Bienvenue sur mon site historique. Bon surf

L’histoire pour le plaisir

Giorgio 1er Ghisi

dimanche 29 mai 2022, par lucien jallamion

Giorgio 1er Ghisi

Noble latin d’origine vénitienne-Seigneur de Tinos et Mykonos-Baron de Chalandritsa-Seigneurs tierciers d’Eubée

 Péloponnèse au Moyen Âge (source : wiki/Principauté d'Achaïe)Fils de Bartolomeo Ghisi , seigneur de Tinos [1] et Mykonos [2], et petit-fils d’ Andrea Ghisi , qui avait conquis les îles en 1207 au cours de la 4ème croisade [3].

Du vivant de son père, il avait épousé la fille et héritière de Guy de Dramelay et était ainsi devenu baron de Chalandritsa [4], l’une des 12 baronnies originelles de la principauté d’Achaïe [5].

En 1292, alors qu’il occupait la charge de capitaine de la châtellenie de Kalamata [6], il attaqua les troupes de Roger de Lauria qui avaient débarqué près de Pylos [7]. L’amiral revenait d’une campagne contre l’Empire byzantin [8], au cours de laquelle il avait aussi mis à sac certaines possessions latines de l’Égée, dont Tinos et Mykonos. Cependant, Giorgio Ghisi fut battu et capturé par les Catalans et dut payer une rançon de 10000 hyperpères [9] pour sa libération.

Son épouse étant décédée avant lui, la baronnie de Chalandritsa passa dans d’autres mains, peut-être celles d’un gendre marié à une fille hypothétique.

Vers 1299, il se remaria avec Alice dalle Carceri, héritière du tiers central de l’île d’Eubée [10]. En l’épousant, il devint ainsi l’un des trois seigneurs “tierciers” qui se partageaient l’île.

Au printemps-été 1302, au cours d’une guerre entre Venise [11] et l’Empire byzantin, il s’associa avec deux autres citoyens vénitiens, Belletto Giustinian et Bartolomeo Michiel, pour reconquérir les îles de Kéa [12] et Sérifos [13]. Celles-ci avaient été reconquises sur les Latins au profit des Byzantins une vingtaine d’années auparavant par Licario .

Les forces de la Républiques vénitiennes étaient appuyées par des particuliers qui armaient des navires sur leurs fonds propres et recevaient en échange le droit de garder les territoires conquis. Selon les termes de l’accord entre les trois associés, Ghisi devait recevoir la moitié de chaque île, et ses deux collègues un quart chacun. Profitant des circonstances, Giorgio occupa cependant la majeure partie des 2 îles, ce qui poussa ses anciens associés à lui intenter un procès qui dura au moins jusqu’en juillet 1304.

À la mort de son père, Giorgio Ghisi hérita du fief familial, les îles de Tinos et Mykonos.

Il mourut le 15 mars 1311 lors de la défaite du duc d’Athènes [14] contre la compagnie catalane à la bataille d’Halmyros [15]. Sa veuve Alice assura la régence pour son fils encore mineur Bartolomeo II Ghisi , qui lui succéda par la suite.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Giorgio Ier Ghisi/ Portail du Moyen Âge tardif/ Catégories : Histoire de la Grèce médiévale

Notes

[1] Tínos est une île du nord des Cyclades grecques, dans la mer Égée méridionale. Elle se situe entre Andros et Mykonos. Son port principal et sa capitale, Tinos, est dominé par l’imposant rocher de l’Exombourgo (640 m).

[2] Mykonos ou Myconos est une île de la mer Égée située dans le nord des Cyclades grecques, localisée entre Tinos au nord, Syros à l’ouest, Paros et Naxos au sud.

[3] La quatrième croisade est une campagne militaire qui fut lancée de Venise en 1202. Levée à l’origine en vue de reconquérir les lieux saints sous domination musulmane, elle aboutit en fait à la prise et au pillage de la ville chrétienne de Constantinople par les croisés, et à la fondation de l’Empire latin de Constantinople qui dura de 1204 à 1261.

