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Philippe Marie Visconti

mercredi 7 juin 2023, par ljallamion

Philippe Marie Visconti (1392-1447)

Duc de Milan de 1412 à sa mort

Bien qu’il est déclaré sain et robuste à la naissance, le petit Philippe Marie souffre dès ses premières années de rachitisme ce qui l’empêche, même adulte, de se promener ou de se tenir debout longtemps.

En 1402, Jean Galéas meurt, après avoir, 7 ans auparavant en 1395, obtenu l’élévation au rang de duc de Milan [1]. Le titre et la seigneurie des vastes possessions viscontiennes passe à l’aîné Jean Marie Visconti . Celui-ci ayant à peine 13 ans, la tutelle est confiée à sa mère Catherine Visconti , nommée régente. Le petit Philippe Marie est envoyé à Pavie [2] dont le territoire lui a été assigné comme comté par le testament du père.

Le gouvernement de Jean Marie est lourdement marqué par les conflits entre les factions politiques adverses qui recherchent alors la prédominance dans le duché. Au cours de la lutte, la suprématie revient au condottiere Facino Cane qui réussit à fomenter une rivalité entre le jeune duc et la régente.

Déterminé à atteindre son but, il voit son action se concrétiser en 1404 lorsque Jean Marie fait arrêter et enfermer sa mère dans le château de Monza [3]. Ironie du sort, ce château était celui que lui avait offert, le jour de ses noces, son mari Jean Galéas, 24 ans plus tôt. Après environ 2 mois de captivité, Catherine meurt, dans l’indifférence des grands tumultes politiques.

Seul, Philippe Marie se préoccupe d’elle, mais sans pouvoir faire grand chose car retranché derrière les murs du château de Pavie, il assiste impuissant à l’effritement de l’État créé par son père et ses ancêtres, pendant que son frère aîné se brouille toujours plus avec l’aristocratie et le peuple milanais. Jean Marie ne réserve pas à son jeune frère le même traitement. Âgé de 12 ans, le cadet est un adversaire de peu de poids en raison de sa santé fragile et du peu de moyens avec lesquels il passe son existence pavesane. Existence qui, à partir de 1410, est mise encore plus en suspens, quand Facino Cane réussit à occuper la ville.

Pour Philippe Marie, le grand changement arrive en 1412, lorsque, en l’espace de quelques jours, Facino Cane et le duc meurent. Des 2, Philippe Marie reçoit d’importants héritages. Du premier, sa veuve Béatrice Lascaris de Tende âgée de 42 ans que Facino avait confiée à Philippe Marie en même temps qu’une considérable dot, en échange de la promesse d’en faire sa conjointe  ; du second, le titre ducal et la seigneurie des territoires assujettis à Milan, héritage plus difficile à gérer puisque l’État viscontien se trouve dans une situation de profonde crise politique et économique.

Philippe Marie, personnage paranoïaque, superstitieux mais pragmatique, voire cynique, fait montre d’une considérable adresse politique. Il épouse Béatrice, soutenu par l’archevêque de Milan Bartolomeo della Capra dit Bartolomeo Capra , et, avec les ressources économiques et militaires apportées en dot par sa femme, il réussit à redresser partiellement son État. Lorsque sa femme se montre trop intéressée aux événements politiques, il la fait décapiter en 1418 près du château de Binasco [4] en même temps qu’un homme avec lequel elle est prétendument accusée d’adultère.

Philippe Marie est soupçonné de comportement luxurieux, alors qu’à sa cour il s’entoure de pages qui le suivent partout, il entretient par ailleurs un rapport stable avec Agnès du Maine , fille du comte palatin Ambrogio et probablement dame de compagnie de sa femme. En 1425, de cette relation naît Blanche Marie Visconti , unique fille naturelle de Philippe Marie.

En 1423, Giorgio Ordelaffi , seigneur de Forlì [5], meurt en laissant son fils Teobaldo Ordelaffi sous le tutorat de Philippe Marie. Ce dernier saisit l’occasion de tenter la conquête de la Romagne [6]. Une guerre éclate alors avec Florence [7], fermement décidée à contrarier ses ambitions.

Venise [8], après quelques retournements et convaincue par le comte de Carmagnola Francesco Bussone da Carmagnola , se décide à intervenir en 1425 en faveur des Florentins. La guerre se déplace en Lombardie [9] et, en mars 1426, Carmagnola fomente la révolte de Brescia [10] qu’il avait lui-même conquis pour les Visconti 5 ans auparavant. Après un long siège et la destruction de la flotte ducale qui apportait des vivres à la ville assiégée, Venise conquiert Brescia et le rivage oriental du lac de Garde [11]. Philippe Marie demande inutilement de l’aide à l’empereur Sigismond de Luxembourg et, en 1426, est contraint d’accepter la paix aux conditions proposées par le pape Martin V, la cession de Brescia et la restitution à Carmagnola de tous ses avoirs restés à Milan.

