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Gotarzès II de Parthie

samedi 14 janvier 2017, par lucien jallamion

Gotarzès II de Parthie

Roi des Parthes de 40/41 à 51

Monnaie de Gotarzès II Roi des Parthes de 40/41 à 51. Source : Gotarzès II de Parthie/ licence : CC BY-SA 3.0L’origine familiale de Gotarzès n’est pas clairement identifiée. Contrairement à Flavius Josèphe, Tacite ne le désigne pas expressément comme un fils d’Artaban III, mais le considère comme un usurpateur. Il le rend responsable du meurtre de son frère Artaban et de l’épouse et du fils de ce dernier.

À la mort d’Artaban III, Gotarzès élève ses prétentions au trône contre Vardanès 1er. Les deux rivaux se réconcilient momentanément et Gotarzès se retire au fond de l’Hyrcanie [1] dont il était peut être originaire.

Gotarzès, appuyé par des troupes levées localement, reprend l’offensive mais est vaincu près du fleuve Erinde.

Après le meurtre de Vardanès 1er, il devient roi au détriment des droits de Méherdatès, fils de Vononès 1er et petit-fils de Phraatès IV selon Tacite, qui était otage à Rome.

Gotarzès devient rapidement un tyran et une ambassade parthe se rend à Rome pour réclamer au Sénat romain un descendant des Arsacides. L’empereur Claude accepte cette requête et charge Cassius, le gouverneur de Syrie [2], de conduire le jeune prince Meherdatès jusqu’aux rives de l’Euphrate.

Le Romain rallie à Méherdatès Izatès II d’Adiabène et l’Arabe Abgar V Ukomo Bar Ma’Nu , roi d’Osroène [3]. Gotarzès se retranche derrière le fleuve Corma et refuse le combat, jugeant son armée insuffisante.

Malgré la défection d’Izatès II et d’Agbar V, le jeune Méherdatès décide d’attaquer. Battu après la mort de son général en chef issu de la famille des Karen-Pahlav, il est livré par l’un des clients de son père nommé Parrax à Gotarzès, qui lui fait couper les oreilles pour le priver de ses droits au trône et lui laisse la vie sauve comme exemple de sa clémence et de la honte de Rome. Il fait graver par la suite une inscription en souvenir de cette victoire à Bisotun [4].

Gotarzès II meurt ensuite de maladie et le trône est occupé par Vononès II , alors gouverneur des Mèdes [5].

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de André Verstandig, Histoire de l’Empire parthe (-250 à 227), Bruxelles, Le Cri Histoire édition,‎ 2001

Notes

[1] L’Hyrcanie est le nom qui dans l’Antiquité est donné aux régions d’Asie situées au sud-est de la Mer Caspienne (anciennement l’Océan Hyrcanien) au nord-est de l’Iran actuel, autour de l’actuelle Gorgan. L’Hyrcanie est une province de la Médie puis de l’empire perse des Achéménides et c’est à la frontière entre cette satrapie et la Parthie que Darius III, en fuite devant Alexandre le Grand, est assassiné en 330 av. jc. Plus tard cette région est englobée dans le royaume des Parthes.

[2] La Syrie est l’une des provinces les plus importantes de l’Empire romain, tant par sa richesse que sur le plan militaire. Étendue de la Méditerranée à l’Euphrate, elle constitue un riche creuset de civilisations, composées entre autres de Juifs, de Phéniciens, ou de Nabatéens, hellénisés pour la plupart d’entre eux.

[3] L’Osroène est une région du sud-est de l’Asie Mineure, nord-ouest de la Mésopotamie, bornée au nord par les Monts Taurus, au sud et à l’est par le Chaboras, à l’ouest par l’Euphrate, et qui eut pour capitale Édesse. Elle fut de 132 av.jc. à 216 de notre ère un petit royaume indépendant, dont les souverains portaient le plus souvent le nom d’Abgar. Il servit de tampon entre l’Empire romain et celui des Parthes. Ce fut un État important dès le 2ème millénaire av. jc. La région fut conquise par l’empereur romain Trajan.

[4] L’inscription de Behistun (ou Béhistoun ou Bisistun) est une inscription monumentale décrivant les conquêtes de Darius 1er en trois langues : le vieux-persan, l’élamite et l’akkadien. Le texte est gravé dans un escarpement du mont Behistun, dans la province de Kermanshah de l’actuel Iran. Elle est à l’écriture cunéiforme ce que la pierre de Rosette est aux hiéroglyphes égyptiens : le document le plus crucial dans le déchiffrement de cette écriture.

[5] Les Mèdes sont un peuple de l’Iran ancien, voisin des Perses, avec lesquels ils ont souvent été confondus dans les témoignages antiques. Durant le 1er millénaire av. jc, ils occupaient un territoire recouvrant le Nord-Ouest de l’actuel Iran, dans le Zagros occidental, autour de leur capitale Ecbatane (Hamadan de nos jours). Bien qu’une place importante dans l’histoire du Moyen-Orient antique lui soit généralement reconnue, ce peuple n’a laissé aucune source textuelle permettant de reconstituer son histoire. Il n’est connu que par des sources extérieures, assyriennes, babyloniennes et grecques, ainsi que par quelques sites archéologiques iraniens qui sont supposés avoir été occupés par des Mèdes.