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Saint Angilbert ou Angilberk

samedi 1er septembre 2018, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 26 septembre 2011).

Saint Angilbert ou Angilberk (vers 740-814)

Poète, Comte de Ponthieu

7ème abbé de l’abbaye de Centule [1], il vit 2 ans avec l’une des filles de l’empereur. il finit sa vie comme simple moine à l’abbaye de Centule.

Fils de Nithard et de Richarde, fille du comte Jérôme. Il fut élevé à la cour de Charlemagne, où il fut l’élève et l’ami du grand érudit Anglo-saxon Alcuin, dont il devint le disciple. Il fut destiné à l’état ecclésiastique et reçu des ordres mineurs tôt dans la vie. Il acquiert une grande connaissance des lettres humaines et continuera à se perfectionner dans cette connaissance sous la direction d’Alcuin tout le reste de sa vie et de suivre les conseils d’Adélard de Corbie.

Lorsque Charlemagne envoie son jeune fils Pépin, en Italie, comme roi des Lombards, en 781, il l’accompagne. Il devient son primicerius palatii [2] et un haut administrateur de Pépin et son ami. Il l’assista pendant un certain temps dans le gouvernement de l’Italie. Son rôle fut d’être un grand commis de l’état laïc. Charlemagne le fait ensuite chef du conseil de Pépin, roi d’Italie en 791. Il est aussi comte de Rouen en 787.

A son retour en France, en 791, il fut chargé par Charlemagne de la défense et du gouvernement des côtes septentrionales de l’Empire de l’Escaut à la Seine. Il établit sa résidence au château de Centule, en Ponthieu, près de l’endroit où se trouvait l’abbaye fondée par saint Riquier . Atteint d’une grave maladie, il fait vœu de se faire religieux à Centule s’il recouvre la santé. A peine guéri, il doit défendre ses terres contre les irruptions des Vikings. Il remporte une grande victoire.

Il fut envoyé à plusieurs reprises auprès du pape. Il livra le document sur I’iconoclasme [3] du francique Synode de Francfort à Adrien 1er.

Charlemagne en fait son archichapelain, l’envoie 3 fois à Rome en qualité d’ambassadeur. La première fois, en 792, il y mène Félix d’Urgel, pour lui faire abjurer son hérésie devant le pape, la seconde fois pour porter au même pape un mémoire au sujet du 2ème concile de Nicée [4] et du culte des saintes images, la 3ème fois pour s’assurer de la fidélité du peuple romain sous le pape Léon III et offrir des présents à l’église Saint-Pierre. Enfin, en 799, il suit encore à Rome, Charlemagne, qui vient recevoir la couronne impériale. En l’an 800, il a l’honneur de recevoir Charlemagne comme son invité.

Ses poèmes révèlent la culture et les goûts d’un homme du monde, jouissant de la plus grande intimité avec la famille impériale. Surnommé l’Homère de la cour, il cultive la poésie avec succès, et est membre de l’Académie Palatine [5] où il occupa le siège d’Homère.

Il s’applique à protéger les arts et les lettres et à répandre ainsi la lumière et les bienfaits au sein de sa paisible retraite. Il se retire dans l’abbaye de Centule, sans quitter néanmoins son gouvernement.

Il fut primicier [6] de la chapelle royale de 791 à 794.

A Centule, à la mort de l’abbé Symphorien, les moines, d’un commun accord, l’élisent pour le remplacer, et ce choix a la pleine approbation de Charlemagne.

Le nouvel abbé s’occupa tout à la fois du spirituel et du temporel de son abbaye ; il rebâtit presque en entier le monastère, augmenta le nombre des religieux, rétablit l’observance de la Règle dans sa première rigueur par ses exemples tout autant que par ses instructions, enrichit son abbaye d’un grand nombre de reliques.

Les non religieux utilisaient les revenus du monastère pour leurs dépenses personnelles et les moines font cadeau de leurs biens pour les dépenses de la fondation. En revanche, il dépense sa fortune pour la reconstruction de Centule, terminé à Pâques de l’année 800.

Toutes ces absences n’empêchèrent pas les moines de Centule de considérer Angilbert pour leur abbé. Il souscrit en 811 au testament de Charlemagne et devait être d’après cet acte, l’exécuteur des dernières volontés de l’empereur.

Il est l’un des témoins des dernières volontés de Charlemagne le 28 janvier 814. Il meurt peu de temps après le 18 février 814 et est inhumé en l’église du Saint-Sauveur et de Saint Richard de son monastère.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia / Renaissance carolingienne/ Noblesse franque

Notes

[1] L’abbaye de Saint-Riquier est fondée vers 625 par Riquier, fils du gouverneur de la ville de Centula (actuellement Saint-Riquier). Elle fut embellie par Dagobert 1er et sous l’abbé laïc Angilbert, gendre de Charlemagne.

[2] Durant le Haut Moyen Âge, l’archichapelain était un grand officier de l’entourage du roi carolingien. Il s’occupait du personnel de la chapelle royale et conseillait le souverain en matière ecclésiastique. Ce terme est par la suite utilisé pour désigner des officiers des rois issus de la désintégration de l’empire carolingien.

[3] L’iconoclasme est, au sens strict, la destruction délibérée de symboles ou représentations religieuses appartenant à sa propre culture, généralement pour des motifs religieux ou politiques. Ce courant de pensée rejette l’adoration vouée aux représentations du divin, dans les icônes en particulier. L’iconoclasme est opposé à l’iconodulie. L’iconoclasme ou Querelle des Images est un mouvement hostile au culte des icônes, les images saintes, adorées dans l’Empire romain d’Orient. Il se manifesta aux 8ème et 9ème siècles par des destructions massives d’iconostases et la persécution de leurs adorateurs, les iconophiles ou iconodules. Il caractérise également la Réforme protestante.

[4] Le deuxième concile de Nicée est un concile œcuménique qui eut lieu en 787. Convoqué par l’impératrice Irène, il avait pour objectif de mettre un terme au conflit politico-religieux provoqué par l’iconoclasme. Le concile a affirmé la nécessité de vénérer les images et les reliques : l’honneur n’est pas rendu aux images, ni aux reliques mais, à travers elles, à la personne qu’elles représentent.

[5] Académie palatine est le nom qui a été donné par les Modernes à un cercle de lettrés dont s’entourait le roi des Francs, puis empereur d’Occident, Charlemagne. Ce groupe fut longtemps animé par le poète, savant et théologien Alcuin, à qui l’on attribue traditionnellement l’initiative de sa fondation vers 782.

[6] Du latin primicerius, le titre de primicier (on trouve également primicère) désignait dans l’Empire romain tardif et dans l’Empire byzantin certains dignitaires de la cour ainsi que certains chefs de départements dans l’administration civile et militaire. Il fut aussi utilisé dans l’Église pour désigner les supérieurs de certaines églises ou chapitres ainsi que les responsables de divers groupes comme les chantres ou les lecteurs.