La paix est mal acceptée et par la population milanaise et par l’empereur. Les réprimandes de ce dernier donnent à Philippe Marie un prétexte pour reprendre les hostilités qui amènent à sa défaite à Maclodio [12], le 12 octobre 1427. Cette défaite est suivie d’une nouvelle paix conclue à Ferrare [13] avec la médiation de Nicolas III d’Este qui comporte pour le duché de Milan la perte définitive de Bergame [14] et de Brescia.

En 1428, se trouvant dans une impasse politique, il fait tout pour s’allier avec le duc de Savoie Amédée VIII et épousa sa fille Marie de Savoie   ; dans l’urgence des événements, il se désintéresse de la dot et, plus tard, il reverse sur la jeune femme la hargne pour la situation dans laquelle il en est venu à se trouver.

En 1431, est élu le nouveau pape, Eugène IV, Vénitien et, de ce fait, hostile aux Visconti.

Philippe Marie Visconti cède aussi au pape Forlì et Imola [15], lorsque Ferrare, Mantoue [16], le Montferrat [17] et la Savoie se liguent contre lui.

En 1433, le duc profite du départ d’Italie de l’empereur Sigismond pour envahir les Etats pontificaux [18] et les Marches [19] avec son condottiere [20] Francesco Sforza. Il prend pour prétexte l’exécution du concile de Bâle [21], et dit être mandaté pour chasser de Rome le pape Eugène IV. Ce dernier se soumet et nomme Sforza vicaire de la marche d’Ancône [22] et gonfalonier [23] pour l’acquérir à sa cause. Furieux du changement de camp de son condottiere, Philippe Marie envoie Piccinino et Fortebraccio faire une offensive dans les Etats du pape. Celui-ci est contraint de fuir à Florence, et la république est proclamée par le peuple romain en mai 1434.

Milan est également impliqué dans la guerre de succession napolitaine qui oppose René d’Anjou à Alphonse V d’Aragon. Ce dernier capture Philippe Marie près de Ponza [24] le 5 août 1435, mais il décide finalement de le libérer et de s’allier avec lui.

Le 9 novembre 1439, Picccinino est battu à Riva. Sforza et Gattamelata conquièrent Brescia, Crémone [25], Bergame et la Ghiara d’Adda [26]. Philippe Marie est obligé de reconnaître ces acquisitions à Francesco, qui épouse sa fille Blanche Marie le 25 octobre 1441. Les tenants de Sforza à la cour de Philippe voient en Blanche Marie, et donc en son mari, le successeur naturel et surtout celui qui pourrait les défendre de l’avidité vénitienne.

Le 10 décembre 1441, une nouvelle paix est conclue à Cavriana [27], entérinant l’indépendance de Gênes [28] et consacrant les conquêtes des coalisés. Philippe Marie tente en 1444 de reconquérir Crémone et Pontremoli, domaine de Sforza alors en campagne à Rome, mais ses alliés vénitiens prennent sa défense et le poursuivent jusqu’à Milan même.

Vers la fin du printemps 1446, en raison de l’aggravation de ses conditions de santé, Philippe Marie se concentre alors sur sa succession, et reconnaît le 10 novembre l’autorité suprême de son gendre Francesco sur toutes les troupes et places fortes du duché.

Francesco, à qui les sautes d’humeur de son beau-père sont désormais notifiées, hésite et repousse son retour à Milan, en demandant des garanties en échange des promesses du beau-père. Les négociations se prolongent et subissent un arrêt en raison de l’excessif enthousiasme avec lequel Sforza est attendu à Milan.

L’agonie de Philippe Marie déchaîne la course à la succession. Le 6 août, il renonce aux soins et le 11, son état empire. Dans la nuit du 12 au 13 août, il demande à être tourné dans son lit avec le visage face au mur et, peu après, il meurt, isolé comme il avait vécu.

Un groupe de nobles et de juristes de l’université de Pavie [29] instaure, à sa mort, un gouvernement républicain qui est nommé Aurea Repubblica Ambrosiana [30].

