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Anne-Jules de Noailles

mercredi 7 décembre 2016, par lucien jallamion

Anne-Jules de Noailles (1650-1708)

Comte d’Ayen en 1663-2ème duc de Noailles en 1678-Maréchal de France

Portrait d'Anne Jules de Noailles, comte d'Ayen puis 2ème duc de Noailles en 1678, maréchal de France. Gravure anonyme d'après François de Troy. Source : wiki/ Anne-Jules de Noailles/ domaine publicNé à Paris, fils aîné d’ Anne de Noailles , 1er duc de Noailles [1], et de Anne-Louise Boyer de Sainte-Geneviève-des-Bois , dame d’atours [2] de la reine Anne d’Autriche.

Anne-Jules de Noailles sera l’un des plus importants généraux du règne de Louis XIV. Très vite il est destiné à la carrière des armes en étant nommé capitaine de la compagnie des gardes du corps en survivance de son père, en 1661.

Suivant Louis XIV en Lorraine au siège de Marsal [3] en 1663, il y est nommé Brigadier de la première compagnie des Gardes du Corps en 1665, œuvrant au sein des troupes que le roi avait envoyées au secours des Hollandais contre l’évêque de Munster [4] et la Ligue du Rhin [5].

Aide-Major des Gardes en 1666, il se signale comme aide de camp du roi, et prend part à la conquête de la Franche-Comté pendant la guerre de Hollande [6] en 1672. Présent au siège de Maastricht [7] en 1673, il est nommé maréchal de camp [8] en 1677, et parvient au grade de lieutenant général [9] en juillet 1681. Il devient, à ce poste, l’un des principaux généraux français de la fin du règne de Louis XIV. Servant en Flandre en 1685, il avait été pourvu duc de Noailles et Pair de France [10] en 1678, sur démission de son père.

Chargé de réprimer les soulèvements calvinistes languedociens après la révocation de l’Édit de Nantes en 1685, il s’acquitte de cette mission avec clémence et dans un esprit de conciliation dans un premier temps, puis avec beaucoup plus de vigueur.

Il est nommé gouverneur du Roussillon [11] à la suite de son père le 1er février 1678, puis du Languedoc [12] de 1682 à 1689. Après avoir levé le régiment de Noailles cavalerie [13] en 1689, il commande durant la guerre de la Ligue d’Augsbourg [14] l’armée destinée à seconder la révolte de Catalogne*.

À cette occasion, il remportera un certain nombre de batailles fameuses dans cette partie sensible du royaume de France, récemment acquise par le traité des Pyrénées. Il bataille ainsi près de Gerone [15], prend et démolit Campredon, se rend maître de La Seu d’Urgell [16] en 1681, de Saint-Jean-de-Las-Abadessas [17], de Sant Pere de Ribes [18] et de Ripoll [19] en 1690. Il fait fortifier Bellver de Cerdanya [20], obligeant ainsi l’armée d’Espagne, quoique plus forte de beaucoup que celle de France, à sortir de Roussillon*, et à repasser les montagnes qui les séparent de la Catalogne.

Fort d’avoir remporté la bataille de la rivière Ter [21] en 1694 ainsi que la place de Roses [22], il prend d’assaut la ville de Palamós [23] le 7 juin de la même année, celle de Gérone le 16 du même mois, celle d’Hostalric [24] au mois de juillet, et de la citadelle de Castelfollit [25] au mois de septembre.

Désormais Vice-roi de Catalogne [26], il prend effectivement possession de cette dignité dans la ville de Gérone, le 9 juillet 1694. Ayant déplu à Louis XIV sur son projet d’un siège de Barcelone par la mer, et malade de la petite vérole, le maréchal de Noailles rend la direction des armées à Louis Joseph de Bourbon duc de Vendôme . Ce dernier, également nommé vice-roi, prendra finalement la ville catalane en 1697.

En 1700, il accompagne Philippe V , petit-fils de Louis XIV, jusqu’à la frontière espagnole pour sa prise de pouvoir et son installation au trône d’Espagne.

Partageant son temps entre sa province de Roussillon et la cour, Noailles, élevé à la dignité de maréchal de France [27] depuis le 27 mars 1693, était, en février 1707, déjà malade. Il démissionne donc de son poste de capitaine des gardes du corps en faveur de son fils.

Il fut également chevalier de l’ordre du Saint-Esprit [28] le 31 décembre 1688 et chevalier de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis [29] en 1693.

Le Maréchal de Noailles, pour avoir dirigé durant 3 ans les camps d’entraînements des armées du roi dans la plaine d’Acheres [30], près de Saint-Germain-en-Laye, fit construire, de 1678 à 1681 dans cette ville, un superbe hôtel particulier, œuvre de Jules Hardouin-Mansart.

