Josué ben Gamla ou Yehoshoua ben Gamla (mort en 68)
Grand prêtre juif du Second Temple qui officia vers 64
Après ses fiançailles avec Martha fille de Bœthos , celle-ci obtient, en soudoyant le roi, que son mari soit promu à la haute charge de Grand-prêtre [1]. Il l’épousera ensuite, avec l’assentiment des Sages [2], bien qu’elle fût veuve.
Josué fait construire des tables en or pour les sorts utilisés le Jour du Grand Pardon [3]. Cependant, il gagne les éloges de la postérité pour l’attention qu’il porte à l’éducation des jeunes, faisant ouvrir des écoles dans toutes les villes pour les enfants dès 6 ans.
Josué est forcé de céder sa fonction à Mattathias ben Theophilos, un an plus tard. Il demeure cependant l’un des chefs de Jérusalem [4] et s’oppose en 68, avec l’ancien Grand-prêtre Anan et d’autres personnages influents, à l’élection de Pinhas ben Chmouel au poste de Grand-prêtre, sans succès.
Il avertit aussi le père de Flavius Josèphe d’un complot visant à déposer Josèphe du commandement militaire de la Galilée [5].
Josué tentera encore d’empêcher les Iduméens [6], belliqueux et fanatiques, d’entrer dans Jérusalem, alors la proie de toutes les dissensions.
Ils s’en vengeront en l’exécutant, ainsi qu’Anan, comme traîtres à leur pays.
Notes
[1] Le grand prêtre est le titre que portait le premier des prêtres dans la religion israélite ancienne et dans le judaïsme classique, depuis l’émergence de la nation israélite jusqu’à la destruction du Second Temple de Jérusalem. Les grands prêtres, comme d’ailleurs tous les prêtres, appartenaient à la lignée d’Aaron. Pendant la période du Second Temple, le grand prêtre exerça souvent la charge de président du Sanhédrin. Son rôle déclina avec l’occupation romaine (à partir de 63 av. jc) puis la fonction de grand Prêtre disparut avec la destruction du Second Temple.
[2] Ḥaza"l (nos sages, de mémoire bénie) est un terme générique désignant, dans le judaïsme rabbinique, les dirigeants spirituels du peuple d’Israël et les décisionnaires en matière de Halakha (Loi juive) dans la période s’étendant du Second Temple à la clôture du Talmud de Babylone, au 6ème siècle de l’ère commune. Les Sages se situent à une période cruciale de l’histoire juive, où les Juifs passent d’un statut de nation juive centrée autour de leur terre, la Judée et de leur Temple, à un peuple dont le centre est principalement spirituel. Ils jouent un rôle crucial dans la transmission des traditions orales juives rabbiniques, sous forme orale d’abord, écrite ensuite.
[3] Yom Kippour également appelé le Jour du Grand Pardon, est un jour saint du judaïsme. Fixé au 10ème jour du premier mois de l’année juive civile, il est observé au temps des temples de Jérusalem par un chômage complet, un jeûne et un rituel élaboré au cours duquel un bouc chargé des fautes d’Israël est envoyé dans le désert tandis que le grand-prêtre d’Israël pénètre pour la seule fois de l’année dans le saint des saints afin d’y rencontrer Dieu. Après la destruction des temples, seul le souvenir de ce rituel subsiste dans la liturgie ; la loi juive appuie en revanche sur le chômage et diverses privations outre le jeûne pour réaliser au mieux la « mortification des esprits » décrétée par la Bible. Les rabbins rapportent que Dieu signe en ce jour le destin du peuple juif pour l’année à venir, et rappellent à la suite des prophètes que ce jour expie seulement les fautes commises envers Dieu mais non envers autrui ; ils enseignent de surcroît qu’il est, en dépit de sa solennité et de son austérité, l’un des jours les plus joyeux du calendrier juif. Yom Kippour a donc lieu en septembre ou en octobre dans le calendrier grégorien selon les années. Devenu au fil du temps le point culminant d’une période pénitentielle d’au moins 10 jours, il est marqué par un chômage et un jeûne complets, ainsi qu’une longue prière répartie en cinq offices, et enrichie de nombreuses compositions liturgiques déclamées par un chantre souvent recruté pour l’occasion.
[4] Ville du Proche-Orient que les Israéliens ont érigée en capitale, que les Palestiniens souhaiteraient comme capitale et qui tient une place centrale dans les religions juive, chrétienne et musulmane. La ville s’étend sur 125,1 km². En 130, l’empereur romain Hadrien change le nom de Jérusalem en « AElia Capitolina », (Aelius, nom de famille d’Hadrien ; Capitolina, en hommage au dieu de Rome, Jupiter capitolin) et il refonde la ville. Devenue païenne, elle est la seule agglomération de la Palestine à être interdite aux Juifs jusqu’en 638. Durant plusieurs siècles, elle est simplement appelée Aelia, jusqu’en 325 où Constantin lui redonne son nom. Après la conquête musulmane du calife Omar en 638, elle devient Iliya en arabe, ou Bayt al-Maqdis (« Maison du Sanctuaire »), équivalent du terme hébreu Beit ha-Mikdash (« Maison sainte »), tous deux désignant le Temple de Jérusalem, ou le lieu du voyage et d’ascension de Mahomet, al-Aqsa, où se situait auparavant le temple juif
[5] La Galilée est souvent citée dans l’Ancien Testament, et sa partie septentrionale évoquée comme "la Galilée des Gentils" dans le Nouveau Testament. Elle est décrite par Flavius Josèphe qui évoque son histoire, son peuplement sa géographie, et lui donne deux parties : la Galilée supérieure, en grande partie peuplée de Gentils, et la Galilée inférieure, en grande partie peuplée de Juifs. Son nom de Galilée pourrait venir d’un peuplement celte, comme plus au nord la Galatie. Elle recouvrait avant la Captivité les territoires des tribus d’Issacar, de Zabulon, de Nephthali et d’Asher. Comme les Galiléens étaient de bons cultivateurs, plantant des figuiers, des oliviers, des noyers, des palmiers, des habiles artisans et de bons pêcheurs, la Galilée était prospère avec 400 villes, certaines très peuplées.
[6] L’Idumée est le nom d’une région limitrophe de la Judée pendant la période du Second Temple. Elle s’étend du sud des monts de Judée au nord du Néguev.