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Han Mingdi

samedi 23 décembre 2023, par lucien jallamion

Han Mingdi (28-75)

Deuxième empereur des Han orientaux de 58 à 75

Les règnes de Mingdi et de son fils Zhangdi sont considérés comme un âge d’or des Han orientaux [1]. Des efforts sont faits pour lutter contre la corruption et les sages sont mis à l’honneur. L’influence chinoise s’étend dans le bassin du Tarim [2]. La première institution bouddhiste officielle, le Temple du cheval blanc [3], est fondée sous son règne.

Premier fils de dame Yin, l’une des épouses de Han Guang Wudi , il est prénommé Yang. Le prince héritier est alors son aîné Liu Jiang, fils de l’impératrice Guo. En 39, Liu Yang est fait duc de Donghai.

En 41, l’impératrice Guo est déposée au profit de dame Yin, Liu yang est alors promu prince. En 43, Liu Jiang et lui permutent de position et il devient prince héritier. Son prénom est changé en Zhuang. En effet, la coutume veut que personne n’ait dans son nom un caractère du prénom impérial.

En 51 il épouse la fille du général Ma Yuan. N’ayant pas de fils, elle adoptera le premier héritier, Liu Da, fils de sa nièce dame Jia.

En 51, son père lui confie la responsabilité de la politique diplomatique vis-à-vis des Xiongnu [4] qui connaissent alors une division entre Xiongnu du Nord menés par le Chanyu [5] Punu et Xiongnu du Sud dirigés par le chanyu Bi. Il maintient l’alliance existante des Han avec les Xiongnu du Sud et refuse la demande d’alliance matrimoniale [6] émise par ceux du nord.

En 57, l’empereur Guang wu décède.


Mingdi s’acquiert la réputation de lutter contre la corruption et de faire preuve d’équité envers les fils de dame Guo, qui sont ses demi-frères. En 59, sur la suggestion de son frère Liu Cang prince de Dongping, il instaure un rituel confucéen par lequel il manifeste son respect envers les hauts fonctionnaires l’ayant assisté efficacement.

En 60, dame Ma devient impératrice et son neveu et fils adoptif Liu Da devient prince héritier. Cette même année, Mingdi met à l’honneur 28 généraux ayant assisté son père dans le rétablissement de l’empire Han en plaçant leurs portraits dans une tour du palais. Le général Ma n’est pas du nombre car on estime que l’honneur d’être beau-père de l’empereur est une reconnaissance suffisante, Quatre autres généraux rejoindront l’ensemble.

En 66, il fonde une école confucéenne à Luoyang [7], destinée aux fils des hauts fonctionnaires, des marquis et des nobles Xiongnu du Sud.

L’empereur tient les Xiongnu du Nord en respect par des actions militaires et des mesures économiques. En 65, il établit la garnison de Duliao qui garde la frontière entre les Xiongnu du Nord et du Sud.

En 66 son frère Liu Jing, prince de Guangling, fomente un coup pour usurper le pouvoir. L’empereur lui pardonne tout d’abord, mais lorsqu’il apprend qu’il a essayé de lui jeter un sort, il le contraint au suicide en 67.

En 70 et en 73 respectivement, deux autres frères, Liu Ying prince de Chu et Liu Yan prince de Huaiyang complotent contre lui. Ils sont dépossédés de leur titre. Liu Ying se suicide en 71. Une campagne d’arrestation et de dénonciations forcées qui épargne les familles princières mais poursuit sévèrement leurs complices fait de nombreuses victimes, peut-être jusque 10 000 pour la première.

En 73, l’empereur envoie les généraux Geng Bing et Dou Gu à la tête d’une expédition contre les Xiongnu du nord. Ban Chao, subordonné de Dou Gu se rend alors dans l’Ouest [8] dans le royaume de Loulan [9], dont le roi balançait entre une alliance avec les Han ou avec les Xiongnu du Nord.

Lors de sa visite, Ban Chao apprend que les ambassadeurs Xiongnu sont arrivés à Shanshan et les tue. Le roi de Shanshan se reconnaît vassal des Han.

Mingdi promeut alors Ban Chao chef d’expédition pour reconquérir les autres royaumes occidentaux. A Yutian [10]), le plus fort d’entre eux, Ban Chao utilise de nouveau une méthode de choc. Alors que le roi de Yutian a envoyé un conseiller réquisitionner le cheval de Ban Chao, ce dernier prétend accepter de le donner mais fait exécuter le conseiller à son arrivée. Guang accepte alors la suzeraineté des Han.

