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Pap d’Arménie

lundi 9 mars 2015, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 19 août 2011).

Pap d’Arménie

Roi d’Arménie de 369 à 374

Pap d'Arménie Roi d'Arménie de 369 à 374Fils du roi Arshak II et de la reine Pharantzem . Après la capture de son père par les Perses, il se réfugie chez les Romains qui lui ont assigné Néocésarée du Pont [1] comme résidence.

Une députation conduite par Cylax et Artaban, et par Mouchel, le fils de Vasak Mamikonian vient demander au co-empereurValens, en charge de l’Orient, de rétablir Pap en Arménie.

Valens accepte et charge le général Terentius, qui interviendra également en Ibérie [2] pour le compte du candidat romain au trône, Sauromace , de reconduire Pap en Arménie sans toutefois l’appuyer par un corps d’armée romain afin de ne pas envenimer les relations avec la Perse. Mouchel Mamikonian est nommé Sparapet [3] à la place de son défunt père. Pap obtient enfin la reconnaissance du patriarche Nersès 1er le Grand .

Le roi Pap, qui a été voué à sa naissance par sa mère aux Devs [4], s’adonne à la débauche et à la luxure, et subit rapidement les réprimandes du patriarche Nersès. Il fait empoisonner ce dernier lors d’un banquet tenu dans la résidence royale le 25 juillet 373.

Il impose Sahak, de la famille d’Albianos, le premier évêque consacré par Grégoire 1er l’Illuminateur, comme nouveau patriarche, et tente ainsi d’opposer le représentant d’une autre dynastie épiscopale à celle fondée par Grégoire 1er. L’archevêque de Césarée saint Basile aurait refusé de reconnaître cette nomination. Il remet en cause les réformes mises en place par Nersès et décide de rompre l’alliance avec les Romains. Il n’aurait pas hésité à réclamer la restitution des villes de Césarée [5] et de Édesse [6] sous le prétexte qu’elles ont été fondées par des Arméniens.

Convoqué par Valens à Tarse [7] en  [8], il réussit à s’enfuir mais il est attiré pour un festin au camp romain de Khou, au Bagrévand [9], sous prétexte de négociations, et il est tué, ainsi que Gnel, seigneur d’Antzévatziq, qui tente de s’interposer, par les soldats de Valens, le commandant des troupes romaines.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de René Grousset, Histoire de l’Arménie des origines à 1071, Paris, Payot,‎ 1947 (réimpr. 1973, 1984, 1995, 2008),

Notes

[1] actuelle Niksar en Turquie

[2] L’Ibérie, aussi connue sous le nom d’Ivérie, est le nom donné par les Grecs et les Romains à l’ancien royaume de Karthlie et correspondant approximativement aux parties méridionale et orientale de l’actuelle République de Géorgie. Les Ibères du Caucase forment une base pour le futur État géorgien et, en même temps que les Colches de Colchide, le noyau de la population géorgienne actuelle. La région n’était, jadis, habitée que par quelques tribus qui faisaient partie du peuple appelé « Ibères ».

[3] commandant en chef

[4] génies malfaisants

[5] Kayseri est une ville de Turquie, préfecture de la province du même nom, située dans la région de Cappadoce au pied du mont Erciyes. La ville se situe à 320 km de la capitale Ankara et 770 km d’Istanbul. Elle est anciennement connue sous le nom de Césarée de Cappadoce ou Mazaca.

[6] Şanlıurfa souvent appelée simplement Urfa est une ville du sud-est de la Turquie. Elle fut d’abord nommée Urhai, puis Édesse (ou Édessa), puis Urfa et aujourd’hui Şanlıurfa ou Riha en kurde. Le nom antique d’Édesse est Osroé, qui provient peut-être du nom du satrape Osroès qui gouverna la région.

[7] Tarse est située sur la rivière Tarsus. À l’origine, Tarse était un port maritime important. Aujourd’hui, ce port se trouve à une quinzaine de kilomètres à l’intérieur des terres, à cause d’un envasement important. D’origine hittite, comme la plupart des villes de Cilicie, Tarsus fut tour à tour assyrienne, perse, grecque, romaine, byzantine, arabe, arménienne et, pour terminer, ottomane et turque. Tarse est la ville natale de saint Paul, dit de Tarse, un juif et citoyen romain du nom de Saül.

[8] La Cilicie est une ancienne province romaine située dans la moitié orientale du sud de l’Asie Mineure en Turquie. Elle était bordée au nord par la Cappadoce et la Lycaonie, à l’est par la Pisidie et la Pamphylie, au sud par la Méditerranée et au sud-est par la Syrie. Elle correspond approximativement aujourd’hui à la province d’Adana : région comprise entre les monts Taurus, les monts Amanos et la Méditerranée. Vers 27, sous l’empereur Tibère, la Cilicie est rattachée à la province de Syrie. Certaines parties de la région restent néanmoins dirigée par des souverains locaux jusqu’à l’annexion complète par Vespasien en 74. La province est suffisamment importante pour qu’un proconsul y soit nommé.

[9] Bagrévand est une ancienne province de l’Arménie historique, aujourd’hui située en Turquie orientale. Longtemps dirigée par les Mamikonian, elle passe sous l’autorité des Bagratides après la bataille de Bagrévand.