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Éon 1er de Penthièvre

vendredi 9 décembre 2022, par ljallamion

Éon 1er de Penthièvre (999-1079)

Comte de Penthièvre de 1035 à 1079

En 1040, il s’empare de son neveu Conan II de Bretagne, successeur désigné à la tête du duché de Bretagne [1], puis après sa libération en 1047, il continue de régner sur une grande partie du territoire jusqu’à sa capture en 1056.

Fils cadet du duc de BretagneGeoffroi 1er et d’ Havoise de Normandie , fille du duc de Normandie Richard 1er. Son frère aîné est Alain III de Bretagne.

En 1031, il est présent avec son frère le duc Alain III de Bretagne avec lequel il semble exercer une sorte de corégence, lors d’une donation faite à l’Abbaye du Mont-Saint-Michel [2] et l’année suivante lors de la fondation de l’abbaye Saint-Georges de Rennes [3] dont leur sœur Adèle devient la première abbesse.

Après un conflit avec son frère et l’arbitrage de leur oncle Judicaël évêque de Vannes [4], il obtient d’Alain III en 1035 un vaste apanage constitué dans les évêchés de Saint Brieuc [5], Tréguier [6] Saint-Malo [7] et Dol-de-Bretagne [8], et qui comprend les comtés et baronnies de Penthièvre [9], Goëlo [10] et Lamballe [11].

Après la disparition prématurée de son frère Alain III, en 1040 et le remariage de Berthe de Blois il s’empare de la garde de son neveu Conan II de Bretagne et se proclame comte de Bretagne. Le jeune duc ne sera libéré par ses fidèles qu’en 1047.

Éon, vaincu par Guillaume le Conquérant alors qu’il combattait aux côtés du roi Henri 1er de France à la bataille de Mortemer en 1054 [12], s’allie avec le comte Geoffroy III d’Anjou contre le jeune duc de Normandie.

En 1056 Conan II se rend maître de Rennes [13] et le fait prisonnier. En 1062 la paix est conclue entre le duc et Geoffroy Boterel, fils aîné d’Éon qui continuait seul le combat.

Des années plus tard, bien que très âgé, Éon participe encore en 1075 aux soulèvements des féodaux contreHoël II de Bretagne, le successeur de Conan II il laisse toutefois la conduite des opérations à son fils aîné Geoffroy Boterel.

Il meurt le 7 janvier 1079 et est inhumé dans la cathédrale de Saint-Brieuc

Il épousa vers 1035 Orguen ou Agnès, fille du comte de Cornouaille [14] Alain Canhiart.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Stéphane Morin Trégor, Goëlo, Penthièvre. Le pouvoir des Comtes de Bretagne du xie au xiiie siècle Presses Universitaires de Rennes & Société d’émulation des Côtes-d’Armor, Rennes 2010 (ISBN 9782753510128).

Notes

[1] Le Duché de Bretagne est un duché féodal qui a existé de 939 à 1547. Son territoire, partie de celui de l’ancienne Armorique, correspond à la région Bretagne actuelle avec une grande partie du département de la Loire-Atlantique où se trouvent la ville de Nantes et l’ancien pays de Retz. Le duché s’est trouvé, au fil des siècles, dans les zones d’influence du duché de Normandie, du royaume de France et du royaume d’Angleterre. À plusieurs reprises, les ducs ont essayé de se détacher de ces influences. Succédant au royaume de Bretagne, le duché naît en 936, en plein cœur de l’occupation de la Bretagne par les troupes viking du chef Incon. Alain Barbetorte, petit-fils du dernier roi de Bretagne Alain 1er Le Grand, libère le pays du joug normand et devint alors le premier duc de Bretagne. Pendant près de trois siècles, du 10ème siècle au 12ème siècle, les grandes maisons comtales bretonnes (Nantes, Rennes, Cornouaille) se disputent ardemment le pays breton et finissent par posséder le duché les unes après les autres.

[2] L’abbaye du Mont-Saint-Michel est une ancienne abbaye bénédictine et un monument historique situé sur l’îlot du mont Saint-Michel, qui se trouve lui-même sur le territoire de la commune française nommée Le Mont-Saint-Michel, dans le département de la Manche en région de Normandie.

[3] L’abbaye Saint-Georges de Rennes est une ancienne abbaye bretonne fondée par le duc Alain III de Bretagne en 1032 afin d’y accueillir sa sœur Adèle et les moniales bénédictines. L’abbaye est brûlée avec une partie de la ville par Henri II d’Angleterre à la fin du 12ème siècle. Elle se trouve en dehors de la cité jusqu’à l’extension des murailles en 1448.L’abbatiale est détruite vers 1820. La piscine Saint-Georges et le palais Saint-Georges occupent aujourd’hui son emplacement.

[4] Le diocèse de Vannes est un des neuf diocèses historiques de Bretagne. Dépendant du siège métropolitain de Tours, le diocèse de Vannes a été érigé au 5ème siècle par Saint Patern l’un des 7 saints fondateurs de la Bretagne. Ses limites correspondent alors, à celles de la cité gallo-romaine des Vénètes. Pendant tout le 6ème siècle, le siège épiscopal est occupé par des évêques d’origine gallo-romaine, les premiers évêques bretons ne sont attestés qu’à partir du 7ème siècle.

