios, son frère à conduire les 4 chevaux blancs qui tirent l’attelage impérial. Un tel privilège prouve qu’ils font partie des dignitaires les plus fidèles de l’impératrice.

Néanmoins, si Nicétas et Sisinnios sont à l’évidence des partisans d’Irène, ils s’en détournent peu à peu. Ils s’opposent notamment à l’influence croissante d’Aetios au sein de la cour impériale. Cette ascension se matérialise par le remplacement de Sisionnios comme stratège de Thrace vers 801/802 par Léon, le propre frère d’Aetios.

En outre, ils sont probablement opposés à la politique fiscale d’Irène qui repose sur la concession de larges exemptions d’impôts à différentes catégories de la population pour se concilier leur soutien, au risque de priver l’Empire de ressources importantes.

Par conséquent, le 31 octobre 802, ils font partie des principaux soutiens au coup d’état fomenté par Nicéphore, le logothète général [5], qui s’empare du pouvoir. Sisinnios devient rapidement l’un des hommes forts du nouveau régime, sans que les sources n’indiquent s’il détient un poste quelconque au sein de l’administration byzantine.

Le 30 avril 803, son frère décède et des chroniqueurs ont rapporté que Nicéphore a pu ordonner sa mort. Néanmoins, étant donné que Nicéphore et Sisionnios restent proches jusqu’en 811, cette hypothèse semble improbable.

En 811, Sisinnios accompagne l’empereur lors d’une campagne d’envergure qui doit soumettre les Bulgares. Cependant, aux côtés d’autres personnages de marque de l’Empire, dont l’empereur lui-même, il décède lors de la désastreuse déroute de la bataille de Pliska le 26 juillet [6].

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Warren Treadgold, The Byzantine Revival, 780-842, Stanford University Press, 1988, 504 p. (ISBN 978-0-8047-1462-4)

Notes

[1] Constantinople est l’appellation ancienne et historique de l’actuelle ville d’Istanbul en Turquie (du 11 mai 330 au 28 mars 1930). Son nom originel, Byzance, n’était plus en usage à l’époque de l’Empire, mais a été repris depuis le 16ème siècle par les historiens modernes.

[2] gouverneur

[3] Le thème de Thrace est un thème de l’Empire byzantin situé dans le sud-est de la péninsule balkanique et couvrant de manière variable la région géographique du même nom au cours de son histoire. On considère traditionnellement que le thème est établi vers 680, en réponse à la menace bulgare, en raison de la mention d’un certain patrikios Théodore, comte de l’Opsikion et hypostrategos de Thrace en 680/681. Cette mention ne permet cependant pas de déterminer de manière certaine si la Thrace existe en tant que commandement distinct, Théodore occupant alors un double poste, ou si elle fait administrativement partie de l’Opsikion. De fait, des strategoi distincts ne sont clairement attestés dans les sources littéraires pour la Thrace qu’en 742, tandis que des sceaux de strategoi n’apparaissent qu’à partir du 8ème siècle. À l’origine, Adrianople est probablement la capitale du thème. Sous l’impératrice Irène l’Athénienne, à la fin du 8ème siècle, le thème est divisé, sa partie occidentale constituant le thème de Macédoine ; la capitale devient alors Arcadiopolis, avec des turmarques subordonnés à Bizye et à Sozopolis.

[4] Patrice est un titre de l’empire romain, créé par Constantin 1er. Dans les années 310-320, Constantin abolit le patriciat romain, vieille distinction sociale qui avait ses racines au début de la république romaine. Le titre de patrice est désormais accordé par l’empereur à des personnes de son choix, et non plus à des familles entières. Dès son apparition, le titre de patrice permet à son titulaire d’intégrer la nobilitas, comme le faisait déjà le patriciat républicain. Le titre était décerné à des personnages puissants mais non membres de la famille impériale ; il vient dans la hiérarchie immédiatement après les titres d’Auguste et de César. Ce titre fut ensuite conféré à des généraux barbares au service de l’empire. Le titre fut encore porté par des notables gallo-romains au 6ème siècle. Sous les Mérovingiens, le titre de patrice était donné au commandant des armées burgondes. Les papes l’ont notamment décerné à plusieurs reprises pour honorer des personnages qui les avait bien servis. Le titre fut également conservé dans l’Empire byzantin, et son importance fut même accrue au 6ème siècle par Justinien 1er, qui en fit la dignité la plus haute de la hiérarchie aulique. C’était une dignité accordée par brevet. Dans les siècles suivants, elle fut progressivement dévaluée par la création de nouveaux titres. La dignité de patrice disparut à Byzance au 12ème siècle.

[5] sorte de ministre de la fiscalité

[6] La bataille de Pliska ou de Virbitza est une bataille opposant le khan bulgare Kroum à l’empereur byzantin Nicéphore 1er le 26 juillet 811. Elle se conclut par l’une des plus grandes défaites de l’empire byzantin.