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Philippe Marie Visconti/ Portail de la Lombardie/ Catégories : Personnalité italienne du XVe siècle/ Prince de Monaco/ Famille Visconti

Notes

[1] Le duché de Milan était un État dans le nord de la péninsule italienne de 1395 à 1796. En principe fief du Saint Empire romain germanique, il était initialement de facto indépendant. Il passe cependant sous domination française au début du 16ème siècle puis fait partie des possessions des Habsbourg d’Espagne (1535-1706) puis d’Autriche (1706-1796). Les frontières du duché ont varié au cours des siècles, il couvrait surtout la Lombardie incluant Milan et Pavie, les centres traditionnels du vieux royaume d’Italie. Il se situait au centre de l’Italie du Nord, de chaque côté de la partie médiane de la vallée du Pô, bordé, au nord, par les massifs méridionaux des Alpes, les Alpes lépontines, et, au sud, par les hauteurs occidentales des Apennins, les Alpes apuanes.

[2] Pavie est une ville de la province de même nom en Lombardie (Italie). Pavie est située sur les rives du Tessin, à une dizaine de kilomètres en amont de son confluent avec le Pô. Milan, au nord, est distante de 35 km ; Gênes, au sud, de 90 km ; Turin, à l’ouest, de 110 km.

[3] Monza est une ville italienne chef-lieu de la province de Monza et de la Brianza en Lombardie, région de la plaine du Pô.

[4] Binasco est une commune italienne de la ville métropolitaine de Milan dans la région Lombardie en Italie.

[5] Forlì, ou Forly, est la ville chef lieu de la province de Forlì-Cesena en Émilie-Romagne en Italie

[6] La Romagne est une région historique, géographique et linguistique de l’Italie septentrionale et centrale, qui forme, avec l’Émilie, la région italienne de l’Émilie-Romagne. La République de Saint-marin et certaines communes des régions adjacentes de Toscane et des Marches sont considérées comme faisant traditionnellement partie de la Romagne. La Romagne n’a pas de capitale administrative propre, la ville la plus peuplée du territoire est Ravenne.

[7] Florence est la huitième ville d’Italie par sa population, capitale de la région de Toscane et siège de la ville métropolitaine de Florence. Berceau de la Renaissance en Italie, capitale du royaume d’Italie entre 1865 et 1870

[8] La république de Venise, parfois surnommée « la Sérénissime », est une ancienne thalassocratie d’Italie, progressivement constituée au Moyen Âge autour de la cité de Venise, et qui s’est développée par l’annexion de territoires divers en Italie du Nord, le long des côtes de la mer Adriatique et en Méditerranée orientale : les « Domini di Terraferma », l’Istrie, la Dalmatie, les bouches de Cattaro, l’Albanie vénitienne, les îles Ioniennes, la Crète, l’Eubée, Chypre et d’autres îles grecques, jusqu’à devenir une des principales puissances économiques européennes.

[9] La Lombardie est une région d’Italie septentrionale, située au sud de la Suisse, à l’est du Piémont, à l’ouest de la Vénétie et du Trentin-Haut-Adige et au nord de l’Émilie-Romagne. La ville de Milan en est le chef-lieu. La superficie est de 23 857 km2. Pendant et après la chute de l’Empire romain, l’Italie fut ravagée par des séries d’invasions tribales. La dernière et la plus marquante fut celle des Lombards, qui vinrent vers 570. Leur long règne donna à la région, dont Pavie était la capitale, son nom actuel, la Lombardie. Les noblesses franque, bavaroise et lombarde entretinrent des relations étroites pendant plusieurs siècles. Après des querelles initiales et la conversion des Lombards au christianisme, les relations entre les Lombards et les populations locales s’améliorèrent. Finalement, la langue et la culture des Lombards s’assimilèrent avec la culture latine, laissant des traces dans de nombreux mots de la langue italienne, des noms (notamment des toponymes), le code civil, des lois, etc. Le règne lombard prend fin en 774 lorsque le roi franc Charlemagne conquit Pavie et annexa le royaume d’Italie (principalement l’Italie du nord et centrale) à son empire

[10] Brescia est une ville italienne, située dans la province de Brescia, dont elle est le chef-lieu, en Lombardie, région de la plaine du Pô, au pied des Alpes, du mont Madeleine (870 mètres) dans le nord-ouest de l’Italie. La ville est traversée par la rivière Mella, un affluent du Oglio.