[5] Selon la légende, le diocèse de Saint-Brieuc aurait été érigé au 5ème siècle par saint Brieuc l’un des 7 saints fondateurs de la Bretagne. L’évêché de Saint-Brieuc a été fondé par Nominoë, en 848, quand, souhaitant se faire couronner roi, il chasse les évêques de 4 évêchés de Bretagne qui s’y opposent en les accusant de simonie, nomme 4 nouveaux évêques pour les remplacer et crée 3 évêchés à partir des monastères fondés par saint Tugdual, saint Brieuc et le monastère de Dol fondé par saint Samson. Il décide de faire de l’évêché de Dol un archevêché pour la nouvelle province de Bretagne qu’il a décidé de détacher de celle de Tours malgré l’opposition des papes. Il constitue jusqu’à la Révolution française, l’un des 9 évêchés de la Bretagne historique, dont le territoire était principalement constitué par le Pays de Saint-Brieuc.

[6] Le diocèse de Tréguier est un ancien diocèse de l’Église catholique en France. Il était, jusqu’au Concordat, l’un des neuf diocèses ou évêchés historiques de Bretagne, dont le territoire était principalement constitué par le Trégor. Fondé en 542, selon la tradition ou la légende, par saint Tugdual, qui en fut le premier évêque, l’évêché de Tréguier disparut lors de la Révolution le 12 juillet 1790 (décret du 14 novembre 1789) et le dernier des évêques, Monseigneur Le Mintier, s’enfuit à Jersey en 1791. Juste auparavant, il se réfugie au Château de Boisriou à Trévou-Tréguignec. En 1801, Tréguier est rattaché à l’évêché de Saint-Brieuc.

[7] Le diocèse de Saint-Malo (dit également évêché de Saint-Malo) est un ancien diocèse de l’Église catholique en France. Il est un des neuf diocèses ou évêchés historiques de Bretagne. Son territoire correspondait au Pays de Saint-Malo qui est principalement situé sur les actuels départements d’Ille-et-Vilaine, des Côtes-d’Armor et une partie du Morbihan (région de Ploërmel). Son siège épiscopal se trouvait à Saint-Malo, après avoir été à Aleth jusqu’au 11ème siècle.

[8] Le diocèse de Dol est un ancien diocèse de l’Église catholique en France. Il était un des neuf diocèses ou évêchés historique de Bretagne. Le territoire du diocèse correspondait au Pays de Dol et le siège épiscopal se trouvait à Dol-de-Bretagne. Il est caractérisé par de nombreuses enclaves sur tout le territoire breton.

[9] Le comté de Penthièvre est le nom d’un fief breton situé au nord du duché, entre Saint-Malo et Saint-Brieuc. Le duc Alain III de Bretagne donna le comté en apanage à son frère Eudes en 1035, qui forma ainsi une branche cadette de la maison souveraine de Bretagne.

[10] Le Goëlo est un ancien pays de Bretagne, qui comprenait le nord-ouest de l’ancien évêché de Saint-Brieuc, sur la côte ouest de la baie de Saint-Brieuc, jusqu’à l’embouchure du Trieux. L’archidiaconé du Goélo comprenait, en plus de la définition actuelle du Goello, le secteur de Loudéac. Il correspondait à une bande de l’ouest de l’évêché de saint Brieuc. Le reste de l’évêché de Saint Brieuc était appelé archidiaconé de Penthièvre.

[11] Lamballe est une commune française située dans le département des Côtes-d’Armor

[12] La bataille de Mortemer est un affrontement militaire survenu sur le territoire de la commune de Mortemer, dans le duché de Normandie, en 1054.

[13] Rennes est une commune de l’Ouest de la France, chef-lieu du département d’Ille-et-Vilaine. La ville voit son pouvoir politique s’accroître au Moyen Âge en devenant successivement forteresse des Marches de Bretagne puis capitale du duché de Bretagne. Sous l’Ancien Régime, l’union de la Bretagne à la France range progressivement Rennes au rang de grande ville provinciale. L’implantation du Parlement de Bretagne à Rennes au 16ème siècle puis du palais du Parlement de Bretagne au 17ème siècle a cependant permis à la Bretagne de conserver jusqu’à la Révolution française une certaine autonomie à l’égard du pouvoir royal de l’époque.

[14] La Cornouaille est une ancienne division politique et religieuse de la Bretagne. Les premières mentions écrites du toponyme datent de la fin du haut Moyen Âge, dans la Vie de Samson, voire plus tard, dans l’Hymne de Guénolé. La Cornouaille a donné son nom au légendaire "royaume de Cornouaille", ainsi qu’à l’honor et au comté de Cornouaille. Elle donne aussi son nom à l’évêché de Quimper, appelé aussi diocèse de Cornouaille, disparu comme tel à la Révolution. La maison de Cornouaille a donné au duché de Bretagne plusieurs de ses dirigeants.