Gaius Dillius Aponianus
Sénateur et général romain
Il joua un rôle dans l’Année des quatre empereurs [1]. Aponianus finit par soutenir Vespasien, et en récompense il fut nommé consul suffect [2] pendant les premières années du règne de cet empereur.
Selon une inscription retrouvée à Cordoue [3], en Espagne, Aponianus était d’origine espagnole. Il appartenait à la tribu Sergia, et était le fils d’un Lucius et le petit-fils d’un Aulus.
L’inscription fournit le cursus honorum pour Aponianus jusqu’à l’an 69. La première position enregistrée était sa commission en tant que tribun militaire [4] avec la Legio IV Macedonica. Il a ensuite été nommé tresviri capitales [5]
Par la suite il devint questeur [6] de la province de Sicile [7], et à l’issue de cette magistrature, Aponianus rentrera au Sénat. Tribun plébéien [8] puis préteur [9], ce qui lui a permis d’occuper une place importante. À la fin de l’année 69, Aponianus fut nommé legatus legionis [10].
On pense qu’Aponianus a servi comme consul suffect vers 71 ou 73. Son nom apparaît comme consul dans les sources primaires, mais aucune ne fournit l’année exacte.
Il existe des preuves épigraphiques que en 73, il est membre du curator riparum et alvei Tiberis [11]).
Notes
[1] L’Année des quatre empereurs (ou des trois empereurs) désigne la période de juin 68 à décembre 69 voyant se succéder à la tête de l’Empire romain pas moins de trois empereurs, avant que le pouvoir n’échoie à Vespasien. Première guerre civile depuis le règne d’Auguste, elle débute dans les derniers mois du règne de Néron avec la révolte de Caius Julius Vindex dans la province de Gaule lyonnaise, premier acte de la Révolte de 69-70. Si le terme Année des quatre empereurs renvoie à une période historique légèrement plus large, on notera tout de même que, dans les faits, il y eut quatre empereurs en l’an 69.
[2] Parfois, un consul décède ou démissionne avant la fin de son mandat de douze mois. Le consul restant rétablit la collégialité par l’élection intermédiaire si le délai restant le permet ou par la désignation directe d’un consul suffectus (du participe passé du verbe sufficere, « remplacer »). Ce consul entre en fonction immédiatement, il a les mêmes privilèges et les mêmes pouvoirs que le consul remplacé mais il n’est en charge que pour la durée du mandat qui reste à couvrir. Enfin, le consul suffect ne donne pas son nom à l’année, à l’inverse du consul dit ordinaire.
[3] Cordoue est une ville située dans le sud de l’Espagne, en Andalousie. Cordoue est la capitale de la province homonyme. La ville est située sur le Guadalquivir. Les musulmans conquirent la ville en 711. Elle devient alors le principal centre administratif et politique de l’Espagne musulmane (al-Andalus). À partir de 756, elle est la capitale de l’émirat de Cordoue, fondé par le prince omeyyade Abd al-Rahman 1er.
[4] Le tribun militaire est un officier supérieur qui sert dans la légion romaine sous la Rome antique.
[5] l’une des quatre magistratures qui composaient les vigintiviri.
[6] Dans la Rome antique, les questeurs sont des magistrats romains annuels comptables des finances, responsables du règlement des dépenses et de l’encaissement des recettes publiques. Ils sont les gardiens du Trésor public, chargés des finances de l’armée et des provinces, en relation avec les consuls, les promagistrats et les publicains. Maintenue sous le Haut Empire avec son rôle comptable, cette fonction se réduit sous le Bas-Empire à une magistrature honorifique et coûteuse exercée uniquement à Rome.
[7] La Sicile a été une province de la Rome antique depuis la chute de Syracuse en 211 av. jc jusqu’à l’invasion de l’île par les Vandales en 440 apr. jc, suivi de la reconquête byzantine en 533. Elle fait partie aujourd’hui de l’Italie.
[8] Dans la Rome antique, les tribuns de la plèbe sont les représentants de la plèbe, élus pour une durée d’un an par le concile plébéien.
[9] Le préteur est un magistrat de la Rome antique. Il était de rang sénatorial, pouvait s’asseoir sur la chaise curule, et porter la toge prétexte. Il était assisté par 2 licteurs à l’intérieur de Rome, et 6 hors du pomerium de l’Urbs. Il était élu pour une durée de 1 an par les comices centuriates. La fonction de préteur fut créée vers 366 av. jc pour alléger la charge des consuls, en particulier dans le domaine de la justice. Le premier préteur élu fut le patricien Spurius Furius, le fils de Marcus Furius Camillu. Égal en pouvoir au consul, auquel il n’a pas de compte à rendre, le préteur prêtait le même serment, le même jour, et détenait le même pouvoir. À l’origine, il n’y en avait qu’un seul, le préteur urbain, auquel s’est ajouté vers 242 av. jc le préteur pérégrin qui était chargé de rendre la justice dans les affaires impliquant les étrangers. Cette figure permit le développement du ius gentium, véritable droit commercial, par contraste avec le ius civile applicable uniquement aux litiges entre citoyens romain. Pour recruter, pour former ou pour mener des armées au combat ; sur le terrain, le préteur n’est soumis à personne. Les préteurs ont aussi un rôle religieux, et doivent mener des occasions religieuses telles que sacrifices et des jeux. Ils remplissent d’autres fonctions diverses, comme l’investigation sur les subversions, la désignation de commissionnaires, et la distribution d’aides. Lors de la vacance du consulat, les préteurs, avant la création des consuls suffects, pouvaient remplacer les consuls : on parle alors de préteurs consulaires.
[10] commandant de la Legio III Gallica
[11] responsable des réparations effectuées sur la rive droite du Tibre