[11] Le lac de Garde est un lac des Alpes italiennes. Avec une superficie de 367 km2 et une profondeur maximale de 346 m, il est le plus grand lac d’Italie. Il est situé dans le nord de l’Italie, à mi-chemin entre Venise et Milan. Il se trouve dans une région alpine et a été formé par des glaciers à la fin du dernier âge glaciaire. Le lac est partagé entre les provinces de Vérone (au sud-est), Brescia (au sud-ouest) et Trente (au nord). La superficie du lac de Garde est de 367 km2, sa longueur maximale de 51,6 km et sa plus grande largeur de 17,2 km, pour un périmètre de 158,4 km. Sa profondeur maximale est de 346 m, la profondeur moyenne de 137 m et l’altitude du plan d’eau de 65 m au-dessus du niveau de la mer. La partie septentrionale du lac est longue et étroite, et entourée de montagnes, principalement celles appartenant au Monte Baldo.

[12] Maclodio est une commune italienne de la province de Brescia dans la région Lombardie en Italie.

[13] Ferrare est une ville italienne de la province de Ferrare en Émilie-Romagne. Située dans le delta du Pô sur le bras nommé Pô de Volano, la cité actuelle remonte au 14ème siècle, alors qu’elle était gouvernée par la famille d’Este. Sans héritier mâle, en 1597 Ferrare fut déclarée fief vacant par le pape Clément VIII. Par la Dévolution de 1598, la ville et son territoire, abandonnés par les Este passent sous le contrôle politique et administratif direct du Saint-Siège jusqu’à son intégration dans le Royaume de Sardaigne en 1859.

[14] Bergame est une ville italienne, capitale de la province du même nom, située en Lombardie, région de la plaine du Pô, à environ 50 km au nord-est de Milan. Sous les Francs, Bergame est le siège d’un comté. Aux 10 et 11ème siècle, elle passe sous la tutelle de l’évêque. Au temps des cités-états, elle est déchirée entre les factions de l’aristocratie locale, ce qui suscite l’émergence des classes populaires. Cet affaiblissement favorise les ingérences extérieures : à partir de 1329, elle passe sous la tutelle des Visconti de Milan. En 1412, elle est assiégée par Facino Cane, puis, en 1419, par Carmagnola, qui finit par s’en emparer, pour le compte de Venise, en 1427. En 1797, Bonaparte la rattache à la République cisalpine, puis au Royaume d’Italie. Elle suit ensuite l’histoire de la Lombardie sous domination autrichienne

[15] Imola est une ville italienne de la province de Bologne en Émilie-Romagne. La commune d’Imola s’élève au milieu de la Plaine du Pô à une altitude variant de 7 à 323 mètres au-dessus du niveau de la mer, sur la via Emilia entre Bologne (33 km à l’ouest) et Faenza (16 km à l’est).

[16] Mantoue

[17] Le Montferrat est une région historique du Piémont, dans le nord-ouest de l’Italie. Il s’étend essentiellement sur les actuelles provinces d’Asti et d’Alexandrie. Comté à l’origine, puis marquisat en 967 et enfin duché en 1574, le Montferrat a connu, au cours des siècles plusieurs phases : le règne des Alérame, descendants d’Alérame, le premier marquis ; le règne des Paléologue à partir de 1305 par carence de descendant mâle de la famille précédente ; l’occupation impériale de 1533 à 1536 en raison de la même carence ; le règne des Gonzague, déjà ducs de Mantoue, à compter de 1536 ; la guerre de Succession de Montferrat de 1613 à 1617 en raison d’un problème de descendance

[18] Les États pontificaux, États de l’Église ou États du Pape sont les États qui furent entre 754 et 1870 sous l’autorité temporelle du pape. Le premier noyau de ces États était baptisé patrimoine de saint Pierre. Les accords du Latran en 1929 ayant réglé la question romaine sans toutefois se prononcer sur l’abolition des États pontificaux proclamée par Victor-Emmanuel II en 1870 mais non acceptée par le pape, on considère que leur continuité se retrouve aujourd’hui dans l’État de la Cité du Vatican. En 344 a été achevée la basilique Saint-Pierre à Rome, l’Empire byzantin s’est emparé de la riche cité religieuse en 593 sous le pape Grégoire le Grand, et c’est en 756 que le roi des Francs Pépin le Bref délivre Rome, conférant au pape Étienne II le pouvoir sur les régions contiguës à la basilique Saint-Pierre, donnant lieu aux États de l’Église

[19] Les Marches sont une région d’Italie centrale dont le siège se situe sur les bords de l’Adriatique, dans la ville portuaire d’Ancône. Elle est divisée en cinq provinces, celles d’Ancône, de Macerata, de Pesaro-Urbino, d’Ascoli Piceno et de Fermo, situées entre la chaîne des Apennins et la mer Adriatique

