Né dans le village de Marycate, près de Pruse [1] en Bithynie [2] dans une famille paysanne modeste et aurait gardé les porcs dans son enfance et n’aurait reçu qu’une instruction fort rudimentaire.
Dans sa jeunesse, il servit dans l’armée pendant plus de 20 ans, et adhérait à cette époque à l’iconoclasme [3].
Il entra dans la vie religieuse dans les dernières années du 8ème siècle, d’abord dans un monastère communautaire pour y recevoir l’instruction et la formation religieuse qu’il n’avait pas eues auparavant. Mais assez rapidement il se retira comme anachorète [4] dans la région du mont Olympe de Bithynie [5], près de Pruse, et devint le représentant le plus en vue à l’époque d’un type de vie religieuse traditionnel en Orient, fait de retrait du monde, d’isolement et de grandes ascèses.
Il vécut ensuite dans plusieurs régions de l’Asie Mineure notamment en Lycie [6], puis en Cilicie [7] de 804 à 808 avant de revenir se fixer en Bithynie. Il se livra à différents exercices comme de rester un an dans une grotte attaché à une chaîne de fer. Il passa d’autre part 3 ans auprès d’un ascète réputé à l’époque, nommé Georges, pour achever sa formation.
Vers 810, il se sentit appelé à faire profiter les autres hommes de son expérience, et s’installa dans une cellule du monastère de Trichalika où il recevait de nombreux visiteurs venant le consulter. On lui prêtait le don de prophétie et celui de guérir les maladies.
Après l’avènement de Léon V l’Arménien, en 813, il repartit pour la Lydie [8] où il fonda trois monastères. Pendant la seconde période de l’iconoclasme, il se prononça pour le culte des images, mais semble avoir eu sur ce sujet des désaccords avec Théodore Studite : une réunion d’iconodoules [9] organisée autour de lui en 823 ou 824 aboutit à une controverse.
Au moment du rétablissement officiel du culte des images, en 843, il aurait inspiré ou appuyé le choix comme nouveau patriarche de Méthode , ancien moine de l’Olympe de Bithynie, qui mena une politique modérée et se heurta aux religieux du monastère de Stoudios [10], héritiers de Théodore Studite.
Joannice, âgé alors de 90 ans, se serait déplacé à Constantinople pour appuyer Méthode contre les Stoudites.
Il représenta à l’époque, à l’encontre notamment de Théodore Studite, le modèle du saint anachorète traditionnel en Orient, vivant de longues périodes dans la solitude en se livrant à des pratiques d’ascèse extraordinaires, et acquérant la réputation de posséder des pouvoirs miraculeux.
Théodore, tout en exprimant parfois son respect pour lui et ce qu’il représentait, déconseillait à ses moines de suivre son exemple, jugeant supérieure l’intégration dans des communautés organisées et disciplinées, pratiquant plus le travail régulier que les grandes ascèses, et se mêlant aux controverses de la société.