Il avait épousé, le 13 août 1671, Marie-Françoise de Bournonville, fille d’Ambroise-François, duc de Bournonville [31] et de Lucrèce-Françoise de la Vieuville.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Anne-Jules de Noailles/ Portail de l’histoire militaire/ Maréchal de France nommé sous le règne de Louis XIV

Notes

[1] Le titre de duc de Noailles a été créé en 1663 pour Anne de Noailles, comte d’Ayen. Le titre de duc de Noailles est un des rares titres ducaux français réguliers tenant une pairie d’Ancien Régime encore représentée. L’héritier du titre de duc de Noailles est traditionnellement connu comme duc d’Ayen.

[2] La dame d’atours occupe le troisième rang après le Première dame d’honneur et Maison de la Reine (France) de la cour française. La dame d’atours a la charge de la garde-robe et des femmes de chambres. Elle supplée la Première dame d’honneur en son absence.

[3] Le 2 septembre 1663, Louis XIV s’empare de la place. Il confie à Vauban l’amélioration des fortifications et fait fermer les salines en 1699.

[4] La principauté épiscopale de Münster ou évêché de Münster était une principauté ecclésiastique du Saint Empire romain germanique, situé dans le nord de l’actuelle Rhénanie du Nord Westphalie et l’ouest de la Basse-Saxe. Du 16ème au 18ème siècle, son histoire se confond souvent avec celle des principautés ecclésiastiques voisines : Cologne, Paderborn, Osnabrück, Hildesheim, et Liège. Au 17ème siècle, la principauté participa à plusieurs guerres contre les Provinces-Unies voisines : Deuxième Guerre anglo-néerlandaise, troisième guerre anglo-néerlandaise, guerre de Hollande.

[5] La Ligue du Rhin est une union des princes allemands destinée à affaiblir les positions de l’Empereur du Saint Empire, dans les années 1650. Le traité de Westphalie de 1648, autorise les princes allemands, vassaux immédiats de l’Empereur, à conclure entre eux ou avec l’étranger des alliances.

[6] La guerre de Hollande se déroule de 1672 à 1678. Elle oppose la France et ses alliés (Angleterre, Münster, Liège, Bavière, Suède) à la Quadruple Alliance comprenant les Provinces-Unies, le Saint Empire, le Brandebourg et l’Espagne. Elle modifie l’équilibre européen au détriment du royaume de France, qui triomphe néanmoins de ses adversaires sur le plan militaire. Les effectifs de l’armée française atteignaient 280 000 hommes. Par le traité de Nimègue, qui met fin à la guerre, la France restitue la plupart de ses conquêtes, mais acquiert la Franche-Comté et plusieurs villes de Flandre.

[7] Le siège de Maastricht fut l’un des principaux épisodes du plan d’invasion des Pays-Bas de Louis XIV, en 1673, pendant la Guerre de Hollande, afin de se venger du rôle de la Triple alliance pendant la Guerre de Dévolution. Le siège, commencé le 13, se termina le 30 juin par une victoire française.

[8] En France, le grade de maréchal de camp fait son apparition au 15ème siècle où il avait pour mission de répartir les logements des troupes et de les placer sur le champ de bataille. Il évolue ensuite jusqu’à la chute de l’Ancien Régime. Le 21 janvier 1793, le grade de maréchal de camp devient en France celui de général de brigade. Le grade de maréchal de camp revient en usage sous la Restauration et la Monarchie de Juillet. Il n’est plus utilisé en France depuis 1848.

[9] En France, sous l’Ancien Régime, la restauration et la monarchie de juillet, plusieurs officiers portaient le titre de lieutenant-général. D’une manière générale, ce titre désigne un suppléant ou un délégué investi de tous les pouvoirs de la personne qu’il est censé remplacer. Le grade contemporain dans la hiérarchie militaire française est le général de division.

