Fils de Raoul IX de Montfort et de Jeanne de Kergorlay. Il se marie le 22 janvier 1404 avec la fille et unique héritière de Guy XII de Laval , où furent présents plusieurs évêques et les plus grands seigneurs de Bretagne.
Une des conditions est que les enfants à naître de ce mariage portent les nom et armes de Laval. La même règle s’était déjà appliquée antérieurement lors du mariage d’ Emma de Laval avec Mathieu II de Montmorency . Toutefois, Jean de Montfort renonce lui-même de son vivant à son nom pour prendre celui de Guy XIII de Laval à la mort de son beau-père en 1412, afin d’être associé au pouvoir de son épouse, Anne de Laval .
Depuis son mariage, il servait dans les armées, de France, sous le nom de comte de Gavre, avec le titre d’écuyer banneret [1]. Il parait à la cour sous ce titre et suit le parti du Dauphin le futur Charles VII dans la Guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons [2]. Il avait le commandement de 600 hommes d’armes, dont 7 bacheliers, et de 180 écuyers qui formaient sa compagnie.
Suite à la paix de Bourges signée le 15 juillet 1412, il prend la résolution d’aller visiter la Terre sainte, et se recueillir sur la Tombe du Christ conformément à un vœu.
Avant son départ, il déclara, par lettres du 31 août, qu’allant au voyage d’outremer, il laissait au sire de Montfort, son père, et à la dame de Laval, son épouse, plein pouvoir de garder et gouverner ses terres situées en Bretagne, en Anjou, dans le Maine, en Normandie, en France, en Picardie, en Flandre, dans le Hainaut et en Artois.
S’étant mis en route accompagné d’une suite de gentilshommes, il va droit en Palestine, et après y avoir satisfait sa piété et dévotion, il prend le bateau en passant par l’île de Chypre, où il visite la reine Charlotte de Bourbon , sa parente.
De là, il se rend à Rhodes, ignorant que la peste y règne. Il en est atteint et y meurt le 12 août 1414 après avoir fait son testament, trois jours auparavant, dans une vigne, près d’un bourg de Rhodes. Les chevaliers de Saint-Jean lui font des obsèques magnifiques dans l’église Saint-Jean de Rhodes, dont sa veuve leur marqua sa reconnaissance, par des privilèges qu’elle accorda dans Laval au commandeur de Thévalle [3].
L’année suivante à Pâques, la suite du comte menée par Jean Ouvrouin, arrive à Laval, ramenant son destrier et ses armes.
Comme tous ces enfants, à la mort de leur père, étaient mineurs, il y eut procès pour leur tutelle entre Raoul de Montfort, leur aïeul, et Anne, leur mère. Elle fut adjugée à celle-ci, par sentence de la justice du Mans, dont il y eut appel au parlement, qui confirma ce jugement par un arrêt en 1417.
L’abbaye d’Evron [4] reconnaissante de ses bienfaits plaça dans un des vitraux de son église ses armoiries avec cette légende aujourd’hui effacée : Monsieur de Laval, grand augmenteur de ce monastère.