[4] Chalandrítsa est une ville de Grèce en Achaïe. Au 13ème/14ème siècle, elle constitue une des baronnies de la principauté d’Achaïe, ayant été donnée en fief vers 1206 à un membre de la famille de Dramelay, puis est achetée par Martin Zaccaria.

[5] La principauté d’Achaïe également écrit Achaye ou de Morée est une seigneurie fondée par Guillaume de Champlitte pendant la quatrième croisade (1202/1204). La principauté, s’étendant au départ sur tout le Péloponnèse, est vassale du royaume de Thessalonique jusqu’à la disparition de celui-ci, date à laquelle elle devient la principale puissance franque de la région. La bataille des îles Échinades en 1427 ouvre la voie à sa reconquête par les troupes byzantines. La Chronique de Morée relate la conquête franque et une partie de l’histoire de la principauté.

[6] Kalamata est une ville de Grèce située dans le sud du Péloponnèse, dans le district régional de Messénie dont c’est le chef-lieu. Située au fond du golfe de Messénie, au pied du Taygète, elle est la deuxième plus grande ville de la péninsule après Patras. En 1205 les croisés français de la principauté d’Achaïe s’en emparent ; elle est attribuée à Geoffroi 1er de Villehardouin. Guillaume II de Villehardouin avait une préférence marquée pour le château de Kalamata, où il était né et où il mourut. Kalamata est reconquise par les Grecs du despotat de Morée vers 1425, en même temps que les derniers territoires de la principauté d’Achaïe.

[7] Pylos est une ville de Grèce, en Messénie. Elle est aussi connue sous le nom de Navarin. Au moyen age le site est alors appelé Port-de-Jonc, Zonchio ou Avarinos/Navarin. Un château est construit sur le site de l’acropole antique à la fin du 13ème siècle par les « Francs » de la principauté d’Achaïe ; il portera par la suite le nom de Paléo Navarino (Vieux-Navarin) ou Paleokastro (vieux château). La forteresse passe ensuite à la République de Venise au début du 15ème siècle. Une nouvelle forteresse (Néo-Navarino) est construite par les Turcs après leur défaite à Lépante au 16ème siècle au sud de la rade, et l’ancienne forteresse est alors abandonnée. La rade fut le théâtre de la bataille de Navarin, qui se déroula, le 20 octobre 1827, entre la flotte égypto-ottomane et une flotte franco-anglo-russe dans le cadre de l’intervention des futures Puissances Protectrices. La défaite ottomane fut totale. La bataille de Navarin fut une étape décisive vers l’indépendance de la Grèce.

[8] L’Empire byzantin ou Empire romain d’Orient désigne l’État apparu vers le 4ème siècle dans la partie orientale de l’Empire romain, au moment où celui-ci se divise progressivement en deux. L’Empire byzantin se caractérise par sa longévité. Il puise ses origines dans la fondation même de Rome, et la datation de ses débuts change selon les critères choisis par chaque historien. La fondation de Constantinople, sa capitale, par Constantin 1er en 330, autant que la division d’un Empire romain de plus en plus difficile à gouverner et qui devient définitive en 395, sont parfois citées. Quoi qu’il en soit, plus dynamique qu’un monde romain occidental brisé par les invasions barbares, l’Empire d’Orient s’affirme progressivement comme une construction politique originale. Indubitablement romain, cet Empire est aussi chrétien et de langue principalement grecque. À la frontière entre l’Orient et l’Occident, mêlant des éléments provenant directement de l’Antiquité avec des aspects innovants dans un Moyen Âge parfois décrit comme grec, il devient le siège d’une culture originale qui déborde bien au-delà de ses frontières, lesquelles sont constamment assaillies par des peuples nouveaux. Tenant d’un universalisme romain, il parvient à s’étendre sous Justinien (empereur de 527 à 565), retrouvant une partie des antiques frontières impériales, avant de connaître une profonde rétractation. C’est à partir du 7ème siècle que de profonds bouleversements frappent l’Empire byzantin. Contraint de s’adapter à un monde nouveau dans lequel son autorité universelle est contestée, il rénove ses structures et parvient, au terme d’une crise iconoclaste, à connaître une nouvelle vague d’expansion qui atteint son apogée sous Basile II (qui règne de 976 à 1025). Les guerres civiles autant que l’apparition de nouvelles menaces forcent l’Empire à se transformer à nouveau sous l’impulsion des Comnènes avant d’être disloqué par la quatrième croisade lorsque les croisés s’emparent de Constantinople en 1204. S’il renaît en 1261, c’est sous une forme affaiblie qui ne peut résister aux envahisseurs ottomans et à la concurrence économique des républiques italiennes (Gênes et Venise). La chute de Constantinople en 1453 marque sa fin.

