Bienvenue sur mon site historique. Bon surf

L’histoire pour le plaisir

Accueil du site > Histoire du 3ème siècle > Caius Julius Verus Maximinus Thrax dit Maximin 1er le Thrace

Caius Julius Verus Maximinus Thrax dit Maximin 1er le Thrace

mercredi 8 juillet 2015, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 11 août 2011).

Caius Julius Verus Maximinus Thrax dit Maximin 1er le Thrace (vers 178-238)

Empereur romain de 235 à 238

Maximin le Thrace Empereur romain de 235 à 238

Thrace [1] de naissance, il aurait été un modeste berger avant de gravir progressivement les échelons de l’armée romaine. Il accomplit une brillante carrière militaire en Trace.

Général, seulement membre de l’ordre équestre et sans lien avec la noblesse romaine traditionnelle, il ne conçoit pas son rôle autrement que comme celui de chef d’armée.

En 235, il est préfet des recrues levées pour combattre les Germains, alors que l’empereur Sévère Alexandre vient réprimer une révolte en Germanie. Il fut proclamé empereur à Mayence par les légions après l’assassinat d’Alexandre Sévère en 235.

Il ne demanda pas la ratification du Sénat, et après avoir fait condamner la mémoire de son prédécesseur, il inaugure alors son règne par une répression de la révolte en cours en Germanie. Il doit bientôt se rendre dans les Balkans pour affronter les Daces [2] révoltés qui menacent l’Empire ainsi que les Sarmates [3] en 236. Il fait face aux barbares sans s’occuper de Rome où il ne se rendra jamais. En 237, la situation est partout rétablie et la menace barbare éloignée. Logiquement, il pense à sa succession et nomme son fils Maximus César et prince de la jeunesse.

Peu habile politiquement, il procède à des levées importantes de recrues et à une pression fiscale qui ne tarde pas à créer de violentes réactions.

Il persécute cruellement les chrétiens mais il pille également les temples païens. En 238 pour entretenir son armée et acheter les ennemis. Il augmente les impôts. Son procurateur d’Afrique proconsulaire se rend à Thysdrus [4]. Les Africains ne comprennent pas cette nouvelle pression fiscale vu l’absence de problème militaire en Afrique. Les iuvenes disent au procurateur qu’ils ne veulent pas payer et l’un d’entre eux finit par tuer accidentellement le procurateur. 2 possibilités s’offrent à eux, soit ils sont capturés et jugés pour meurtre, soit il optent pour la fuite en avant. Ils choisissent la seconde solution. Les paysans africains décident de suivre les iuvenes. Peu à peu cette fuite en avant se transforme en révolte de tous les Africains qui nomment le Proconsul basé à Carthage Gordien empereur malgré lui.

Celui-ci âgé de plus de 80 ans est assisté de son fils, Gordien II. Le Sénat les reconnaît tous 2 comme empereurs en 238. Le préfet du prétoire et le préfet de la Ville, nommé par Maximim, sont massacrés. Plusieurs gouverneurs de province reconnaissent les Gordiens.

Le légat de Numidie [5], Capelianus, fidèle à Maximin, écrasa le mouvement insurrectionnel, en battant près de Carthage les troupes inexpérimentées menées par Gordien II. Son père, se suicida en apprenant la nouvelle. Mais la lutte se poursuit en Italie, désormais pris en main par le Sénat, qui fait de 2 de ses membres parmi une vingtaine de consulaires, Maxime Pupien et Balbin, 2 nouveaux empereurs en février 238.

Il quitte alors les champs de batailles de Germanie et marche sur Rome lorsqu’au début de l’été 238, au siège d’Aquilée [6], lui et son fils furent assassinés au pied de cette ville imprenable, par leurs propres soldats, affaiblis par la famine. Leurs soldats font leur soumission aux 2 nouveaux empereurs.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de histoire Des Empereurs soldats/Maximin le Thrace/ Le petit mourre dictionnaire d’histoire universelle édition Bordas 2004 p 862

Notes

[1] La Thrace désigne une région de la péninsule balkanique partagée entre la Grèce, la Bulgarie et la Turquie ; elle doit son nom aux Thraces, la peuplade qui occupait la région dans l’Antiquité. Au 21ème siècle, la Thrace fait partie, à l’ouest, de la Grèce, Thrace occidentale, au nord, de la Bulgarie et, à l’est, de la Turquie, Thrace orientale.

[2] La Dacie est, dans l’Antiquité, un territoire de la région carpato-danubiano-pontique correspondant approximativement à celui de la Roumanie actuelle. Le mot Dacie vient du nom romain de ses occupants principaux, les Daces, qui sont très proches des Thraces. La Dacie était également peuplée par les Sarmates, les Scythes, et les Bastarnes. On relève aussi quelques peuplements celtes, et probablement un certain nombre de colons grecs et commerçants romains. Les ennemis des Daces sont les Romains et parfois certains Celtes. Leurs alliés sont les Thraces et les Grecs, jusqu’à la conquête de la Grèce par l’Empire romain.

[3] Les Sarmates sont un ancien peuple scythique de nomades des steppes, appartenant sur le plan ethno-linguistique au rameau iranien septentrional du grand ensemble indo-européen. Ils étaient établis à l’origine entre le Don et l’Oural. C’est aux 3ème et 2ème siècles av. jc que les Sarmates supplantent ces derniers en Ukraine. Leur poussée vers l’ouest se poursuit jusqu’au 1er siècle. À partir du 1er siècle av. jc, alors qu’ils dominent la steppe européenne, les Iazyges, les Urges, les Roxolans et les Scythes royaux, qui reconnaissaient l’autorité d’un roi, vont former une coalition. Des lanciers sarmates sont recrutés par Rome au cours du 2èmesiècle. L’intégration de ces unités auxiliaires se traduit par l’adoption de l’armement et des techniques militaires steppiques ainsi que par la création d’unités spécialisés. À partir du 3ème siècle une partie des Sarmates fut soumise aux Goths. Dès lors, ils font partie d’une coalition de peuples germaniques et non-germaniques, connue sous le nom de culture de Tcherniakov. À la fin du 4ème siècle, sous la pression des Huns certains groupes de Sarmates prirent part aux migrations et s’installèrent sur le territoire romain.

[4] El Jem ou El Djem est une ville tunisienne située aux portes de la région du Sahel. Fondée sur les ruines de la cité antique de Thysdrus ou Thysdritania colonia, elle est célèbre pour son amphithéâtre, le plus grand de l’Empire romain (entre 27 000 et 30 000 spectateurs) après le Colisée de Rome (45 000 spectateurs) et celui de Capoue.

[5] La Numidie est d’abord un ancien royaume berbère, qui alterna ensuite entre le statut de province et d’état vassal de l’Empire romain. Elle est située sur la bordure nord de l’Algérie moderne, bordé par la province romaine de Maurétanie, de nos jours l’Algérie et le Maroc, à l’ouest, la province romaine d’Afrique, la Tunisie, à l’est, la mer Méditerranée vers le nord , et le désert du Sahara vers le sud. Ses habitants étaient les Numides.

[6] Aquilée, est une commune de la province d’Udine dans la région du Frioul Vénétie julienne en Italie. Historiquement, la ville, fondée en 181 av.jc fut, à son apogée, une des villes les plus importantes de l’Empire romain. Aquilée a également été un centre religieux chrétien de premier plan, entre le 4ème siècle et le 15ème siècle, siège du patriarcat d’Aquilée.