[20] Apparu en Italie au Moyen Âge, un condottiere (au pluriel condottieres ou condottieri, de l’italien condotta, contrat de louage), ou capitano di ventura, est un chef d’armée de mercenaires. Il est de fait le chef de compagnies d’hommes d’armes

[21] Le 17ème concile œcuménique de l’Église catholique commence à Bâle le 23 juillet 1431. Transféré par Eugène IV à Ferrare en 1437 puis à Florence en 1439, il se termine à Rome en 1441. Martin V étant mort peu avant, Gabriele Condulmer est élu pape ce jour-là et prend le nom d’Eugène IV. Giuliano Cesarini, cardinal de Saint-Ange et légat en Allemagne doit présider le concile, mais aucun prélat n’était encore arrivé à Bâle et le concile est ouvert par Jean de Polémar, chapelain du pape, et Jean de Raguse, procureur général des Dominicains, délégués par le cardinal Cesarini le 23 juillet. Le 14 décembre 1431, le concile s’affirme supérieur au pape et confirme le décret Frequens rendu à Constance. Le 18 décembre, Eugène IV, prétextant une faible participation, dissout le concile de Bâle et le transfère à Bologne, mais appuyé par l’empereur Sigismond, il continue à siéger. Le 29 avril 1432, les pères du concile somment le pape de révoquer la bulle de dissolution, sinon ils procèderont « selon le droit divin et humain, pour le bien de l’Église ». Le concile ouvre un procès contre le pape le 6 septembre suivant. Le 13 juillet 1433, le concile retire au pape le droit de conférer les hautes dignités ecclésiastiques et lui donne 60 jours pour se rétracter. Le 29 juillet, le pape déclare nul et non avenu tout ce que décidera le concile contre lui. Le 15 décembre 1433, Eugène IV doit reconnaître la nullité de sa décision et la légitimité du concile par la bulle Dudum Sacrum. Le 26 juin 1434, le concile réaffirme solennellement sa supériorité au pape

[22] La Marche d’Ancône (ou les Marches d’Ancône) est une ancienne province des États pontificaux située le long de l’Adriatique, au sud de la légation d’Urbino. Elle correspond aujourd’hui à la région des Marches en Italie. C’est l’une des quatre provinces instituées en 1210 par le pape Innocent III, à l’intérieur des États de l’Église.

[23] Le gonfalonnier ou gonfalonier est la personne chargée de porter le gonfalon (Le terme a d’abord été utilisé pour désigner un étendard ou une enseigne réunissant autour de ses plis les vassaux d’un seigneur suzerain. Il pouvait également être utilisé lors du rassemblement de l’ost.). Ce terme est particulièrement utilisé au cours du Moyen Âge en Occident.

[24] L’île Ponza fait partie de l’archipel des îles Pontines dans la Mer Tyrrhénienne, à 33 km à l’ouest du Mont Circé. L’île de Ponza a servi depuis l’empire romain de prison dorée. Le pape Silvère y fut exilé au 6ème siècle. Il en est d’ailleurs le saint patron

[25] Crémone est une ville italienne, chef-lieu de la province de même nom en Lombardie, dans la région de la plaine du Pô, dans le nord de l’Italie. Fortifiée par les romains en 218 av.jc, Crémone faisait partie de la 10ème région romaine, En 1093, la ville de Crémone rejoignit l’alliance de Mathilde de Toscane contre le Saint Empire romain germanique, En 1214, prise de Crémone par Frédéric II du Saint-Empire.

[26] La Gera d’Adda est une région de la plaine lombarde située entre la rivière Adda à l’ouest, la rivière Serio à l’est et le fossé de Bergame au nord. La frontière sud est basée sur des sources historiographiques précises, remontant à l’empereur Charles V de Habsbourg et répétée dans des édits ultérieurs, qui l’identifient aux extrémités sud des municipalités de Rivolta d’Adda, Pandino, Dovera Vailate, Misano di Gera d’Adda et Caravaggio.

[27] Cavriana est une commune de la province de Mantoue dans la région Lombardie en Italie.

[28] Gênes est une ville italienne, capitale de la Ligurie, premier port italien et deuxième port de la mer Méditerranée. Gênes est située sur le golfe de Gênes, partie septentrionale de la mer de Ligurie. La ville correspond à l’inclinaison de l’arc de cercle formé à cet endroit par la côte. Au nord de la ville commencent les Apennins, débouchant à proximité sur la plaine du Pô. Gênes offre une façade méditerranéenne au nord de l’Italie, à 193 km de Nice au sud-ouest, à 155 km de Milan au nord et à 518 km de Rome au sud-est.

[29] L’université de Pavie est une université italienne, fondée en 1361

[30] République ambrosienne