Bienvenue sur mon site historique. Bon surf

L’histoire pour le plaisir

Accueil du site > Histoire du 5ème siècle > Saint Siméon le Stylite dit Siméon l’Ancien

Saint Siméon le Stylite dit Siméon l’Ancien

mercredi 13 avril 2016, par lucien jallamion

Saint Siméon le Stylite dit Siméon l’Ancien (392-459)

Simeon Stylite musée du Louvre. Source : archive personnelle/ histoire pour le plaisirIl vécut toute sa vie de façon austère, en Syrie, se retranchant régulièrement et longuement du monde. On retient de lui qu’il se retira au sommet d’une colonne, d’où son surnom.

Siméon, est né à Sisan [1] au nord de la Syrie, était le fils d’un berger.

Avec la division de l’Empire romain en 395, la Syrie fut incorporée dans ce qui allait devenir l’Empire byzantin et le christianisme s’y développa rapidement.

Apparemment sous l’influence de sa mère, Martha, Siméon développa son zèle pour le christianisme à l’âge de 13 ans, suite à une lecture des “Béatitudes”.

Dès son plus jeune âge, il se soumit à une austérité croissante, en particulier par le jeûne et il entra au monastère avant l’âge de 16 ans.

Entré au monastère, il commença un jeûne sévère de 40 jours pour le Grand Carême qui le laissa exsangue ; il fut visité par l’abbé du monastère qui lui laissa de l’eau et des pains. Quelques jours plus tard, Siméon est découvert inconscient, avec l’eau et les pains intacts. Lorsqu’il est ramené au monastère, on découvre qu’il a lié sa taille avec une ceinture de feuilles de palmiers faite de sorte que plusieurs jours de trempage sont nécessaires pour enlever les fibres de sa blessure.

Les autres moines l’accusent de se relever la nuit pour manger et de les faire passer pour gloutons. Aussi Siméon fut enjoint de quitter le monastère. Il renouvela ce jeûne chaque année.

Il se retira pour un an et demi dans une cabane où il réussit à passer le carême sans manger ni boire.

Lorsqu’il sortit de la cabane, ce fut comme un miracle. Plus tard, il resta debout en prière tant que ses membres purent le soutenir.

Après un an et demi passé dans sa cabane, Siméon chercha un promontoire rocheux sur les pentes de ce qui est maintenant le mont Cheik Barakat et se contraint lui-même à rester prisonnier dans cet espace étroit de moins de 20 mètres de diamètre. Mais les foules de pèlerins envahissaient les parages, réclamant prières et intercessions et lui laissant trop peu de temps pour ses propres dévotions. Cela le conduisit à adopter un nouveau mode de vie.

Même sur la plus élevée de ses colonnes, Siméon ne s’était pas retiré du monde. Le nouveau pilier a attiré plus de personnes, non seulement les pèlerins mais aussi les spectateurs. Siméon lui-même se tenait à la disposition de ces visiteurs tous les après-midis. Au moyen d’une échelle, les visiteurs pouvaient monter le voir. On sait qu’il a écrit des lettres et avait des disciples, leur prêchant en particulier d’éviter les jurons et l’usure. »

Chaque jour, des pèlerins venaient lui apporter des victuailles qu’ils hissaient jusqu’à Siméon avec une corde soulevant un panier.

L’espace dont il disposait au sommet de sa colonne était tout juste suffisant pour se tenir debout ou assis, jamais allongé.

On raconte que le roi Nu’man prince des arabes voulut empêcher les visites des foules de pèlerins mais en fut dissuadé par une vision.

Siméon devint tellement influent qu’une délégation de l’église fut envoyée pour qu’il descende de son pilier comme un signe de soumission. Lorsque, toutefois, il fut disposé à s’y conformer, la demande a été retirée. Une fois qu’il était malade, Théodose envoya trois évêques le priant de descendre et l’autorisant à être aidé par les médecins, mais Siméon préféra laisser sa guérison dans les mains de Dieu, et il retrouva la santé.

Après avoir passé 39 ans sur son pilier, Siméon est décédé le 2 septembre 459. Il mourut en position de prière, les mains jointes et les yeux fermés, de sorte que ses fidèles mirent deux jours à se rendre compte de sa mort.

Parmi les ruines de l’Église Saint-Siméon-le-Stylite [2], il reste un vestige de cet édifice au Djébal Sim’an [3] non loin d’Alep [4] en Syrie. Son principal biographe est son contemporain Théodoret de Cyr.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de histoire du Monachisme et église : le monachisme syrien du ive au viie siècle. — Éditions Beauchesne : 1999, Philippe Escolan, Collection Théologie historique

Notes

[1] soit probablement la ville de Samandağ en Turquie

[2] L’église Saint-Siméon-le-Stylite est une église byzantine en ruines qui se trouve à 30 kilomètres au nord-ouest de la ville d’Alep dans le nord de la Syrie. C’est un exemple remarquable de l’architecture du 5ème siècle. Elle se trouve à l’emplacement où vivait l’ascète saint Siméon le Stylite sur son pilier.

[3] montagne de Simon

[4] Il s’agit de l’une des plus vieilles villes du monde à avoir été constamment habitée, étant habitée depuis le 6ème millénaire av. jc. Ceci est dû à son emplacement stratégique des points de vue militaire et commercial entre la mer Méditerranée et la Mésopotamie.