[10] La pairie de France est composée des grands officiers, vassaux directs de la couronne de France, ayant le titre de pair de France. Ils représentent les électeurs primitifs à la royauté à l’époque où la primogéniture n’est pas de règle, et assurent la dévolution de la couronne selon les lois fondamentales du royaume, ainsi que le choix de la régence en cas de minorité. Le nombre de pairs de France est un temps fixé à douze : six pairs ecclésiastiques et six pairs laïcs. Depuis 1180, on les voit chargés d’assurer la succession et être associés à la cérémonie du sacre où ils représentent chacun une fonction symbolique de l’investiture. À partir de la fin du 13ème siècle, les six pairies laïques, dont les terres sont revenues à la couronne, sont des apanages princiers, et les nouveaux pairs qui sont créés ne jouent qu’un rôle cérémoniel. La pairie, qui est un office de la couronne et non un titre de noblesse, devient un moyen pour les rois de distinguer et de s’attacher les nobles les plus importants du royaume. Le mouvement s’accélère au 16ème siècle : le roi nomme alors de simples gentilshommes à la pairie, les hissant au sommet de la pyramide des dignités en France. Il faut, pour être pair, jouir d’un fief auquel est attaché une pairie et descendre de la première personne à qui avait été attribué l’office. Le rôle des pairs de France, à l’époque de l’Ancien Régime, à la différence des pairs britanniques, est seulement honorifique. Les pairs modernes conservent des privilèges d’ordre honorifique, comme celui de siéger au Parlement de Paris et de ne pouvoir être jugés que par une cour spéciale composée d’autres pairs. Bien que les pairs soient en principe tous égaux, leur dignité est fonction de l’ancienneté de leur création. En 1814, Louis XVIII crée sur le modèle anglais une chambre des pairs, participant au pouvoir législatif. Lors des Cent-Jours, Napoléon nomme lui aussi des pairs de France. La Seconde Restauration de 1815 rétablit la chambre des pairs, qui sont nommés à titre héréditaire. Après la révolution de Juillet en 1830, le roi Louis-Philippe conserve la chambre des pairs, mais supprime l’hérédité de la pairie.

[11] La fonction de gouverneur du Roussillon est créée en 1660. Louis XIV entend ainsi asseoir définitivement la domination française sur cette nouvelle province jugée agitée et assurer l’alignement sur les institutions françaises. Il s’agit traditionnellement d’un représentant du roi de France en Roussillon. Initialement, le gouverneur a des pouvoirs importants, tant civils que militaires, mais avec le temps, ses pouvoirs militaires sont transférés à un commandant en chef. Cette fonction a la particularité d’avoir été tenue par la famille de Noailles pendant le siècle d’existence de la province.

[12] Le gouverneur du Languedoc a longtemps eu le rôle d’un commandant militaire, doté de grands pouvoirs en Languedoc. Il est d’abord qualifié de lieutenant du roi, et il semble que sa fonction devienne plus ou moins permanente à partir du comte d’Armagnac en 1352. À quelques rares exceptions, il était choisi par le roi parmi les membres de la maison de France ou de grands seigneurs. Après l’exécution du dernier duc de Montmorency en 1632, puis la Fronde, le traité des Pyrénées qui prévoyait l’annexion du Roussillon et la disparition progressive des menaces venant de l’Espagne, avec la montée en puissance du pouvoir royal, leur rôle fut de plus en plus effacé et se réduisit à celui de pure représentation, le gouverneur ne résidant plus en Languedoc à partir du duc du Maine.

[13] Le 15ème régiment de dragons est un régiment de cavalerie créé sous le nom de régiment de Noailles sous l’Ancien Régime et levé par Anne Jules de Noailles. C’est un régiment de dragons à partir de 1776.

[14] La guerre de la Ligue d’Augsbourg, également appelée guerre de Neuf Ans, guerre de la Succession Palatine ou guerre de la Grande Alliance, eut lieu de 1688 à 1697. Elle opposa le roi de France Louis XIV, allié à l’Empire ottoman et aux jacobites irlandais et écossais, à une large coalition européenne, la Ligue d’Augsbourg menée par l’Anglo-néerlandais Guillaume III, l’empereur du Saint Empire romain germanique Léopold 1er, le roi d’Espagne Charles II, Victor Amédée II de Savoie et de nombreux princes du Saint Empire romain germanique. Ce conflit se déroula principalement en Europe continentale et dans les mers voisines, mais on y rattache le théâtre irlandais, où Guillaume III et Jacques II se disputèrent le contrôle des îles britanniques, et une campagne limitée entre les colonies anglaises et françaises et leurs alliés amérindiens en Amérique du Nord. Cette guerre fut la deuxième des trois grandes guerres de Louis XIV.

[15] Gérone (Girona en catalan, Gerona en espagnol, Gironne en vieux français est une ville située dans le nord-est de l’Espagne en Catalogne. Elle est la capitale de la province de Gérone ainsi que de la comarque du Gironès.

[16] La Seu d’Urgell est une ville située dans les Pyrénées catalanes, capitale de la comarque de l’Alt Urgell (province de Lleida, communauté autonome espagnole de Catalogne). Elle est le siège du diocèse d’Urgell, son évêque est, avec le président de la République française, coprince d’Andorre. La ville était le noyau du Comté d’Urgell.

[17] Sant Joan de les Abadesses est une commune d’Espagne dans la communauté autonome de Catalogne, province de Gérone, de la comarque du Ripollès.

