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Grégoire II

samedi 4 janvier 2014, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 23 septembre 2011).

Grégoire II (669-731)

89ème Pape de l’Église catholique de 715 à 731

Grégoire II 89ème Pape de l'Église catholique

Né à Rome, d’origine romaine, il fit toute sa carrière dans le palais pontifical dont le pape Sergius 1er lui avait confié la bibliothèque. Comme diacre, il accompagna le pape Constantin lors de son voyage à Byzance ou il participa aux discussions du concile de Constantinople en 692 qui marquèrent déjà les dissensions entre l’Église de Rome et Byzance. Il eut à cette occasion plusieurs conversations avec l’empereur Justinien II sur les divergences entre théologies romaine et byzantine et sur les articles du concile Quinisexte [1], que n’acceptait pas l’Église romaine.

Après la mort du pape Constantin, le 9 avril 715, il fut élu le 19 mai suivant. Dès le début de son pontificat, il fit restaurer les murs de la Ville, puis entreprit des travaux dans les basiliques Saint-Paul-hors-les-Murs et Saint Etienne hors les Murs. Il confia à des moines l’administration de l’hospice des vieillards de l’église Sainte-Marie-Majeure.

Son pontificat fut surtout marqué par ses rapports avec les Lombards, les Byzantins et l’Occident. Lorsque l’empereur byzantin Léon l’Isaurien ordonna la destruction de toutes les images, statues, mosaïques, peintures représentant Dieu, le Christ et les saints en 726, il condamna la doctrine iconoclaste [2]et répondit aux menaces de l’empereur par une lettre restée célèbre. Grégoire y opposa la barbarie de l’Orient qui se dit civilisé à la civilisation chrétienne qui se développe dans l’Occident barbare. En 718, il reçut l’Anglo-saxon Wynfrith à qui il imposa le nom de Boniface avec la mission d’évangéliser les païens de la Thuringe, de la Hesse et de la Bavière, et à qui, en 722, il conféra la consécration épiscopale pour la Germanie.

Cultivé et éloquent, il fit promulguer des Constitutions en 721 et fut, selon le Liber pontificalis un « défenseur intrépide des règles de l’Église et opposa une résistance héroïque à toutes les entreprises contraires. » Avec lui la véritable puissance temporelle du pape commence. Il est mort à Rome en 731

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Nominis/Histoire des saints/ Liste des Saints Papes/ Saint Grégoire II/

Notes

[1] Le concile in Trullo ou Quinisexte se réunit de 691 à 692 dans la prolongation des IIe et IIIe conciles œcuméniques de Constantinople, réunis en 553 puis en 680–681. Convoqué à l’initiative du seul l’empereur Justinien II, il ne rassemble que des évêques orientaux. Le concile s’ouvre à l’automne 691 dans une salle à coupole du palais impérial, d’où le nom de in Trullo. Il rassemble 220 évêques, dans leur grande majorité (183) issus du patriarcat de Constantinople. Les patriarches d’Alexandrie, d’Antioche et de Jérusalem semblent avoir été présents. Le pape, bien que mentionné sur la liste de souscription, n’est pas présent. Basile, évêque de Gortyne, appartenant à l’ancienne Illyrie (de rite latin), se proclame sans légat, sans évidence de preuve. Justinien II réunit ce concile pour mettre fin à la décadence des mœurs qui afflige selon lui l’Empire en réformant le droit canonique. Certaines mesures comme l’autorisation du mariage des prêtres étant contraires aux usages de Rome et de l’Occident, le pape Serge Ier refusa de les entériner. Justinien II ordonna d’appréhender Serge et de le faire comparaître devant le tribunal impérial, comme on avait procédé avec Martin Ier en 653. Les milices de Rome et de Ravenne s’y opposèrent violemment. Justinien fut renversé peu après, ce qui laissa l’humiliation impériale impunie. Mais ce concile accentua les divergences de pratiques séparant les Eglises occidentale et orientale.

[2] L’iconoclasme est, au sens strict, la destruction délibérée de symboles ou représentations religieuses appartenant à sa propre culture, généralement pour des motifs religieux ou politiques. Ce courant de pensée rejette l’adoration vouée aux représentations du divin, dans les icônes en particulier. L’iconoclasme est opposé à l’iconodulie. L’iconoclasme ou Querelle des Images est un mouvement hostile au culte des icônes, les images saintes, adorées dans l’Empire romain d’Orient. Il se manifesta aux 8ème et 9ème siècles par des destructions massives d’iconostases et la persécution de leurs adorateurs, les iconophiles ou iconodules. Il caractérise également la Réforme protestante.