En 74, Dou Gu et Geng Bing soumettent Cheshi [11].

Mingdi meurt en 75 et le prince Liu Da prend la succession, devenant l’empereur Zhangdi. Mingdi avait demandé qu’il ne lui soit pas élevé de temple individuel, mais que son culte soit rendu avec celui de sa mère dans le temple de l’empereur Guangwu. Par la suite, la majorité des empereurs des Han postérieurs feront placer leur tablette ancestrale dans le temple de Guangwu.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Han Mingdi/ Portail du monde chinois/ Catégories : Empereur de la dynastie Han

Notes

[1] La dynastie Han régna sur la Chine de 206 av. jc à 220 apr. jc. Deuxième des dynasties impériales, elle succéda à la dynastie Qin (221/206 av. jc) et fut suivie de la période des Trois Royaumes (220/265). Fondée par Liu Bang, chef de guerre d’origine paysanne révolté contre la dynastie Qin, elle compta 28 empereurs.

[2] Le bassin du Tarim est le plus grand bassin fluvial endoréique au monde (les données varient donnant une superficie de 500 000 km², 557 000 km² à 1 157 800 km²). Entouré par plusieurs chaînes de montagnes, le Tian Shan au nord, la chaîne des Pamirs à l’ouest et les Kunlun au sud, il correspond à la moitié sud de l’actuelle région autonome du Xinjiang (appelé aussi Turkestan oriental) dans la partie la plus occidentale de la Chine. Une grande partie du bassin est occupé par le désert du Taklamakan. Le secteur est habité par des Hans, des Mongols, des Ouighours, des Huis et d’autres populations d’Asie centrale.

[3] Le temple du Cheval blancde Luoyang, province du Henan, en république populaire de Chine, est un complexe monastique bouddhique situé dans la banlieue Est de la ville moderne, à l’emplacement où, selon la tradition, s’arrêta en 67 le cheval portant depuis l’actuel Afghanistan les premiers soutras. Les constructions et objets qu’il renferme datent essentiellement de la période allant des Jin au milieu des Qing (12-18ème siècles) et comprennent en particulier un ensemble de statues de laque de l’époque Yuan (1271-1368).

[4] Xiongnu, ou Hunnu, est une confédération de peuples nomades vivant en Mongolie, en Transbaïkalie et en Chine du Nord. Xiongnu est le nom que leur ont donné les Chinois dans l’Antiquité.

[5] Chanyu était le titre donné aux chefs des Xiongnu durant les ères de la dynastie Qin et de la dynastie Han. Il fut remplacé par le titre de Khagan chez les turco-mongol. La traduction littérale est probablement quelque chose comme « le plus grand », grossièrement équivalent au chinois « fils du ciel » car ce qui reste du langage xiongnu n’est connu que très partiellement par les écrits des historiens chinois de ces époques. Comme dans la plupart des peuples nomades, le titre était héréditaire.

[6] Heqin ou mariage d’alliance, se réfère à la pratique mise en place par certains empereurs chinois qui consiste à donner comme épouses des princesses, qui font généralement partie des branches secondaires de la famille royale, aux dirigeants des États voisins. Ce système est souvent adopté comme stratégie d’apaisement avec un État ennemi trop puissant pour être vaincu sur le champ de bataille. Cette politique n’est pas toujours efficace et implique une égalité de statut diplomatique entre l’empereur de Chine et le chef d’État bénéficiaire du mariage. Ces deux limites font que cette politique est très controversée en Chine et soulève beaucoup de critiques

[7] Luoyang, ou Loyang est une ville-préfecture de la province du Henan en Chine. On y parle le dialecte de Luoyang du mandarin zhongyuan. Située sur le Fleuve Jaune, c’est l’une des quatre capitales historiques de la Chine.

[8] actuel Xinjiang et une partie de l’Asie centrale

[9] à l’est du Taklamakan

[10] Hotan ou Khotan, est une ville-district de 85 035 km² de la région autonome du Xinjiang en Chine. Son centre urbain est une ville-oasis située entre Yarkand (Shache) et Minfeng (Niya) sur la branche de la route de la soie qui contournait le désert du Taklamakan par le sud. Cette oasis est irriguée par la rivière Hotan, dont les sources proviennent de la cordillère du Kunlun.

[11] actuelle préfecture de Changji