Il entre dans l’histoire en 600, alors qu’il n’est qu’un simple centurion. Les Avars [1] avaient fait près de 13 000 prisonniers et leur khan [2] exigeait une modeste rançon pour chaque captif.
L’empereur Maurice, parcimonieux à l’excès, refusa et les prisonniers furent tués. Une délégation fut envoyée à Constantinople [3] mais n’obtint rien de plus. Phocas, qui en faisait partie, fut giflé et humilié.
L’empereur Maurice interdit en 602 aux soldats de retourner dans leurs familles tandis que l’hiver approchait. Les soldats, fidèles à Maurice, choisissent Phocas comme représentant puis, sous les exhortations de celui-ci, se révoltent. Pendant ce temps, l’empereur est obligé de s’enfuir de Constantinople où le mécontentement jette la population dans la rue, et lorsque Phocas retourne dans la capitale, il se fait couronner empereur le 23 novembre 602.
L’empereur Maurice et sa famille sont rattrapés et exécutés le 27 novembre à l’exception de ses filles et de l’impératrice. L’année suivante, en 603, les Perses lancent une grande offensive qui les amène jusqu’en Chalcédoine [4] en 608, en face de Constantinople de l’autre côté du Bosphore [5]. Leur progression fulgurante a été favorisée par la violente politique de répression de Phocas vis-à-vis des hérétiques et des infidèles, en particulier en Égypte où il persécute les monophysites [6] mais aussi les Juifs.
Les victimes de sa tyrannie considèrent alors les Perses comme leurs libérateurs.
Son impopularité est tellement grande qu’en 610, lorsque se présente un nouveau prétendant au trône, en l’occurrence Héraclius, celui-ci obtient le soutien nécessaire pour renverser l’empereur, sans révolte. Le 4 octobre 610 il est livré à Héraclius qui le fait décapiter.