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Célestius ou Caelestius

lundi 14 août 2017, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 2 septembre 2011).

Célestius ou Caelestius (vers 380- ?)

Préfecture du prétoire d'Afrique 534-585. En orange, les territoires conquis par Justinien, dont une large part du littoral de l'Afrique du nord, constituant la nouvelle préfecture du prétoire d'Afrique.Né dans la Campanie [1] au sein d’une famille aristocratique inconnue, il suit une formation d’avocat avant de se joindre à Pélage. Il rencontre ensuite Rufin le Syrien vers 399. En 410, il part pour l’Afrique et débarque à Hippone [2] avec Pélage pour y rencontrer Saint Augustin , alors absent. En 411, il demande à être ordonné prêtre.

Vers fin 415, il devient prêtre à Éphèse où il reste quelques années. Au printemps 416, Célestius et Pélage sont condamnés par le synode ordinaire des évêques de l’Afrique proconsulaire [3] réunis à Carthage [4] ainsi qu’à Milève en Numidie [5] et excommuniés dans des lettres posthumes du pape Innocent.

A la fin de l’été 417, le pape Zozime convoque un synode à Rome pour écouter les deux pélagiens, ceux ci présentant un Libellus adversus [6], ils sont alors reconnus orthodoxe par le pape. Le 8 novembre 417, Paulin de Milan écrit au pape pour renouveler ses accusations contre Célestius dans le Libellus adversus Caelestium.

A partir de l’année 418, la crise pélagienne prend un nouveau tournant. En effet, le 21 mars tout d’abord, l’empereur Honorius rescrit au préfet du prétoire [7] Palladius pour condamner les thèses pélagiens et exiler Célestius.

Ensuite, la Tracoria [8] du pape Zozime confirme la condamnation de Pélage et de Célestius. Une constitution du patrice Constance au préfet de la ville Volusianus bannit Célestius à 100 milles de Rome, celui-ci rejoint alors Pélage en Orient.

En 419, l’empereur d’Occident Honorius ordonne l’expulsion de Pélage et de Célestius de toute province ou leur arrestation. En 423/424, il tente en vain d’obtenir sa réhabilitation auprès du pape Célestin 1er. On le retrouve en l’année 428/429 à Constantinople en compagnie d’autres pélagiens comme Julien d’Eclane.

Il est banni de Constantinople en 429 par l’empereur d’Orient Théodose II, il reçoit une lettre de consolation du patriarche de Constantinople Nestorius. En juin-juillet 430, le concile oecuménique d’Éphèse [9] condamne le pélagianisme et les pélagiens.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Jean-Marie Salamito, Les virtuoses et la multitude. Aspects sociaux de la controverse entre Augustin et les pélagiens, Jérôme Millon, coll. « Nomina », 2005

Notes

[1] La région de Campanie, plus couramment appelée la Campanie, est une région d’Italie méridionale. Elle fut associée au Latium, une des 11 régions de l’Italie romaine créées par l’empereur Auguste au 1er siècle av.jc Érigée en province à part entière au début du 4ème siècle au temps de l’empereur Dioclétien, la Campanie fut ensuite sous domination lombarde puis byzantine. Elle fut ensuite morcelée par l’indépendance que quelques-unes de ses villes adoptèrent.

[2] Hippone est le nom antique de la ville d’Annaba, se trouvant au Nord-Est de l’Algérie. Elle devint l’une des principales citées de l’Afrique romaine. Saint Augustin fut évêque de la ville de 396 jusqu’à sa mort en 430. Au 5ème siècle, Hippone est devenue le foyer du christianisme sous l’épiscopat de Saint Augustin évêque de la ville de 396 jusqu’à sa mort en 430. Hippone est ensuite prise par les Vandales en 431 puis par les Byzantins en 533.

[3] L’Afrique ou Afrique proconsulaire, est une ancienne province romaine qui correspond à l’actuelle Tunisie, plus une partie de l’Algérie et la Libye actuelle. Cette province, qui est issue de la réunion de l’Africa Vetus et de l’Africa Nova, est divisée par Dioclétien en trois : la Tripolitaine, la Byzacène et l’Afrique proconsulaire résiduelle, aussi appelée Zeugitane

[4] Carthage est une ville tunisienne située au nord-est de la capitale Tunis. L’ancienne cité punique, détruite puis reconstruite par les Romains qui en font la capitale de la province d’Afrique proconsulaire, est aujourd’hui l’une des municipalités les plus huppées du Grand Tunis, résidence officielle du président de la République, regroupant de nombreuses résidences d’ambassadeurs ou de richissimes fortunes tunisiennes et expatriées. La ville possède encore de nombreux sites archéologiques, romains pour la plupart avec quelques éléments puniques,

[5] La Numidie est d’abord un ancien royaume berbère, qui alterna ensuite entre le statut de province et d’état vassal de l’Empire romain. Elle est située sur la bordure nord de l’Algérie moderne, bordé par la province romaine de Maurétanie, de nos jours l’Algérie et le Maroc, à l’ouest, la province romaine d’Afrique, la Tunisie, à l’est, la mer Méditerranée vers le nord , et le désert du Sahara vers le sud. Ses habitants étaient les Numides.

[6] Circulaire

[7] Le préfet du prétoire (præfectus prætorio) est l’officier commandant la garde prétorienne à Rome, sous le Haut-Empire, et un haut fonctionnaire à la tête d’un groupe de provinces, la préfecture du prétoire, dans l’Antiquité tardive.

[8] Circulaire

[9] Le concile d’Éphèse, troisième concile œcuménique de l’histoire du christianisme, est convoqué en 430 par l’empereur romain de Constantinople Théodose II. Le concile condamne le 22 juin 431 le nestorianisme comme hérésie, et anathématise et dépose Nestorius comme « hérésiarque ». À l’inverse des conciles de Nicée en 325 et de Constantinople en 381 dont les questions théologiques portaient principalement sur l’unicité de Dieu, le concile d’Éphèse marque un tournant dans le dogme en définissant l’union hypostatique des deux natures, humaine et divine, du Christ. Le concile d’Éphèse marque donc pour l’Église l’explicitation et la proclamation du Christ homme et Dieu.