[18] Sant Pere de Ribes est une commune de la province de Barcelone, en Catalogne, en Espagne, située dans la comarque du Garraf.

[19] Ripoll est une commune de la comarque du Ripollès dans la province de Gérone en Catalogne (Espagne).

[20] Bellver de Cerdanya est une commune d’Espagne dans la communauté autonome de Catalogne, province de Lleida, de la comarque de Basse-Cerdagne.

[21] La bataille de la rivière Ter ou bataille de Torroella livrée le 27 mai 1694 sur le fleuve Ter, à proximité de Torroella de Montgrí en Catalogne (Espagne), est une victoire des troupes françaises du maréchal de Noailles sur les Espagnols du duc d’Ascalona, vice-roi de Catalogne.

[22] Roses ou Rosas est une commune de la comarque de l’Alt Empordà, province de Gérone, en Catalogne (Espagne). La ville est au centre de la baie à laquelle elle donne le nom et à l’extrême nord du golfe de Roses. C’est un centre touristique avec de nombreuses urbanisations, hôtels et équipements, deux ports (pêche et sport). Il se trouve dans la zone septentrionale dont les reliefs s’élèvent sur le piémont pyrénéen.

[23] Palamós est une commune de la comarque du Baix Empordà dans la province de Gérone en Catalogne (Espagne). En 1277, Pierre III le Grand, chargé de l’achat du château de Sant Esteve, commence sur des vestiges romains le développement d’un nouveau village, reconnu comme tel le 3 décembre 1279 par Pierre III d’Aragon. Sa fondation est le résultat de la nécessité de remplacer le vieux port de Torroella de Montgrí qui subit un envasement rapide, et fournir un nouveau port au domaine de l’Ampurdán. En 1543, les attaques turques causent une hécatombe parmi la population. Une bulle papale est alors accordée pour permettre à la ville de se relever. La ville est frappée par la peste en 1652. Cette épidémie est à l’origine d’un pèlerinage annuel au sanctuaire de Bell-Lloch

[24] Hostalric est une commune de la province de Gérone, en Catalogne, en Espagne, de la comarque de La Selva. La commune fut le lieu de combats intenses entre Français et Espagnols durant la guerre d’indépendance espagnole.

[25] Castellfollit de la Roca est une commune espagnole de la province de Gérone, en Catalogne, en Espagne dans la comarque de Garrotxa.

[26] Le titre de vice-roi est porté par le plus haut représentant du roi dans une province ou une colonie. Cette province ou colonie est nommée un vice-royaume.

[27] À son origine, le maréchal de France n’a qu’un rôle d’intendance sur les chevaux du roi. Son office devient militaire au début du 13ème siècle, tout en étant subordonné au connétable. Le premier à porter le titre de maréchal du roi de France avec une fonction militaire était Albéric Clément, seigneur de Mez, désigné par Philippe Auguste, en 1185.

[28] L’ordre du Saint-Esprit fut, pendant les deux siècles et demi de son existence, l’ordre de chevalerie le plus prestigieux de la monarchie française. Ce n’est cependant pas le plus ancien, puisque l’ordre de Saint-Michel a été fondé 110 ans auparavant. Il a disparu officiellement en 1830 et n’est plus aujourd’hui qu’un ordre dynastique.

[29] L’ordre royal et militaire de Saint-Louis est un ordre honorifique français créé par un édit de Louis XIV du 5 avril 1693 pour récompenser les officiers les plus valeureux.

[30] Achères est une commune française du département des Yvelines, en Île-de-France. Elle est située à six kilomètres au nord-ouest de Saint-Germain-en-Laye et à quatre kilomètres au nord-est de Poissy. Le fort Saint-Sébastien était un fort destiné à l’entraînement des armées de Louis XIV à la poliorcétique (la défense et la prise de places fortes). Situé dans une boucle de la Seine, dans la plaine alluviale d’Achères au nord de la forêt de Saint-Germain-en-Laye et à une vingtaine de kilomètres au nord-ouest de Paris, ce fort connut une brève existence. Construit en 1669 et profondément modifié et agrandi en 1670, il pouvait accueillir entre 15 000 et 20 000 hommes et plusieurs milliers de chevaux. Après le départ des troupes royales pour la guerre, le site fut arasé dès 1671 et réaffecté à la culture cette même année

[31] Le Duché de Bournonville est une pairie espagnole avec grandeur. Il a été créé comme un titre de Castille par le roi Felipe V le 20 Janvier 1717 en faveur de Miguel José de Bournonville et Sainte-Aldegonde , prince de Bournonville, d’apporter un soutien à cette noble Maison flamande qui avait servi pendant la guerre de Succession .