[9] L’hyperpère est une pièce de monnaie byzantine créée sous l’empereur Alexis 1er Comnène en 1092, pour remplacer le nomisma, version grecque de l’ancien solidus romain. L’ hyperpère avait une teneur d’or élevée (généralement 900/1000 à 950/1000, soit 21,6 à 22,8 carats, d’où son nom) et pesait de 4,45 à 4,48 grammes. Elle sera utilisée, soit comme pièce de monnaie jusque vers 1367, alors qu’on verra un retour aux seules monnaies d’argent et de bronze, soit comme unité de compte virtuelle jusqu’à la chute de l’Empire byzantin en 1453

[10] L’Eubée est la deuxième des îles grecques après la Crète par la superficie : elle est longue de 156 km pour 3 685 km². Située en mer Égée en face de l’Attique et de la Béotie, elle en est séparée par le détroit de l’Euripe. Avec l’île de Skyros, ainsi qu’une partie continentale (Anthidona et Avlida), l’île forme le district régional d’Eubée de la périphérie de Grèce-Centrale.

[11] La république de Venise, parfois surnommée « la Sérénissime », est une ancienne thalassocratie d’Italie, progressivement constituée au Moyen Âge autour de la cité de Venise, et qui s’est développée par l’annexion de territoires divers en Italie du Nord, le long des côtes de la mer Adriatique et en Méditerranée orientale : les « Domini di Terraferma », l’Istrie, la Dalmatie, les bouches de Cattaro, l’Albanie vénitienne, les îles Ioniennes, la Crète, l’Eubée, Chypre et d’autres îles grecques, jusqu’à devenir une des principales puissances économiques européennes.

[12] Kéa est une île de la mer Égée appartenant à l’archipel des Cyclades, la plus proche de l’Attique, à 16 milles marins de Lavrio et 12 miles du cap Sounion. Elle était connue dans l’Antiquité sous le nom de Céos. Sa capitale est le village de Ioulis ou Ioulída, construit à l’intérieur de l’île et en hauteur comme beaucoup de villages des Cyclades, par crainte des pirates.

[13] Sérifos est une île grecque de la mer Égée appartenant à l’archipel des Cyclades. Elle est aussi appelée Sériphe en français. Située au Nord de Sifnos et au Sud de Kythnos. Sérifos fut d’abord habitée par les éoliens et devient une démocratie au 7ème siècle av. jc. Durant les guerres médiques, Sérifos est une des rares cités à refuser la soumission à Xerxès et se range du côté des Grecs. Successivement sous l’influence des Athéniens, des Macédoniens et de la dynastie ptolémaïde, elle est conquise par les Romains en 146 av. jc.

[14] Le duché d’Athènes était l’un des États des croisés mis en place en Grèce après la quatrième croisade au détriment de l’Empire byzantin. Le duché s’étendait sur l’Attique et la Béotie, mais il est difficile de restituer ses frontières avec précision. L’acropole d’Athènes était le symbole du pouvoir ducal, mais le centre réel du duché était la ville de Thèbes.

[15] La bataille d’Halmyros, anciennement parfois appelée bataille du lac Copaïs ou du Céphise, qui eut lieu le 15 mars 1311, fut l’affrontement définitif en Grèce entre les mercenaires de la Compagnie catalane et la chevalerie franque du Duché d’Athènes. La conséquence de la victoire des premiers fut l’installation d’une principauté catalane à Athènes et la prise de contrôle de plusieurs seigneuries issues de la Quatrième croisade.