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Quintus Aurelius Memmius Symmachus dit Symmaque

dimanche 24 juillet 2022, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 17 août 2011).

Quintus Aurelius Memmius Symmachus dit Symmaque (vers 342-vers403)

Préfet de Rome en 384 et 385 - Consul en 391

Issu d’une ancienne famille plébéienne [1], la gens Aurelia. Son père Lucius Aurelius Avianius Symmachus était déjà un homme politique influent étant préfet de Rome [2] en 364 et occupant d’autres postes importants. Son grand-père supposé Aurelius Julianus Symmachus fut proconsul d’Achaea pendant l’année 319.

Il fut élevé en Gaule et, ayant été déchargé de ses fonctions de praetor et de quaestor, s’éleva vers de plus hautes charges. En 373 il est proconsul [3] d’Afrique [4]. Ses titres publics, qui incluent celui de pontifex maximus [5], sa grande richesse et son rôle élevé, ajoutés à une solide réputation d’éloquence, font de lui le champion du Sénat romain païen opposé aux mesures prises par les empereurs chrétiens contre la vieille religion d’État.

En 382 il est banni de Rome par Gratien pour avoir protesté contre l’enlèvement de la statue et de l’Autel de la Victoire qui se trouvaient dans le Sénat. En 384, alors qu’il est préfet de Rome, il adresse à l’empereur Valentinien II une lettre l’adjurant de restaurer les anciens symboles.

Puis, il s’implique dans la rébellion de Maxime et obtient sa grâce de l’empereur Théodose 1er. Il semble avoir poursuivi sa vie politique jusqu’à sa mort. En 391 il est consul ordinaire. Son honnêteté, aussi bien dans les affaires publiques qu’en privé et son amabilité firent de lui quelqu’un de très populaire.

Il est aussi connu pour avoir engagé et envoyé saint Augustin à Milan [6] alors ville impériale comme professeur de rhétorique, chargé des panégyriques impériaux.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Richard GOULET/ encyclopédie universalis/Symmaque Quintus Aurelius Symmachus

Notes

[1] La plèbe est une partie du peuple (populus) romain, c’est-à-dire les citoyens romains, distincts des esclaves. La plèbe ou les plébéiens se définit par opposition aux patriciens. Dans le langage courant, la plèbe désigne le peuple par opposition aux élites de pouvoir.

[2] Le préfet de Rome ou préfet de la Ville est une magistrature romaine non collégiale et non élective, chargée de gouverner la ville. Si les historiens romains mentionnent durant la monarchie romaine et la République archaïque une délégation temporaire et épisodique pour défendre la ville en l’absence des titulaires du pouvoir, la préfecture de Rome n’est une magistrature réelle que sous l’Empire.

[3] La fonction de proconsul dans la Rome antique correspond à la notion actuelle de gouverneur. Étymologiquement, ce terme vient du préfixe latin pro, à la place de, et consul. Le premier cas de proconsulat historiquement cité par Denys d’Halicarnasse date de 464 av. jc, lorsque Titus Quinctius Capitolinus Barbatus reçut le pouvoir de diriger une armée (imperium) pour aller au secours d’un consul assiégé. Il s’agit alors d’une solution improvisée sous la pression des événements. La fonction réapparaît avec l’agrandissement de la République romaine au 4ème siècle av. jc, lorsqu’un consul doit finir une campagne militaire ou doit gouverner un territoire au-delà de la durée normale de son mandat de consul (un an). Son pouvoir (imperium consulaire) est alors prolongé, en général pour une durée d’un an et toujours sur un territoire précis, le plus souvent une province. Le terme « proconsul » tient au fait que son titulaire exerçait un pouvoir consulaire ; cependant, tous les proconsuls n’étaient pas forcément d’anciens consuls.

[4] L’Afrique ou Afrique proconsulaire, est une ancienne province romaine qui correspond à l’actuelle Nord et sud Est Tunisien, plus une partie de l’Algérie et de la Libye actuelle. La province d’Afrique est créée en 146 av. jc, après la destruction de Carthage, au terme de la 3ème guerre punique ; ayant Utique pour capitale, elle est séparée du royaume de Numidie par une ligne de démarcation, la fossa regia. En 46 av. jc, Rome annexe la Numidie avec le nom de « nouvelle province d’Afrique » (Africa Nova) pour la distinguer de la première (Africa Vetus). Vers 40-39 av. jc, les deux provinces sont réunies dans la province dite d’Afrique proconsulaire ; ayant Carthage pour capitale, elle s’étend, d’ouest en est, de l’embouchure de l’Ampsaga (auj. l’Oued-el-Kebir, en Algérie) au promontoire de l’Autel des frères Philènes (auj. Ras el-Ali, en Libye). En 303, celle-ci est divisée par Dioclétien en trois provinces : la Tripolitaine, la Byzacène et l’Afrique proconsulaire résiduelle, aussi appelée Zeugitane.

[5] Dans la Rome antique, pontifex maximus (grand pontife) est le titre donné au pontife à la tête du collège pontifical. Ce titre est le plus élevé de la religion romaine. Les pontifes sont chargés de l’entretien du pont sacré (pont Sublicius) et de surveiller la bonne observance des pratiques religieuses. Ils s’occupent aussi des temples ne disposant pas de clergé propre. Le recrutement des pontifes se fait par cooptation et la charge de pontife est exercée à vie.

[6] Milan est une ville d’Italie située au nord de la péninsule, à proximité des Alpes. Chef-lieu de la région Lombardie, située au milieu de la plaine du Pô.